Nouveau Sabaton, le même qu’avant plus ou moins, c’est
sympa, on aime bien, basta. Bon alors oui, mais non, tout de même. Parce que ce Legends
fait suite à deux sorties qui furent, à mon sens, particulièrement réussies.
En effet, la petite paire de disques sur la Première Guerre Mondiale que
le groupe nous a proposé m’avait procuré un plaisir assez insolent et j’avais
presque hâte d’entendre la suite.
Hélas, vous avez vu ma note, je ne suis pas convaincu. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais ce
nouvel album des dieux des festivals m’est très vite tombé des oreilles et je
n’y ai clairement pas trouvé mon compte. N’ayons pas peur des mots : je m’y
suis même poliment ennuyé. Il a ses bons moments, bien entendu, Sabaton
reste un très bon artisan qui maîtrise sa recette : Templars ouvre très
bien les hostilités et Maid of Steel me donne envie de bouter tous les anglais hors de
France, ce qui est tout à fait raccord avec son thème. J’aime bien aussi
Khan et The Duelist. Et, bien entendu, je garderais toujours mon affection pour ce
sympathique Broden, avec sa demi-octave et son accent rigolo.
Mais à part ça, je suis resté sur ma faim. Manque de riffs, manque de soli
intéressants, manque -et c’est un comble- de refrains que j’ai envie de beugler.
Pourtant, le groupe avait tout fait pour que ça n’arrive pas. En effet, si c’est
normalement Broden qui compose tout, ce dernier nous a expliqué qu’il
avait invité tout le groupe à mettre la main à la pâte pour cet album.
Fallait pas, semble-t-il, ils n’ont pas l’air très inspirés. Et, surtout,
c’est pataud ! Sur onze titres, on a une bonne moitié de mid-tempos un peu lourdingue.
En définitive, Sabaton tenait là un bon EP de 5 titres. Ou alors il
fallait repousser la sortie à l’année prochaine, écrémer un peu tout
ça et ajouter des titres un peu plus forts. Mais, tournée oblige, ils ne pouvaient pas
attendre. On se coltine donc un album moyennasse, pour rester gentil. Alors bon, c’est pas bien
grave, ils reviennent d’ici 2027 avec un nouvel album, le même que celui-ci ou celui
d’avant plus ou moins, mais espérons qu’il soit réussi.
Chronique de Diable bleu :
Note : 18/20
Sabaton revient frapper les tympans et l’Histoire avec Legends, un
album où chaque morceau est une fresque, un champ de bataille miniature, un souffle épique
sur le métal du XXIᵉ siècle. Fidèles à leur habitude, les Suédois
transforment les héros oubliés et les batailles légendaires en hymnes puissants et
irrésistiblement entraînants.
Mais cette fois, Legends ne se contente
pas de recycler le passé musical de ses créateurs , il explore toujours son Power Metal,
varie ses gammes, se réinvente plus heavy. Chaque riff, plus costaud que dans les
dernières éditions, est un cheval au galop, chaque refrain, toujours aussi
mélodique, devient un canon retentissant, et chaque morceau offre une nouvelle perspective sur la
mémoire des hommes. Avec un humour qui ne se cache jamais derrière la gravité
historique, Sabaton réussit à mêler pédagogie,
variété et puissance, nous entraînant dans un tourbillon où les
légendes s’animent, se croisent et se défient. Bienvenue donc dans un album
où l’Histoire n’est pas figée dans les manuels : elle hurle, elle court, elle
explose — et elle nous emporte, les mains levées, à travers le Parc des
Légendes.
Un vent froid souffle sur le parking. Des cris étouffés
s’élèvent au loin. Au-dessus de la grille principale, un panneau grince sous des
néons violets :
SABATON LEGEND PARK — là où
l’Histoire hurle plus fort que dans vos livres scolaires.
Le Gardien (voix de canard,
déguisé en citrouille-chevalier, lampe torche en forme d’épée, sourire
désagréable) : Mesdames, Messieurs, chers amis chroniqueurs des
APdM, bienvenue au Parc des Légendes, le tout nouveau concept d’attraction
où chaque morceau du dernier Sabaton se vit, se ressent et se hurle. Veuillez
suivre le guide, et évitez de vous perdre, certains visiteurs de la section Vlad l’Empaleur
n’ont toujours pas été retrouvés.
