Attendez, ils sont déjà de retour ? À peine un an et demi après avoir sorti sept (!) albums d’un coup dans le chouette coffret Lordiversity ??? Eh ouais, faut croire que Mr.Lordi en a encore pas mal sous le coude (rappelons que c’est lui qui compose absolument tout, je ne comprends pas comment ce mec fait). Mais du coup, ils ont quelque chose d’intéressant à proposer, j’espère ? Parce que Lordi, on les connaît : en général, ils sont inspirés à peu près un album sur deux. Et là, le miracle Lordiversity fait suite à Killection, un album que j’avais adoré également. Donc d’après le "théorème Lordi", ce Screem Writers Guild va être moyennasse.
Eh ben même pas ! Bon, évidemment, tout n’est pas rose. En effet, les deux dernières livraisons du groupe -ce qui fait huit albums, je vous rappelle- étant foutrement variées, elles n’étaient pas trop longues. Killection avait beaucoup de titres, mais de pleins de styles, donc impossible de s’ennuyer et les albums du coffret Lordiversity faisaient dix titres chacun. Malheureusement, ici, le groupe est revenu sur un format un poil longuet, ce qui fait qu’un titre vraiment sympa comme Heavengeance nous paraît un peu oubliable : on a trop mangé, on commence à avoir les dents du fond qui baignent, pas question de reprendre encore du dessert, oh ! L’autre défaut, c’est le même que sur tous les albums du groupe : l’intro et la conclusion SCG machin-truc, qui ne sont pas des vraies chansons mais des espèces de sketchs qu’on passera dès la deuxième écoute de l’album, voire dès la première pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Paul McCartney.
À part ces deux petits désagréments, l’album s’écoute sans aucun déplaisir. SWG -ouais, flemme d’écrire le titre de l’album en entier à chaque fois- fait, en gros, la synthèse de ce que Lordi nous avait proposé sur Lordiversity. Bon, ok, j’abuse légèrement : les relents metal ne sont vraiment là que sur le riff du premier titre et sur Lucifer Prime Evil et les passages indus peuvent se compter sur le pouce de ma main droite. En gros, y’en a qu’un seul, sur l’intro d’Unliving Picture Show. Pareil pour les ambiances de Masterbeast, qu’on ne retrouve que sur l’intro de Thing In The Cage, titre qui sera ensuite beaucoup plus disco dans l’idée. Bon, on ne va pas râler, c’est bien d’avoir essayé.
Le reste du temps, sous cette très jolie pochette qui, comme les paroles de l’album, rend hommage aux vieux monstres classiques du cinéma horrifique, on a droit à du gros Hard FM, avec les claviers un peu kitschouilles et les énormes refrains auquel le groupe nous a habitué. Un gros bonbon, quoi. Le tout avec la voix éraillée si caractéristique de Mr.Lordi, qui aide à faire passer la pilule. Un peu comme du Ghost, dans un sens, même si Tobias Forge demeure meilleur compositeur. Dix gros tubes bigrement jouissifs si on aime le style, avec des refrains qu’on retient dès la première écoute, que du plaisir. On se croirait même parfois devant un générique de dessins animés, ce qui paraît un peu chiant, mais en fait pas du tout. Mention spéciale également pour les deux ballades, qui ne sont finalement pas si déplaisantes que ça -et dieu sait que je hais les ballades-, notamment The Bride qui voit notre ami le monstre chanter en voix claire !
Mais plus encore que ces foutus tubes, c’est le nouveau guitariste du groupe qui m’a fait péter des câbles en écoutant cet album. Bon sang, qu’il est bon ! Jamais Lordi n’avait été aussi intéressant sur les guitares. À chaque morceau, j’attendais avec impatience le moment où il allait débouler pour me régaler les oreilles, et je n’étais jamais déçu. Ce type joue incroyablement bien et nous sort toujours le solo qu’il faut, allant même sur le territoire de Brian May sur Lycantropical Island. Les mecs, vous n’avez pas intérêt à vous engueuler, je veux que ce mec reste dans l’équipe !
Donc voilà, ce nouvel album de Lordi est vraiment sympa. Pas excellentissime, mais vraiment sympa. Rien de fondamentalement génial dessus, mais rien de nul, tous les titres passent bien et j’ai grand hâte de pouvoir l’écouter cet été, quand la météo s’y prêtera encore plus. Le groupe fait donc un trois d’affilée, ce qu’il n’avait jamais réussi à faire depuis la sortie de The Arockalypse. Maintenant, les mecs, va falloir réussi le fameux quatre à la suite !
Tracklist de Screem Writers Guild :
01. Dead Again Jayne 02. SCG XVIII : Nosferiuz Horror Show 03. Unliving Picture Show 04. Inhumanoid 05. Thing In The Cage 06. Vampyro Fang Club 07. The Bride 08. Lucifer Prime Evil 09. Scarecrow 10. Lycantropical Island 11. In The Castle Of Dracoolove 12. The SCG Awards 13. Heavengeance 14. End Credits