Sur Toulouse, il existe un très bon moyen de repérer des pépites dans notre scène. C’est de suivre les annonces de concert de l’excellente association Noiser. Déjà, il y a toujours un petit jeu sur Facebook où il est demandé de deviner, indice à l’appui, l’annonce à venir. A la clé, une place pour le ou la première personne à deviner. Jeu participatif très fun où certes je ne trouve jamais mais à ma décharge et de l’aveu même de l’organisateur, c’est parfois sacrément alambiqué. Chez Noiser, le goût est très sur, et les scènes noise / stoner / djent / death sont bien représentées dans l’offre conséquente proposée. Après la météoriteAll Them Witches (qui a joué la veille de leur venue au Hellfest manqué par mes soins pour cause de trajet pour me rendre au… Hellfest) viennent d’être annoncés Monkey3(objet d’une récente chronique pour leur très recommandable dernier album) et tout récemment Slomosa qui vient d’annoncer un nouvel album. Bon pas de hasard, une tournée qui suit une sortie d’un nouvel effort studio, c’est juste normal mais l’annonce concomitante permet de se pencher sur ce groupe. (j’ai bien conscience que c’est l’idée d’un point de vue marketing ! Et une excellente qui plus est).
Slomosa donc. Présentons l’animal pour commencer. Le groupe nous vient de Norvège (très bon départ donc), a sorti son premier album au titre éponyme en 2020 et a participé au Hellfest 2022. Bref les gars se sont déjà fait remarquer et pas qu’un peu dans une scène stoner pourtant pas mal saturée en groupe. Slomosa œuvre dans un desert-rock vraiment sympa même si déjà, on peut repérer une contradiction car la Norvège n’est pas réputée pour ses paysages désertiques, particulièrement Bergen si belle mais bon avec 300 jours de pluie par an... Pour rester dans la thématique géographie (ce qui fera plaisir au compère Kabet amateur du sujet), le groupe revendique de pratiquer un toundra rock ce qui est plus cohérent avec le pedigree norvégien de Slomosa. Chacun se souvient (ou peut aller naviguer sur Internet) que la toundra c’est une végétation qu’on trouve près des pôles, celui du Nord surtout. Ainsi, nous avons donc bien un stoner tendance desert-rock mais version norvégienne. Et Slomosa peut être vu comme le pendant norvégien d’un All Them Witches. C’est parfois bon quand les choses ont un semblant de sens.
Après ce petit détour, Slomosa c’est Benjamin Berdous à la guitare et au chant, Marie Moe à la basse, To Erik Bye à l’autre guitare et Jard Hole à la batterie. Le groupe bénéficie d’une petite hype dans le monde du stoner et c’est mérité tant la musique proposée est bonne. Et ce second disque, logiquement intitulé Toundra Rock (cf paragraphe juste au-dessus pour comprendre ce patronyme), est une très belle réussite. Je précise que Slomosa c’est plutôt rock donc on pensera parfois à du Foo Fighters(bonne époque, 90’s quoi !) sur les lignes de chant parfois et le rendu reste très accessible. Ici, la plus grosse influence, impossible à manquer, c’est Queens Of The Stone Age / Kyuss(très marqué sur Battling Guns et Monomann et plus généralement sur la seconde moitié du disque). Il y a pire comme référence, surtout quand on fait du stoner. Les mélodies sont très réussies et bien intégrées. Ce côté desert rock est remarquable, plaisant à l’écoute et on se laisse porter, envoûter par ce rock de grande qualité. Si la scène desert rock vient naturellement des USA (où on en revient à la géographie), l’Europe tient enfin son pendant avec Slomosa, formation époustouflante, passionnante et remarquable qui ravira les fans de musique « cinématographique » tant ce style porte à se laisser rêver de grands paysages sauvages. Un nouveau talent de très grande qualité qu’on recommandera fortement. Ainsi que la tournée à venir en Novembre prochain, merci Noiser !