Artiste/Groupe:

Mötley Crüe

EP:

Cancelled

Date de sortie:

Octobre 2024

Label:

Big Machine Records

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Bane

Note:

6/20

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Écrire cette bafouille me peine, voilà, sachez-le. Parce que je vais devoir dire du mal, beaucoup de mal, d’un groupe que j’ai tant aimé. Mötley Crüe, puisque c’est bien eux que je vais descendre, ça a été important. Pour le rock, évidemment, les mecs étaient les rois du Sunset Strip, les Saints of Los Angeles, publiant une série de cinq disques qui vont du super cool au chef d’œuvre dans les années 80. Mais aussi pour moi, dont la découverte du metal a été notamment rythmée par les tubes de Shout At The Devil et Dr. Feelgood. J’ai vénéré la musique du groupe, je vénère encore les cinq disques susmentionnés, auxquels je rajoute sans problème le dernier en date, le très réussi Saints of Los Angeles.

Oui mais, sauf que. En 2015, le groupe annonçait que c’était fini. Une dernière tournée et puis s’en vont. Mick Mars était trop handicapé par ses problèmes de santé et Vince Neil était devenu catastrophiquement nul sur scène. Valait mieux conclure, dignement. Même qu’ils ont signé un contrat pour bien dire que c’était la fin. Et puis The Dirt, leur bouquin, a été adapté en téléfilm ronflant sur Netflix, donc les gars se sont imaginés qu’ils allaient plaire aux millenials. Et donc reformation, tournée, rupture du fameux contrat, reprise de Madonna (si, si, je vous jure). Pathétique. Et, tant qu’à faire, annonce que de nouveaux titres allaient sortir. Mais comme il restait encore un peu de dignité, ils ont aussi lourdé Mick Mars (qui a, à la suite de ça, sorti un album solo très sympa), prenant John 5 à sa place. Ça aurait dû être le truc de trop, le destin aurait dû leur expliquer que non, on ne peut pas faire ça, mais le destin a la fâcheuse manie de ne pas punir les bonnes personnes...

Trois titres, donc, sortis un par un sur les plateformes puis sous forme d’EP en vinyle édition limitée machin-chose, avec une pochette tellement oubliable que je n’ai même pas le cœur d’en dire du mal. Rangés par ordre croissant de nullité, voilà qui est bien pratique. Juste avant de m’énerver, je rappelle qu’à la base, j’adore le groupe et qu’après cette chronique j’irai sans nul doute m’inoculer la réédition anniversaire de Dr Feelgood qui vient juste de sortir avec grand plaisir. Mais pour l’instant, l’heure est à la haine.

Disons-le tout de suite, au cas où certains d’entre vous espéraient encore : ne cherchez ni riff sympa, ni refrain qui tue, ni bonheur car vous n’en trouverez pas sur cet EP. Mais allez, soyons gentils : le titre éponyme n’est pas le pire de tous. S’il n’a rien de fondamentalement réjouissant, il demeure écoutable. Notez bien : ce n’est pas bien, c’est écoutable. Le Crüe se la joue rock indus, comme s’ils étaient bloqués dans les 90’s à l’époque où ça faisait bien, comme si Saints of Los Angeles n’était jamais sorti... À noter également : des paroles ridicules. Les boys se plaignent d’être "cancel" -par qui, on en sait rien, personne sans doute- et crachent sur les réseaux sociaux. Même le fameux tik-tok y passe : ok boomer. Mais oui oui, le wokisme c’est horrible, olala, c’était tellement mieux dans les années 80 quand on pouvait encore se droguer et abuser de filles pas toujours majeures. Bref.

Je l’ai dit : qualité décroissante, ce titre est donc le moins mauvais... Parce que Dogs of War, doudieu, ça devient difficile. Toujours pas de riff, pas de refrain, toujours ce son surproduit qui se la joue indus. Aucun intérêt, digne d’un filler des pires albums du groupe. Mais le pompon, c’est très clairement la reprise des Beastie Boys qui clôture l’ensemble. Soyons clairs : j’aime beaucoup la chanson de base. Mais là, passée à la moulinette indus pépère, mais jouée plus vite sans qu’on sache pourquoi et avec un Vince Neil clairement dans les choux (il est nullissime sur tout l’EP, hein, vous vous en doutez), c’est une catastrophe. Mince, ils avaient UN bon riff sur leur EP et ils ont trouvé le moyen de le rendre inoffensif. Et, encore une fois, le Crüe est bien trop vieux pour chanter ce genre de textes... Bref x2.

Ce Cancelled à la nullité abyssal est donc une tâche de caca bien vilaine sur le nom Mötley Crüe, qui ne semble malheureusement pas vouloir s’en tenir à ça. Après tout, ils ont un nouveau line-up, alors c’est comme une renaissance, on a bien le droit de cracher sur nos fans en leur proposant de la musique pourrie et en ne respectant même pas nos engagements ! Quelque part, c’est Mick Mars qui doit bien se marrer...

Tracklist de Cancelled :

01. Cancelled
02. Dogs Of War
03. Fight For Your Right (Beastie Boys cover)

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