Injustement oublié en Février, je profite de la trêve estivale pour me rattraper et toucher un mot sur le dernier album des suisses de Monkey3. Il est vrai que la récente annonce d’une belle tournée automnale m’a rappelé au bon souvenir de ce fascinant groupe de stoner rock instrumental. Aussi, avec ce nom d’album qui renvoie tellement à un morceau culte de Pink Floyd, je l’aimais un peu déjà avant de l’écouter ce disque. Je vais tout de même essayer d’être objectif et tenter de bien décrire ce disque à l’artwork (très réussi) qui d’emblée vous embarque dans un voyage intersidéral.
Le dernier album datait de 2019 d’où la satisfaction de retrouver nos voisins helvètes. Entre-temps, le groupe a de nouveau changé de bassiste. Kevin qui avait succédé à Picasso en 2014 a laissé son poste à Jalil en 2021. Le trio Walter (batterie) - Boris (Guitare) - dB (Claviers / Synthé) est toujours à la manœuvre. Cinq morceaux dont trois dépassent les dix minutes. Le groupe reste fidèle à ses longs formats instrumentaux où quelques voix samplés et autres motifs de synthé permettent de ne pas tomber dans le piège du tout-instrumental. Seule réserve qu’on pourra noter, une petite cinquantaine de minutes sans lignes de chant, ça peut déplaire et certains auditeurs « décrocher ». Pour qui adhère, Monkey3 c’est du velours. Parties rock enlevées, passages plus planants, ça régale. Mention très spéciale sur le passage plus Floyd que Floyd sur Ignition (à partir de la quatrième minute) qu’on croirait tout droit sorti de Shine On You Crazy Diamond. Ligne de basse posée, synthés qui vous font décoller, c’est top. L’ombre tutélaire du gigantesque groupe anglais est assumée, pour ma part j’adore. Sur le définitif Collapse, on retrouve encore un passage plus The Wall je dirai.
Comment aussi ne pas mentionner les somptueuses lignes de guitare, Boris impressionne naviguant entre beaux solis et parties plus enlevées. Le groupe a aussi tendance à thématiser ses morceaux et on a parfois l’impression d’écouter différents titres au sein d’une même piste sans que cela ne pose de souci. Prenant le temps de poser ses ambiances, de les varier au maximum, on assiste à de réels tours de force (le solo de Collision). Le voyage est prenant, on se laisse (trans)porter, c’est vraiment un bonheur surtout que l’atmosphère reste positive. On pourrait croire ce disque sorti tout droit des 70’, le son des claviers notamment, très prog de cette époque-là. Ce Welcome To The Machine est une petite merveille de rock instrumental qui certes n’est pas metal mais on retrouve un grand disque de space-rock. Un groupe à part que le gang de Lausanne dont on se dit que les concerts à venir devraient sacrément bien le faire. On y sera !