JeanMich’Hell (IPA
toujours aussi tiède à la main, regard inquiet vers la billetterie) : «
C’est encore une combine de label pour nous faire écrire sans cachet, non ?
»
Le Ced (consultant le plan du parc avec son sérieux de documentaliste
suédois, face à sa cucurbitophobie) : « J’ai noté : douze
attractions, douze morceaux, douze occasions de se ridiculiser. Parfait, j’ai
réservé mon autocar pour l’Enfer avant minuit tout pile. »
Le Kabet
(déguisé en Walkyrie fluo, un casque à LED sur la tête) : «
J’espère au moins qu’il y aura des chants féminins, sinon je fais grève
du headbang. »
Le Bane (ligoté et bâillonné comme un prisonnier de
Gengis Khan, tenu en laisse courte par L-Red) : « Muu, muuuum, muuuuum,
muuuummmmm !!!! »
L-Red (toute en louve chamanique) : « Tout doux le Bane,
tout doux, sinon je vais me fâcher.
Le Gardien-guide : Chers amis, Sabaton
a prévu pour nous une balade épique à travers les siècles,
nappée d’un power Metal plus varié que jamais. Attachez vos ventres : ce soir,
l’Histoire va rugir sous un ciel d’Halloween.
Les 12 Attractions
légendaires - 12 ambiances
Templars – Le Carrousel des
Croisades Dès la première attraction, un carrousel médiéval
géant nous entraîne dans une croisade en trois temps : intro symphonique, refrain en
armure, chants lyriques, solo rédempteur. Les guitares brillent comme des épées
polies, et le chant de Brodén claque comme un prêche
électrique. Le Ced : « Propre, carré, galvanisant. On dirait du
Poggaciar, mais sous stéroïdes nobles. » JeanMich’Hell :
« Ça sent l’encens, la rouille des armures et la sueur de paladin. J’adore dire
que je n’aime pas. »
Hordes of Khan – Montagnes russes de la steppe Place à la montagne russe des
steppes. À peine entré, un hurlement tribal fend l’air et les riffs galopent
à la vitesse d’un cheval mongol dopé au feu chamanique. Le Ced : «
J’ai vu ma vie défiler entre deux soli. » Le Kabet : « Ce riff,
c’est du hennissement épique. » L-Red : « Plutôt de
l’épopée Hennique. »
Crossing the Rubicon
– Pont suspendu Un pont suspendu au-dessus d’un torrent rougeoyant. Des voix
romaines résonnent, et Brodén gronde : « Alea jacta est.
» Le Ced : « Trop polie, mais efficace. » Le Gardien-guide : «
Sabaton traverse son Rubicon depuis longtemps — ils ne regardent plus en
arrière. »
I, Emperor – Parade Napoléonienne La
Grande Parade Napoléonienne. Des canons miniatures, des drapeaux, des guitares qui explosent en
salves triomphales. Le Bane : « Muuum, mummm. » Le Ced : « Ne manque sur ce
champs de bataille que les maréchaux d’Empire Ramos et
Dupont. » L-Red : « Même dans la défaite, Sabaton
garde la rigueur. »
Impaler – Maison des Pieux Bienvenue
dans la Maison des Pieux, décorée par les cauchemars de Vlad l’Empaleur. Le Ced
: « On dirait du Power Metal lavé au sang médiéval. » Le
Gardien-guide : « Interdite aux fans de Coldplay, ma préf, oooh le solo !
