Artiste/Groupe:

Scorpions

CD:

Rock Believer

Date de sortie:

Février 2021

Label:

Universal

Style:

Hard Rock Éternel

Chroniqueur:

Bane

Note:

15/20

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Alors là, s’il y avait bien une chronique que je ne m’attendais pas du tout à écrire un jour, c’est bien celle-ci ! Parce que non, oh que non, oh ça non, je ne l’avais pas vu venir : Scorpions vient de sortir un bon disque. Peut-être même un très bon ? Pas un excellent en tout cas, faut pas rêver, mais rien qui pourrait entacher la légende.

Faut dire que bon, elle est déjà sacrément entachée, la légende. Mais avant la tache, il y a la légende. Voyez plutôt : In Trance, Virgin Killer, Taken By Force, Lovedrive, Animal Magnetism, Savage Amusement, Crazy World... que des albums qui tuent ! Sans oublier, évidemment, le divin duo : Blackout et Love At First Sting, deux albums tellement excellents que tout top 50 des meilleurs albums de rock/metal se DOIT de les contenir. Et puis, malheureusement, la tache : les difficiles années 90, les albums à cent-cinquante ballades, Eye II Eye et j’en passe... Ouais, une fois passé Crazy World, ça devient plutôt compliqué. On avait bien le sympathique Unbreakable pour reprendre espoir. Ou le petit plaisir coupable Humanity Hour 1, entièrement composé avec Desmond Child, donc bourré de sucre à t’en rendre diabétique.

Et puis la fameuse tournée d’adieu, qui dure depuis plus de dix piges, à tel point que même le groupe en rigole. Sting in the Tail, pas palpitant pour un sou. Return to Forever, écoutable mais bien monotone (sauf le tube Rock’N’Roll Band, bien sûr). Et tout ça sans parler des trucs avec orchestre, des pelletées de best-of en tous genres et des, seigneur dieu, compiles de ballades. Eh ben, elle en a pris un coup, la légende... Alors forcément, moi, sur le papier, Rock Believer, je m’en fous. Je fais même des vannes, grand vilain que je suis ("Ah ouais, haha, le nouveau titre, Pacemaker", qu’est-ce qu’on se gausse). Et, finalement, le premier single sort et je ferme bien ma gueule.

Mais c’est qu’il est sacrément bon, ce titre : ça riff, y’a de l’énergie, Klaus est pas complètement cramé, le refrain est super accrocheur et ça solotte au poil. Attendez, alors l’album pourrait bien être bon ? Mais non, je n’ose y croire ! S’en suivent deux autres singles : le fédérateur Rock Believer et le superbe Seventh Sun. Faisons les calculs : trois singles, trois réussites. Manquerait plus que la pochette suive... oh punaise, elle est magnifique, une des plus belles du groupe, la plus réussie depuis... 1988... Bon, c’est décidé, je vais l’écouter, ce Scorpions.

Quelques heures plus tard, me voilà sorti de la fnac, avec mon CD édition deluxe en poche. Quelle faiblesse. Mais faut le dire : Rock Believer est le meilleur album de Scorpions depuis Unbreakable, donc depuis vingt ans. Voire carrément depuis Crazy World, donc depuis trente ans. Ça paraît insensé, hein. Mais de toute façon tu l’as déjà écouté au moment où arrive cette chronique, et tu l’as déjà acheté. Donc tu sais.

Si tu es passé à côté, sache déjà qu’il n’y a qu’UNE SEULE ballade, et qu’elle est chouette. Elle ferme l’album d’une bien belle manière, un peu cucul sur les bords mais rien de bien pénible. Pour tout le reste, y’a pas de doute, c’est un album de rock : ça joue du rock, ça chante du rock, ça ne parle même que de ça ! Alors, évidemment, rien d’aussi brûlant que Now, mais un titre comme When I Lay My Bones To Rest a une sacrée pèche. On note aussi un petit clin d’œil à Is There Anybody There sur l’excellente Shining Of Your Soul avec son côté rock/reggae.

Alors ok, tout n’est pas parfait : Roots In My Boots m’ennuie un peu et Hot And Cold aurait pu être un poil meilleure. L’excellent Mikkey Dee aurait aussi pu groover un peu plus (nul doute qu’ils se rattrapera sur scène). J’émets aussi des petits réserves sur la prod, qui sonne un peu molle. Mais qu’importe. Niveau gratte, on a de quoi se régaler. Quant à Klaus Meine, et ça m’étonne, il sonne étonnamment bien pour un mec qui se massacre les cordes vocales sur scène depuis cinquante berges ! Pas sûr que tous nos chanteurs préférés sonneront aussi bien à soixante-treize balais...

Bref, trêve de bavardages : écoute donc ce disque, qui rejoindra la pile des "vieux pots, meilleures soupes", auprès du dernier Judas ou du dernier Cheap Trick (dont j’ai oublié de parler, tiens, mince). Et écoute aussi la version deluxe, parce que les quatre titres bonus sont quatre rocks bien solides.

Tracklist de Rock Believer

01. Gas In The Tank
02. Roots In My Boots
03. Knock’Em Dead
04. Rock Believer
05. Shining Of Your Soul
06. Seventh Sun
07. Hot And Cold
08. When I Lay My Bones To Rest
09. Peacemaker
10. Call Of The Wild
11. When You Know (Where You Come From)

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