C H R O N I Q U E

J'aime le prog. Mais pas seulement. J'aime le prog parce qu'il offre généralement des développements musicaux non conventionnels. Des moments posés ça et là, à capter selon son humeur ou sa sensibilité du moment. Vous l'aurez compris, Redemption se range dans cette vaste catégorie, et ce pour mon plus grand plaisir acoustique...

En 2005, les américains avaient frappé un grand coup avec leur album The fullness of time. Autant vous dire que c'est en trépignant d'impatience que j'attendais cette nouvelle cuvée.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'abum démarre sur les chapeaux de roue. Point d'introduction, on est directement dans le vif du sujet, le ton est donné d'entrée : ce sera "in the face" et "direct". Bien !

"The origins of ruin" reprend les choses là où on les avait laissées. La musique proposée est vraiment très (trop ?) proche de l'album précédent. Ce qui a la facheuse manie de donner une impression de déjà entendu... Autre grief : Là où "Fullness of time" écrasait tout sur son passage, où chaque titre était imparable et incontournable, ici il y a des écarts de niveaux flagrants selon les morceaux.

"Bleed me dry", par exemple, n'arrive pas à nous sortir les trippes malgré ses presque 7 minutes. Alors que "Memory" nous renvoie imanquablement à "Sapphire" (sans l'égaler toutefois). D'une façon générale, je trouve que la fin de l'album est meilleure que le début. Ray Alder nous ferait presque pleurer sur "The origins of ruin"....

Peut-être avais-je trop fondé d'espoir dans cette nouvelle galette... C'est fort possible. Une chose est certaine, c'est qu'il est très difficile d'être le successeur d'un album aussi grandiose que l'est "The fullness of time". Car "The origins of ruin" ne manque pas d'attraits : une production au top, des mélodies, des riffs et des solos en cascade, de la technique de virtuose, de la puissance mais il lui manque cette classe qu'avait son prédécesseur.

Ne boudons pas notre plaisir, "The origins of ruin" restera l'un des tous meilleurs albums de métal prog de 2007, j'en suis certain. Ah, qu'il est difficile de revenir à du très bon quand on a goûté à l'excellence.

Le prog, c'est un peu comme la vie, il y a des passages magnifiques que l'on aimerait faire durer plus longtemps, mais ils nous échappent seconde après seconde et nous filent entre les doigts...