»
Maid of Steel – Spectre de Jeanne d’Arc Le spectre de
Jeanne d’Arc flotte dans une brume dorée. Hymne chevaleresque, armure
flottante, flamme et courage. Le Kabet : « Enfin une héroïne. Et quelle
énergie ! » Le Ced : « Production impeccable, refrains taillés pour les
stades. » L-Red : « Une flamme ne s’éteint pas. Surtout quand elle
brûle à 120 BPM, la piste la plus brutale de la galette. »
A Tiger
Among Dragons – Duel céleste oriental Un duel céleste sur un
manège oriental : dragons, sabres et rythmes martiaux. Sabaton fusionne ici
l’Asie mythique et la rigueur scandinave. JeanMich’Hell : « C’est
Manowarqui, venant d’apprendre à lire, se met à
Confucius. » Le Gardien-guide : « Et c’est beau comme une charge
en slow motion. »
The Duelist – Arène des
Riffs L’arène s’ouvre, les guitares croisent le fer. Sabaton
redonne goût au riff bretteur. L-Red : « Le solo tranche net, comme mes
griffes. » Le Gardien-guide : « À la fin, seule la mélodie reste debout,
ma deuxième préf, elle déchire, wouaaaah le riff d’entrée.
»
Lightning at the Gates – Tyrolienne électrique Une tyrolienne
électrique fend le ciel. Le Ced : « Calibré mais efficace.
» JeanMich’Hell : « L’éclair, c’est eux. Nous, on est juste
les paratonnerres. » Le Gardien-guide : « Du pur Sabaton, elle tue.
»
The Cycle of Songs – Labyrinthe des Échos Voix
entremêlées, chœurs mystiques, lien entre toutes les légendes. Le Kabet :
« On touche à autre chose. À une mémoire. » Le Gardien-guide :
« Sabaton raconte l’Histoire qui recommence — mais sans jamais se
répéter. »
Till Seger – Grande Roue des Hussards Ailés Retour aux terres
nordiques, mu par une nostalgie séculaire, la Grande Roue des Hussards Ailés tourne au son
des guitares. Le retour aux terres nordiques, mu par une nostalgie séculaire, la Grande Roue
des Hussards Ailés tourne au son des guitares. Riffs givrés, pur ADN
Sabaton. Le Ced : « Sabaton revient à ses origines
sans nostalgie. » Le Gardien-guide : « Une boucle bouclée, inévitablement
sans fin. » L-Red : « Quand je les entends, je pense à ma meute
»
Legends – Feu d’Artifice final Héros holographiques,
soli en cascade. L-Red : « Kitsch et majestueux, et ça me fout les poils.
» Le Kabet : « Même mes tympans headbanguent. » Le Gardien-guide :
« L’excès devient grandeur quand il est sincère. »
Cette
dernière attraction balaye à terre tout notre petit monde des chroniqueurs,
fatigués et repus, qui filent en direction du repos. Ainsi s’éloignent-ils,
à la fois grognons et fascinés, transis de riffs et d’anachronismes.
Le
guide demeure seul, citrouille molle et cape froissée, pensif comme l’excroissance
d’un Rodin, se remémorant l’Histoire que beaucoup ont
oubliée, et qui finira inéluctablement par se venger. Les empires tombent, les
héros s’effacent, et les guerres se répètent … à
l’infini.
Le parc est vide, les lumières s’éteignent, mais les
échos restent suspendus dans la brume.
Là où les hommes tournent en
rond, Sabaton explore, diversifie, surprend. Là où l’Histoire
s’était endormie, ils la réveillent avec leurs refrains, leurs soli et leur
énergie intacte. Nos héros de Sabaton, eux, ne s’effacent pas
encore, ils renouvellent leur processus créatif en mélangeant les apports de chacun
à l’écriture d’un tout. Cela s’entend, tout comme cette alacrité
antagoniste d’Halloween !
Et c’est peut-être là que réside la
magie de Legends : un album qui sait rappeler que la mémoire se mérite, et que
les légendes, si elles ne meurent jamais, s’inventent encore et encore.
Contre-épilogue :
JeanMich’Hell
(marmonnant dans sa barbe en sortant) : — « Dites, au sujet du gardien-guide, ils nous
ont encore refourgué le niais au nez crochu du musée de l’autre fois…non ?!
»
Le Kabet : — « Ben oui pardi. C’était trop visible
malgré la citrouille. »
Le Bane (toujours tenu en laisse courte par L-Red)
: — « Muu Muu Muuu, muuum !!!! »
Le Ced : — « Mouais,
j’ai bien compris Bane, c’était trop long et répétitif pour toi…
tu as décroché dès la deuxième attraction.