Artiste/Groupe:

Onslaught

CD:

Generation Antichrist

Date de sortie:

Août 2020

Label:

AFM Records

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

16/20

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Les vétérans de la scène thrash britannique sont de retour... et ils ne décolèrent pas ! Oui, Onslaught a toujours la niaque et ce Generation Antichrist, septième opus du groupe débarquant sept ans après le bien nommé VI, est là pour vous le prouver. Pour être tout à fait juste, la dernière fois qu'on a eu des nouvelles d'Onslaught, c'était en 2016 avec leur Live At The Slaughterhouse... et depuis, il y a eu quelques petits changements. Nige Rockett, le guitariste fondateur, présent depuis le début des 80s, est toujours de la partie. Jeff Williams, fidèle bassiste depuis 2006, n'a pas bougé non plus. Par contre, vous trouverez ici un nouveau batteur (James Perry), un nouveau guitariste (Wayne Dorman) et, surtout, un nouveau chanteur (Dave Garnett). Je dis "surtout" car si on est plutôt habitué aux changements de musiciens chez Onslaught, le vocaliste Sy Keeler ne s'était fait remplacer - jusque là - que sur un album (le plus mélodique - surtout à cause de la présence d'un certain Steve Grimmett derrière le micro - In Search Of Sanity). Depuis la reformation du combo en 2004, Keeler n'avait donc jamais quitté son poste (sur album en tout cas). Du sang neuf donc... et Onslaught est prêt à vous servir un thrash rapide, remonté et incisif. Au menu : neuf pistes (dont une intro). Concision et efficacité sont les maîtres-mots. Les Anglais ne sont pas venus pour digresser mais pour distribuer une série de petites claques qui vont droit au but... ce but étant évidemment votre tronche.

Rise To Power est l'intro, pas spécialement brève car elle dure deux minutes (c'est plus une demi-compo à ce niveau-là), qui vous fait tout de suite sentir que ça ne va pas rigoler : les guitares sont graves, la section rythmique lourde (une ambiance quasi Sabbathienne s'installe) puis l'ensemble commence à gagner en puissance, le vocaliste débarque et il n'a pas l'air commode... quand déboule la première vraie chanson, celle que l'on attend au début d'un album de thrash, celle qui balance du thrash direct et véloce, celle qui cogne vite et dur... ça tombe bien, elle s'appelle justement Strike Fast Strike Hard. Comme le monde est bien fait parfois. Le point qui rassure tout de suite l'éventuel fan inquiet : Dave Garnett. Sans être un pur clone de Sy Keeler, il provient quand même d'un moule assez proche, on n'est donc pas dépaysé ou choqué. Certains ne pourront probablement pas s'empêcher de déplorer le départ de celui qui a pendant si longtemps officié chez Onslaught (on peut aisément les comprendre) mais, franchement, le nouveau venu ne démérite pas. Musicalement, on garde l'efficacité démontrée sur l'album précédent et le thrash proposé mélange avec brio style américain (à la Slayer / Exodus) et européen (Destruction ou Kreator) comme cela va se confirmer sur les pistes suivantes (on verrait bien le refrain de la chanson titre scandé par Petrozza par exemple). Et si vous pensiez vous reposer avec le morceau suivant, Bow Down To The Clowns, tant pis pour vous. Rythmique rouleau compresseur, chant agressif, tempo enlevé, solo joliment tricoté... on reste sur de l'énervé. De toute façon, n'attendez pas autre chose de la part d'Onslaught, leur offrande est assez homogène (stylistiquement et qualitativement). Le groupe n'essaie pas d'explorer plein de directions musicales différentes, de créer des ambiances à grand renfort de clavier, d'inclure quelques titres heavy mélodiques ou des ballades, non, il vous donne la fessée de la première à la dernière minute, sans trop changer de registre mais en se débrouillant pour ne pas lasser non plus. Le propos est old school mais ne sonne pas daté, notamment grâce à une production et quelques touches modernes.

J'aime particulièrement la chanson titre avec des chœurs hargneux venus soutenir Garnett sur un refrain imparable, c'est une de mes compos préférées de ce cru 2020 avec la véloce et radicale Addicted To The Smell Of Death (avec un titre pareil, on ne s'attendait pas à une promenade au pays des Bisounours). Ces morceaux sont savamment alternés avec les teigneuses mais légèrement plus mélodiques All Seeing Eye et Empires Fall... Point de baisse d'intensité à déplorer, heureusement que l'album ne dépasse pas les trente-huit minutes, on aurait pu tirer un peu la langue sur la fin. 
Attardons nous justement un peu sur cette fin : la blasphématoire Religiousuicide est particulièrement méchante (le couplet évoque du vieux Metallica... la comparaison s'arrête là) avec un riff sombre et hypnotique et une section rythmique assommante... Quant à A Perfect Day To Die (qui était d'ailleurs sortie en 2019 avec Keeler au chant à l'époque), elle envoie un thrash metal punkisant (rappelant les origines du groupe) dont se dégage un petit feeling Motörheadien qui fait plaisir. L'énergie déployée est irrésistible, le refrain tue... Un des meilleurs titres de l'album et une conclusion idéale pour clore les hostilités. 

Generation Antichrist est un album de thrash direct, classique, maîtrisé... tel qu'il doit être servi : en colère, balançant sur les politiciens, critiquant la religion organisée, fonçant dans le tas avec des riffs solides (sans oublier les petits solos techniques et mélodiques qui vont bien), du gros son, sans chichi, sans remplissage... A l'ancienne (mais sans nostalgie appuyée), avec neuf pistes, moins de quarante minutes, de l'efficacité à revendre... du véritable matériel à headbanging. Certes, ce Generation Antichrist ne renouvelle pas le genre, il ne vous bluffera pas de par son inventivité ou son originalité mais, pour peu que vous aimiez ce style, il vous fera du bien. Recommandé !
 

Tracklist de Generation Antichrist :

01. Rise To Power
02. Strike Fast Strike Hard
03. Bow Down To The Clowns
04. Generation Antichrist
05. All Seeing Eye
06. Addicted To The Smell Of Death
07. Empires Fall
08. Religiousuicide
09. A Perfect Day To Die

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