Stömb est un quatuor parisien composé de Tom (guitare Lead), Aurélien (guitare rythmique), Alexandre (basse) et Olivier (batterie). Ils livrent avec The Grey leur premier Full Length, qui fait suite à un EP, Fragment, sorti en 2013. Ils explorent, au travers de cet album instrumental, des atmosphères sombres, souvent angoissante.
Il s’agit là d’une des plus grandes forces du travail de Stömb : les ambiances sont profondes et recherchées, et glacent dès la première écoute. Les guitares rythmiques sont lourdes et leur son, riche ; les phrasés sont puissants à l’instar de la section précédant le final sur Under the Grey.
La partie rythmique oscille entre les sections très agressive, d’inspiration assurément Djent, (l’introduction d’Under The Grey en est révélatrice), et d’autres, plus chaloupées, moins fulgurantes, laissant davantage d’espace aux plans atmosphériques de la guitare lead.
Cette dernière participe fortement à l’identité si marquée de Stömb : sa place ne se comprend pas véritablement comme l’enchaînement de soli, mais davantage comme l’élément qui élève toutes les compositions. A la pesanteur de la rythmique répond l’aérien de la guitare lead. Elle permet l’introduction de ces atmosphères si particulières, se rendant tantôt angoissante, tout en crissement sur Corrosion Juncture, titre condensant toute la maestria du groupe, ou sur la mid-section de The Complex, mais s’exprime tout aussi bien par des mélodies très accrocheuses, en atteste de nombreux passages sur The Complex, justement.
Les forces de cet album sont innombrables, et parmi elles se retrouve le jeu, titanesque, d’Olivier à la batterie. Le son est percutant et profond, le jeu précis et inspiré. Ce jeu, justement, colle diablement au son du groupe, et évolue au rythme des atmosphères développées, naturellement, et sait se faire accompagnateur ou décalage.
Les mélodies, emmenées par la guitare lead, sont souvent lentes, parfois planantes et ne s’accélèrent que pour répéter le motif installé, propageant ainsi, par la répétition, l’atmosphère désirée.
The Grey n’est pas véritablement aisé à intégrer. Son homogénéité, dans l’approche des compositions et dans le son, peut étouffer l’auditeur. Mais, paradoxalement, cela permet aussi sa totale adhésion. Pourvu que l’acclimatation s’effectue, on se retrouve submergé par la densité de l’album, ainsi que par sa cohérence.
Par ailleurs, il est aussi véritablement enthousiasmant d’être témoin de l’utilisation si judicieuse des motifs propres à la djent, incorporés à des compositions et à un son résolument uniques, marqués.
The Grey s’impose être, en définitive, un album d’une maturité imprévue, et appréciée, pour un premier jet. Nous saisissant à bras le corps, les Français de Stömb nous plongent dans leur univers froid, lourd, agressif et impétueux, mais aussi mélancolique et bien souvent aérien. Et nous apprécions.
Tracklist de The Grey :
01. The Complex 02. Rise from Nothing 03. Veins of Asphalt 04. Corrosion Juncture 05. The crossing 06. Under the Grey 07. Terminal City 08. The New Coming 09. Genome Decline 10. Only an echo
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