Pardonne cette introduction quelque peu théâtrale, ami lecteur et essaie de me comprendre
: j’aime le thrash, de tout mon petit cœur et il a fallu que j’attende avril pour que
2022 daigne m’apporter un digne prétendant au titre d’album thrash de
l’année ! Parce que certes, l’année est loin d’être
terminée et on a encore largement le temps de prendre des sacrées mandales dans le pif.
Mais ce Full HD est tellement bon et tourne déjà tellement dans mes oreilles
depuis quelques semaines que je sais déjà qu’il fera partie de mes albums de 2022.
Pourtant, à la base, j’étais pas hyper chaud. Toujours avec cet avis plus
négatif qu’autre chose sur le revival thrash de ces quinze dernières années,
Crisix, je m’en foutais complètement. M’enfin,
j’avais besoin de ma dose. Alors quand mes estimés collègues des Portes m’ont
dit "tiens, Bane, y’a l’album de Crisix, toi qui aimes le thrash, ça
devrait te parler", j’ai pris le truc du bout des doigts, sans grande conviction,
déjà paré à écrire "c’est pas mal, sans plus, la pochette est
belle, par contre."
Oh, quel imbécile je fais. Pas par rapport à la pochette, bien sûr, qui est bien
au-dessus de ce que le groupe propose d’habitude, à la fois jolie et originale et visible
en 3D avec les lunettes fournies dans l’édition physique, que j’ai évidemment
commandée et qui ne se fait que trop attendre d’ailleurs, un peu comme la fin de cette
interminable phrase... Imbécile, donc, par rapport à l’album, qui est bien loin du
"c’est pas mal" que j’avais imaginé.
Tu as vu la note, ami lecteur, tu as vu la mention "coup de cœur" : j’ai adoré
ce Full HD, malgré le fait que ce soit un album fondamentalement con. Oui, oui,
vraiment. Mais après tout, pourquoi se prendre la tête à toujours vouloir jouer au
plus malin ? Crisix ne veut qu’une chose : nous faire sauter partout. World
Needs Mosh, comme ils disent. Alors on ne va pas chercher midi à quatorze heures, on ne va
même pas s’embêter à construire des morceaux, à faire des trucs
recherchés. On va prendre des gros riffs, on va prendre des gros tempos, on va gueuler des trucs
presque au pif et on va mosher comme des animaux.
Chaque morceau, chaque riff, chaque mot, chaque note n’a qu’une envie : te faire sauter
partout, te faire retourner ta baraque, te faire tabasser ta petite sœur. J’ai essayé
d’écouter cet album en voiture : ma voiture a fini en garde à vue parce
qu’elle a tenté un wall of death sur l’autoroute, avec un 38 tonnes, au son de
Macarena Mosh. Et vous savez quoi ? Ma voiture va mieux que le poids-lourd !
Alors on pourra reprocher à l’album d’être trop homogène, d’avoir
des titres un peu trop similaires, d’être un peu trop dense et donc inconprehensible. Ou
l’inverse : d’être trop bête, d’avoir des titres qui partent dans tous les
sens et de n’avoir aucune cohérence. Tout ça est vrai et faux à la fois.
Full HD s’en fout, de toute façon. Si ça te pose un problème, il te
riffe à la tronche. Et tu vas secouer la tête, c’est obligatoire.
Bon sang, que ce genre d’albums fait du bien. Je n’avais pas autant pris mon pied devant un
album si couillon -dans le bon sens du terme, hein- depuis l’orgasmique Nightmare Logic
de Power Trip, c’est dire (rappelons qu’il demeure le meilleur album de
thrash du XXIème siècle) ! Alors il a beaucoup tourné et tournera encore. Et
j’attends mon CD, pour qu’il tourne beaucoup, lui aussi. Et j’ai hâte
d’aller péter des crânes dans la fosse pendant leur conc... comment ça,
j’ai loupé le concert ? Zuuuuuut !
Tracklist de Full HD :
01. The Many Licit Paths 02. Extreme Fire Hazard 03. Full
HD 04. Macarena Mosh 05. Speak Your Truth 06.
Beast 07. John Was Born For Metal 08. Shonen First 09. W.N.M
United 10. Boc De Bitera 11. Escape The Electric Fate