Judas Priest

Artiste/Groupe

Judas Priest

CD

Painkiller

Date de sortie

1990

Style

Heavy Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

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C H R O N I Q U E

Judas Priest, pas n'importe lequel des groupes britanniques de heavy metal vous en conviendrez, avait deux ou trois petites choses à se faire pardonner à l'aube des années 90. Rien de bien méchant mais l'orientation aseptisée d'un Turbo destiné à séduire le public américain ainsi que le pseudo-retour à une musique plus heavy avec l'inégal Ram It Down n'ont pas convaincu tout le monde. Certes, ces deux albums ont des qualités mais, admettons-le, ils peinent à soutenir la comparaison avec des classiques tels que British Steel, Screaming For Vengeance ou Defenders Of The Faith. Alors, en 1990, comme pour annoncer le début d'une nouvelle ère pour le groupe, Judas Priest sortit un album monstrueux auquel personne ne s'attendait : le puissant, le rageur, l'incroyable Painkiller ! Résolument différent de ses prédecesseurs et bien plus musclé que n'importe lequel des albums du groupe, Painkiller en cloua plus d'un sur place et affirma avec véhémence toute la pertinence du Priest, un combo qui évolue avec son temps et qui compte bien trouver sa place dans un monde où le thrash est apparu et s'est bien développé depuis quelques années.

Encore une fois, Judas Priest prend des risques. C'est une habitude, contrairement à certaines formations peu enclines à l'expérimentation qui sortent inlassablement le même album, le quintet anglais se remet en question et incorpore régulièrement de nouveaux éléments dans sa musique. Parfois ça marche, parfois ça casse. Avec Painkiller, le Priest ne manque pas son coup et balance une bombe métallique qui va faire des vagues et des émules. Qui, à l'époque, pouvait s'attendre à ça ? Qui aurait pu anticiper le déluge de batterie (Scott Travis fait une arrivée remarquée au sein du groupe), devenu culte depuis, servant d'introduction à la chanson titre ? Comment imaginer que les Anglais reviendraient armés d'un son si puissant (magnifique production de Chris Tsangarides) ? C'est simple, à l'écoute des dix pistes qui constituent Painkiller, on ne peut s'empêcher d'imaginer les cinq compères, le sourire aux lèvres, fiers de pouvoir annoncer leur retour et donner une véritable leçon de metal à leurs contemporains.

Alors, évidemment, certains ont été surpris et n'ont peut-être pas immédiatement accroché à cet album chargé en testostérone. Mais la vérité est que Painkiller est irrésistible. Et n'exagérons pas, la mélodie n'est pas absente de cet opus, loin de là. Oui, des chansons comme Painkiller, All Guns Blazing ou Metal Meltdown, rapides et féroces (Rob Halford hurle comme un damné, les guitares de Downing et Tipton balancent autant de riffs décapants que de solos ébouriffants, la batterie de Scott Travis écrase tout sur son passage), sont de ces compos qui décornent les boeufs... Mais que ceux qui ne connaissent que la chanson titre ne s'imaginent pas que tout l'album est comme ça. D'autres titres moins véloces comme Hell Patrol, la magnifique (et bien heavy) Night Crawler ou la plus calme A Touch Of Evil (qui fit office de single) séduisent de par leurs mélodies accrocheuses. Et que dire du final ? Battle Hymn, belle et courte introduction menée par des guitares et claviers, suivie de One Shot At Glory, conclusion classe, épique, mélodique et imparable. Tour de force rare : l'album ne souffre d'aucune compo faiblarde. Bien sûr, on peut en aimer certaines plus que d'autres mais, objectivement, rien n'est à jeter.

Audacieux, tranchant, épique, fougueux, virtuose, mélodique... Painkiller n'est pas un album de heavy metal, Painkiller EST le heavy metal dans toute sa gloire. Chaque riff, note de guitare ou basse, chaque solo, le moindre coup porté à la batterie, la moindre note sortant du gosier de Rob Halford transpirent le metal. Une écoute suffit. Une écoute, une seule, et la messe est dite : Judas Priest a conçu un classique, une de ces oeuvres au sujet desquelles ont dit qu'il y a un avant et un après, un opus intemporel qui a rassuré ceux qui pensaient que le groupe était sur le déclin et dont l'influence sur des combos de metal de différents styles ne semble pas avoir de fin. "Can't stop the painkiller".

 

Tracklist de Painkiller :

01. Painkiller
02. Hell Patrol
03. All Guns Blazing
04. Leather Rebel
05. Metal Meltdown
06. Night Crawler
07. Between The Hammer And The Anvil
08. A Touch Of Evil
09. Battle Hymn
10. One Shot At Glory

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