En mars sortira le troisième album du groupe parisien STÖMB. Le groupe s’est fait remarquer sur notre site avec leurs deux premiers albums (The Grey en 2015 et From Nihil en 2020) ainsi que par l‘excellent EP Duality que j’avais eu le plaisir de chroniquer en 2017. Ils nous reviennent avec Massive Disturbed Meta Art (MDMA) un album dans la veine prog-djent des précédents, mais qui apporte, selon moi, un peu de nouveauté par rapport aux précédentes sorties. Si MDMA reste instrumental, The Realm of Delirium, premier titre de l’album, par exemple introduit des voix. Pas des paroles, mais des voix proches d’incantations que je ne considère pas simplement comme une autre ligne instrumentale. Ce changement qui parait minime, ouvre toutefois de nouvelles options et de nouvelles textures au groupe. Autre fait significatif, l’entrée marquée de sons plus electro, voir même techno-hardcore, qui viennent donner encore un peu plus de volume au son déjà lourd du groupe. Finalement le groupe apporte aussi du groove et de la chaleur sur certains titres par des rythmiques et des instruments différents. Intéressant.

Mais que les fans se rassurent ; les valeurs musicales de STÖMB restent bien présentes dans MDMA. L’album propose toujours cet entrelacs de titres progs sombres, lourds avec une rythmique hachée, et de titres ou de moments plus calmes et mélodieux. Tous restent aussi capables de proposer à l’auditeur d’imager la musique entendue. En tout cas c’est l’effet que la musique du groupe a sur moi. Et cette capacité de créer des atmosphères propices au rêve (ou au cauchemar, ça dépend) reste une force majeure du quartet. Finalement, les musiciens, batterie et guitare en tête, continuent à vous mettre des baffes à travers la double pédale de la batterie et les riffs courts et puissants des guitares.

Bon, sur ce, je dois admettre que je trouve MDMA moins musical que les albums précédents. Je ne sais pas si c’est le thème qui a guidé le processus créatif (voyage mystique transcendé par l’utilisation de substances plus ou moins légale), mais si les titres lents (Sidereal Lucid Dreamer, Meta Art, An Absence of Sun, Transcendance) sont faciles à aborder et à écouter, les titres plus lourds (Kaleidoscope, In The Eye of Aghemahra, An Absolute White, The Altered) sont plus lourds à digérer, même en étant entrecoupés de parties calmes. Pour ce qui est du côté électro, il est assez intéressant d’écouter les différentes approches proposées. Entre le groove lent présenté dans Kaleidoscope et la techno-hardcore, façon remix-de-Rammstein, qui prend forme dans The Extantrasy, on sent que le groupe a voulu expérimenter pour mieux exprimer son message. Reste le côté mystique qui prend des formes assez différentes dans The Realm of Delirium, dans In The Eye of Aghemahra, autant dans la redescente imagée par Transcendance.

Voilà, je ne sais pas si les multiples orientations utilisées pour accompagner le sujet de l’album ont eu un effet délétère sur mon appréciation, mais le fait est que l’heure et des poussières d’écoute de Massive Disturbed Meta Art a été plus difficile que celle de From Nihil. Il n’empêche que l’album a un vrai intérêt, que certaines mélodies et rythmiques proposées sont franchement bien et que l’introduction de brefs instants groove-blues chauds (rythmique de Kaleidoscope, saxo de Meta Art et riff brillant de Transcendance) me laisse à penser que le voyage musical de STÖMB n’est pas encore terminé.

Tracklist de Massive Disturbed Meta Art: