Scorpions est le groupe de hard rock ayant toujours eu un goût très douteux quant au choix de leurs pochettes d’albums. C’est d’ailleurs tellement étonnant de renfermer une aussi bonne musique et d’avoir des goûts aussi foireux en matière d’artwork, ou alors ils n’ont jamais su s’entourer des bonnes personnes sur ce sujet. Je ne reviendrai pas sur Virgin Killer, Fly To The Rainbow, ou encore Lovedrive ou Pure Instinct, à chaque fois des pochettes hideuses, mais là avec Animal Magnetism on atteint le sommet du mauvais goût. Cette pochette est tout simplement dégueulasse à souhait, misogyne en reléguant la femme à l’égal du chien, cette dernière regardant inquiète et à genoux un homme debout, bière à la main sans trop savoir ce qu’il pourrait lui faire, bref il ne manque plus que la laisse (pas sur le chien, mais sur la femme). Et je laisse aux plus curieux le soin d’aller voir le dos de la pochette que je ne commenterai pas car c’est pire, mais en me demandant qui du chien ou de la fille s’en sort le mieux. Voilà le coup de gueule est passé, la pochette est nullissime, et c’est d’autant plus con que cet album renferme de belles choses. Nous sommes en 1980 et pour Scorpions c’est la pleine ascension après un Lovedrive plus que réussi et juste avant Blackout et Love At First Sting qui les fera atteindre le nirvana, et pourtant cet album est passé un peu inaperçu par chez nous, Scorpions voulait surtout faire une percée sur le marché US avec cet opus. C’est d’ailleurs l’un des titres phare de cet album The Zoo dont l’histoire se déroule sur la 42e rue de New-York, et surtout c’est une main tendue aux fans américains du groupe. The Zoo, chanson superbe avec sa partie en talkbox et son mid-tempo qui est toujours jouée et très attendue à chaque concert du groupe, cette dernière étant indétrônable de leur setlist de base. Il faut dire que Matthias Jabs fait un sacré show sur sa talkbox à chaque concert sur cette chanson.
Animal Magnetism renferme d’autres hits tubesques encore et toujours avec Make It Real qui est là aussi encore devenu un classique du groupe, et surtout le troisième single du groupe Lady Starlight. Scorpions commence à se faire une spécialité des ballades et balance celle-ci, sublime et tout en douceur pendant plus de six minutes. Les prémices de ce que vont être les futures ballades du groupe qui feront le tour du monde quelques années plus tard.
Il convient aussi de souligner qu’on retrouve le premier titre signé Matthias Jabs, Don’t Make No Promise (Your Body Can’t Keep), un peu annonciateur du son futur de Scorpions tant ce titre ressemble à Coming Home.
Si Animal Magnetism a moins bien marché que ces prédécesseurs, il aura néanmoins permis au groupe de percer outre atlantique pour accroître leur notoriété, donc le pari est gagné pour les allemands. En gros ce n’est ni le meilleur album, ni le plus mauvais, mais un des piliers du groupe trop peu connu en Europe, et lorsqu’on le ré-écoute je trouve qu’il est très annonciateur de la suite. Et pourtant cette suite aurait pu être dramatique puisque suite à la gigantesque tournée mondiale pour soutenir cet album, Klaus Meine aura une méchante extinction de voix et des polypes sur les cordes vocales nécessitant plusieurs opérations et qui le laisseront sur le carreau, le groupe pensant même à Don Dokken pour le remplacer…wouah les boules ! Rassurez-vous, Klaus va se rétablir (sinon on l’aurait su) et le groupe poursuivra sa route en sortant en 1982 Blackout et va littéralement exploser sur la scène rock mondiale.
Tracklist de Animal Magnetism :
01. Make It Real 02. Don’t Make No Promises (Your Body Can’t Keep) 03. Hold Me Tight 04. Twentieth Century Man 05. Lady Starlight 06. Falling In Love 07. Only A Man 08. The Zoo 09. Animal Magnetism