Difficile d’échapper au phénomèneLeprous en cet été 2024. Un nouvel album arrive à la fin de l’été 2024, Einar Solberg a marqué les esprits (du moins de l’auteur de ces lignes) lors des festivals. Et Baard Kolstad, le génial batteur du combo norvégien, nous revient avec un de ses autres groupes à savoir Rendezvous Point. Moins connu que sa participation chez les black-metalleuxBorknagar, ce groupe où le batteur fait encore merveille est dans une veine metal progressif assez easy-listening. Il suffit d’écouter les vocaux très rock de Geirmund Hansen pour s’en convaincre. Si Baard constitue le membre le plus connu » du groupe, il convient de citer le très bon guitariste Petter Hallaraker, la bassiste Gunn-Hilde Erstad et Nicolay Tangen Svennaes aux claviers, élément fondamental dès qu’on mentionne le registre progressif.
Il s’agit là du troisième disque de notre quintette norvégien et ces derniers ne sont pas des inconnus ayant été vus en première partie du groupe danois Vola. La référence à ce dernier groupe est intéressante car on retrouve ici une réelle filiation entre ces deux formations. L’aspect djent / groovy / popisant se remarque très vite et c’est vers ce public que s’adresse Rendezvous Point. Le djent est parfois associé à des groupes bien costauds (Meshuggah en premier lieu, référence absolu du genre) mais ici, le côté pop est très marqué et la voix de Geirmund Hansen pourra déplaire mais il faut reconnaître qu’elle fonctionne très bien avec la musique proposée par le combo. Sans surprise, le niveau technique est impressionnant, ça joue très solide, c’est bluffant. Nous sommes bien devant du progressif haut de gamme. Aussi, les thématiques restent assez actuels et j’ai adoré le nom de la seconde piste Oslo Syndrome, élégante référence à leurs voisins suédois. Le rendu est vraiment très propre, classieux, presque aseptisé ce qui pourra encore une fois déplaire. Un peu à l’instar de Vola, Rendezvous Point navigue entre deux eaux, une certaine densité musicale avec de belles parties instrumentales mais une dimension pop. La recette fonctionne mais risque de peiner à trouver un public autre qu’underground.
C’est la seule limite de ce groupe par ailleurs très plaisant, qualitatif et élégant. Bien moins sombre que le grand frère Leprous auquel on songe de par la présence commune du batteur phénomène, toujours aussi bluffant. Un bon disque de prog à réserver aux amateurs qui trouveront ici une très bonne formation. Décidément un bel été 2024 pour les fans de prog en attendant le nouveau Leprous sur lequel les échos sont déjà excellents. Ils sont bons ces norvégiens.