Artiste/Groupe:

Lord Of The Lost

CD:

Opvus Noir Vol. 1

Date de sortie:

Aout 2025

Label:

Napalm Records

Style:

Gothic Rock

Chroniqueur:

KABET

Note:

14/20

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Voici le retour de Chris Harms qui revient cette fois-ci avec son groupe après une incartade ratée en solo et son 1980 (avis purement personnel, mais je laisse le lecteur se faire une idée ou lire la chronique de ce dernier). Ce nouvel album, ou plutôt le premier volet d’une trilogie puisque c’est comme ça que le groupe le présente risque de faire pas mal causer. Première partie donc d’une série de trois, trente-trois titres pour trois albums, et voici que le premier volet sort sous le nom Opvs Noir Vol.1 avec les onze premiers titres. Les critiques ne se sont pas faites attendre sur ce nouvel opus. Entre certains qui crient au chef-d’œuvre, d’autres qui hurlent que Lord Of The Lost s’est perdu et a même vendu son âme au diable ici, chacun pourra se faire sa propre idée sur la toile, et s’y perdre surement ne sachant plus où tourner la tête. Une chose est sure, le groupe toujours porté par son leader Chris Harms est certainement à l’obligatoire croisée des chemins qui arrive à tout groupe connaissant une notoriété grandissante. Soit rester dans l’underground, flatter les fans les plus hardcore et garder cette posture « je reste dans mon truc, je ne vendrai jamais mon âme aux sirènes du pognon », certes louable mais qui risque de voir le groupe tourner en rond rapidement ; soit accepter l’évolution de son œuvre, s’ouvrir au plus grand nombre, et donc aux plus grandes scènes, mais avec cette impression amère de se dire que son âme part gentiment du mauvais côté, quoique… C’est bien ce second chemin qu’a pris le groupe, la recherche sans-cesse d’évolution, la volonté de rassembler autour de lui, et donc pour cela niveler (vers le bas ? vers le haut ?) sa musique. Une simple écoute d’Opvs Noir Vol.1 illustre ce propos, mais l’album est tellement dense qu’il va falloir s’y pencher un peu plus.

Une superbe entrée en matière avec Bazaar Bizarre, un morceau doom gothique qui frise l’excellence. La voix de Chris Harms magnifie l’ensemble. Voilà ce qu’on attendait de Lord Of The Lost depuis longtemps. Ils trouvent enfin la bonne recette avec Bazaar Bizarre. On voulait du lourd on aura du lourd !

Le premier featuring de cet album et non des moindres arrive avec Light Can Only Shine, puisque le groupe s’est attaché les services de Sharon Den Adel de Within Tempatation, rien que ça ! Ils voient grands, lorgnent sur une carrière plus grand public, ce morceau en est une preuve. Alors oui ça taille patron, Sharon fait encore une fois une superbe prestation, y’a rien à dire sur ce titre qui envoie sauf qu’il ne réinvente pas la roue. C’est bien foutu, mais est tellement prévisible. Bon il s’écoute avec plaisir et c’est déjà pas si mal. Pour résumer rapidos, le meilleur de cet album est renfermé dans les featurings.

Le second de cet opus, Ghosts est réalisé avec la violoncelliste Tina Guo dont le talent offre une nouvelle corde à l’arc Lord Of The Lost. Si cet apport adoucit un peu l’ensemble (la présence de clavier n’y est pas pour rien non plus), il faut admettre que ce duo fait mouche pour l’un des meilleurs titres de cet album.

Et ça enchaine dans la foulée avec Lords Of Fyre. C’est au tour de Feuerschwanz de pointer le bout de son tarbouif. Encore un guest de choix qui montre la volonté de Lord Of The Lost de frapper un autre grand coup. Forcément le refrain est génial, la collaboration est sacrément bien trouvée. On trouve des passages de violons qui s’affrontent aux guitares jusqu’au final qui envoie. Un superbe titre bien foutu. Le dernier morceau en collaboration se fera sur The Sadness is Everything avec Tales Of Time, le groupe anglaise de metal symphonique. C’est surtout par le biais de leur chanteuse Anna Maria Rose qui pose sa voix ici que l’auditeur pourra apprécier ce duo. Les passes d’armes vocales avec Chris Harms fonctionne bien et nous entraine dans une sorte d’opéra metal du Fantôme de l’Opéra ou du mythe de la Belle et la Bête. Choix judicieux que ce duo, et belle réussite.

Le reste va nous entrainer sur la pente savonneuse de Lord Of The Lost, le côté obscur si vous préférez. Entre My Sanctuary et son côté mainstream qui revient au galop pour aseptiser un peu l’ensemble et nous offrir un titre ni bon ni mauvais, mais plutôt terne comme ils savent très bien le faire, ou I Will Die In It et son heavy rock aux couleurs gothico-Lord Of The Lost. Le genre de morceau qui ne ravira que les fans du groupe, tous les autres vont vite passer leur chemin tant c’est trop policé et prévisible.

Damage suit les précédentes, elle propose en gros tout ce qui fait grincer lorsqu’on écoute Lord Of The Lost, le groupe prouve qu’il est capable du meilleur comme du moins bon, tout comme The Things We Do For Love, lisse au possible, et d’un ennuyeux comme seul le groupe sait le faire, et nous a déjà habitué par le passé. On passe vite dessus. Et pourtant par moment on peut dégoter des pépites telle Moonstruck, plus pêchue que la précédente dont il faut reconnaitre que ce style gothico-doom est taillé sur mesure pour le groupe.
Allez, un final avec Dreams Are Never Alone, une ballade, forcément on n’en avait pas encore entendu ici. Je commençais presque à espérer ne pas en trouver, ben c’est raté. Et d’ailleurs ce n’est pas ce que le groupe nous a proposé de mieux. Donc comme dernière image laissée par cet opus c’est un peu tiède, dommage.

Ce premier volet Opvs Noir Vol.1 est très inégal. S’il renferme de très bons titres, notamment en collaboration, il est surtout conçu avec pas mal de remplissage, d’éléments très marqués par le style grand public choisi par le groupe pour attirer le plus grand nombre. Attendons les deux autres volumes pour se faire une idée plus précise, mais il est fort à parier que Lord Of The Lost aurait pu faire un excellent album en prenant le meilleur des trois. Affaire à suivre…

Tracklist de Opvs Noir Vol.1 :

01. Bazaar Bizarre
02. My Sanctuary
03. Light Can Only Shine In The Darkness (feat. Sharon Den Adel)
04. I Will Die In It
05. Moonstruck
06. Damage
07. Ghosts (feat. Tina Guo)
08. Lords Of Fyre (feat. Feuerschwanz)
09. The Things We Do For Love
10. The Sadness Is Everything (feat. Tales Of Time)
11. Dreams Are Never Alone

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