Eternel questionnement pour tout artiste : Evoluer ou rester sur ses fondamentaux ? Rien de bien nouveau sous le soleil tant tellement de formations ont été confrontées à ce dilemme où invariablement se retrouvent des fans de la première heure / gardiens du Temple qui pestent dès que ça évolue et celles et ceux qui prônent l’évolution. Si ces réflexions irriguent les scènes musicales depuis plusieurs décennies, la présence des réseaux sociaux accentue le phénomène. Ah siMetallica avait sorti sonLoaden 2025 à quel déferlement assisterions-nous ?
Evitons le trop léger "chacun fait ce qu’il veut, pense ce qu’il veut" (audible sur le fond mais rien n’interdit d’essayer d’aller plus loin, non sans humilité). Bien sûr, nos artistes évoluent (ou pas) en tant que personne et il est bien naturel que cela se ressente dans la musique proposée. La limite de cette phrase plutôt banale c’est que parfois le changement est dicté par des considérations commerciales avec des producteurs (ou des entourages) encourageant les musiciens à aller dans un certain sens. Evidemment, loin de nous de sombrer dans un cynisme mais ne soyons pas angéliques pour autant. Cela reste un business ne l’oublions pas. Aussi, certaines formations voient de profonds renouvellement de leur fan-base, leur auditoire changeant en fonction de leur évolution musicale.
Kadavar est en plein dans ce débat car le groupe délaisse son hard rock 70’s sabbathien pour naviguer dans des eaux plus rock. Le champ des possibles n’en est que plus large surtout que le groupe a un sacré savoir-faire. Non sans raison, un second guitariste a été recruté (Jascha Kreft) et est venu rejoindre le trio. On retrouve toujours Christoph "Tiger" Bartelt à la batterie, le messin Simon "Dragon" Bouteloup à la basse et bien sûr Christoph "Lupus" Lindemann à la guitare et signature vocale de Kadavar. Il fait d’ailleurs un super job sur ce nouvel album de tous les dangers pour le groupe, forcément embarqué dans des débats avec des premiers retours difficiles au vu de l’évolution stylistique qui forcément fait grincer quelques dents.
L’ensemble est donc plus rock, plus accessible même si le groupe garde une certaine force de frappe. A minima une vraie capacité à composer de chouettes titres, la qualité d’écriture restant bien présente. Elle est même peut-être supérieure notamment dès le morceau-titre qui dégage une belle atmosphère, très cool. Les Hysteria, Scar On My Guitar font le job et Kadavar en a sous le pied. Si le groupe a ouvertement changé de registre et évolué, la qualité reste belle et bien présente ce qui finalement reste le plus important non ? Alors laissons à chacun ce débat qu’on ne solutionnera certainement pas ici, les auditeurs se feront leur avis (ou pas), regretteront les changements (ou pas), profiteront de ces nouveaux titres (ou pas) Pour nous le résultat est solide, de qualité, très bien produit (Max Rieger en est le responsable). Kadavar reste en vie, c’est déjà une bien bonne nouvelle.