Artiste/Groupe:

Judas Priest

DVD:

Epitaph

Date de sortie:

2013

Label:

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Orion

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Epitaphe : n.f. Inscription funéraire placée sur une pierre tombale ou un monument funéraire.
La tournée Epitaph devait clore la carrière de ce monument du Heavy Metal qu'est Judas Priest, l’acte ultime avant le baisser de rideau définitif. On sait maintenant que ce n'était pas le cas puisque le Priest a décidé de sortir (au moins ?) un album de plus, Redeemer Of Souls. Etait-ce une bonne idée ? On ne va pas refaire le débat, chacun ayant son avis sur la question. Intéressons-nous plutôt à ce qui aurait dû être la tournée d'adieu de Judas Priest, immortalisée par ce DVD filmé à l'Hammersmith Odeon (Londres) le 26 mai 2012, soit la toute dernière date de la tournée qui avait débuté près d’un an avant, en juin 2011.

Pour cette tournée très spéciale, le groupe avait annoncé qu’il jouerait au moins un titre de chacun des albums de sa discographie bien fournie. Et effectivement au niveau de la setlist, et c’est sans doute le point fort de ce DVD, Judas a réussi à nous proposer un panel complet de titres représentant toute sa carrière. Chaque album a droit à au moins un extrait. Ce qui nous donne quelques raretés jamais ou très peu jouées live. Ainsi, ils ont déterré un Never Satisfied issu du tout premier album, Rocka Rolla, et c'est une vraie surprise. On a aussi droit au superbe Blood Red Skies (de Ram It Down), un titre trop rarement joué live ainsi que des morceaux comme Starbreaker ou Night Crawler qui n’étaient plus joués depuis des lustres. Certains albums sont tout de même un peu plus représentés que les autres, notamment British Steel (mais est-ce une surprise ?) qui a droit à quatre extraits : Rapid Fire, Metal Gods, Breaking The Law et Living After Midnight, les trois derniers étant des incontournables de tout show du Priest. Car Judas a aussi essayé de jongler avec ses grands classiques et on retrouve effectivement quelques grands habitués des concerts du Priest (Painkiller, Turbo Lover, Electric Eye, Hell Bent For Leather, You’ve Got Another Thing Coming...).
Je regrette personnellement qu'il n'y ait qu'un seul extrait de Defenders Of The Faith (The Sentinel), album que je considère comme l'un de leurs meilleurs. Je regrette aussi la version de Diamonds And Rust en partie acoustique car je ne suis pas trop fan de cette version, heureusement que la seconde moitié du titre est électrisée. Mais tout ça, c'est pour chipoter.
Bon, pour être tout à fait précis et honnête, il faut quand même ajouter que deux albums manquent à l’appel, les deux albums de l'ère Owens… mais les avoir zappé dans le cadre de ce concert commémoratif relève tout simplement du bon sens, vu que ce ne sont pas franchement ces albums que plébiscitent les fans du groupe.
Côté technique, c’est du bon. Bon son, belle image, des changements de caméra pas trop épileptiques (mais quand même, ça change un peu trop souvent parfois), des effets visuels assez réussis. Sur scène, jeux de lasers et pyrotechnie se partagent la vedette. Dans le fond, un écran géant passe des images ou les pochettes des albums.

Alors évidemment, on pourra très fortement regretter (c'est mon cas) que cette tournée d'adieu ait eu lieu sans KK Downing, l'un des membres historiques de Judas Priest, qui a quitté le groupe juste avant qu'elle ne démarre. Vous imaginez la tournée d'adieu de Scorpions sans Rudolf Schenker ou celle de Iron Maiden sans Dave Murray ? Ca n'aurait pas le même goût quand même. Et ben là, c'est pareil. Richie Faulkner a beau ressembler (un peu) à KK, et bien c'est pas KK. Bien sûr, je ne vais pas remettre en cause son travail de remplaçant car il fait le boulot, rien à dire, c’est nickel côté guitare. Mais il n'y a pas, il nous manque sur ce DVD, le KK. Il nous manque terriblement. Faulkner étant autant à sa place dans ce groupe que Gers chez Maiden. Non, ça ne le fait pas, désolé… il a beau faire tout plein de gestes au public (un peu trop de simagrées d’ailleurs à mon goût) ou marmonner les paroles des chansons, il n’a pas le charisme d’une chaussette de KK Downing qui, sans en faire le dixième, savait imposer sa présence sur scène. Mais bon, c’est un avis personnel ; apparemment, le public ne semble en avoir cure et a l’air content de sa prestation. Tant mieux.
Le Metal God, lui, est en forme. Sa forme actuelle, bien sûr, il avait soixante ans lors de l’enregistrement de ce live. Il faut donc arrêter de croire qu’il peut encore chanter comme à trente ans. C’est fini tout ça. Mais il s’en sort encore très bien et pousse encore parfois ses cris qui l'ont rendu célèbre (Victim Of Changes). Alors c’est vrai qu’il est un peu à la peine sur un morceau comme Painkiller mais sa prestation est dans l’ensemble plus que correcte. Il fait le show, harangue le public pour qu’il chante (celui-ci ne se faisant pas trop prier d’ailleurs). Comme il est filmé, il nous montre toute sa garde-robe en changeant de blouson tout au long du concert (presque à chaque titre) et sort même la cape du prophète pour chanter… Prophecy bien sûr. Et bien sûr, il nous fait péter la Harley sur Hell Bent For Leather, lors des rappels. Ah, que serait un concert du Priest sans l’apparition de la fameuse Harley ? ;-)
Glenn Tipton, en rouge et noir (comme dans la chanson), reste le guitariste discret mais efficace qu’il a toujours été. Ian Hill est fidèle à lui-même, encore plus discret que son collègue puisque ne bougeant pas de son mètre carré de scène, comme à son habitude. Quant à Scott Travis… bah c’est tout simplement le meilleur batteur qu’ait connu le groupe. Il nous livrera un solo de batterie assez court qui débouchera sur l’intro de Painkiller. Il prendra aussi le micro à la fin du concert pour annoncer le dernier titre et dire que le groupe tourne un DVD.
Le sixième membre du groupe, c’est le public ! Il donne de la voix et pas qu’un peu (Starbreaker, Diamonds And Rust, Turbo Lover, The Hellion / Electric Eye, You’ve Got Another Thing Coming, Living After Midnight et surtout Breaking The Law qu'il chante entièrement puisque le groupe le joue pour l’occasion en version karaoké).

Comme Judas Priest l'avait fait pour son DVD précédent, Rising In The East, on se retrouve avec aucun bonus. Quand même... ils auraient pu marquer le coup, ce DVD étant censé être l’ultime produit sorti par le groupe. Des interviews avec des anecdotes et des souvenirs (bah oui, c’est un DVD qui retrace l’histoire du groupe), un reportage sur la tournée complète, je ne sais pas… il y avait de quoi remplir un peu plus ce DVD et faire plaisir aux fans sans faire trop d'efforts. Certes, le show de deux heures vingt est excellent et se suffit à lui-même mais on n’aurait pas craché sur quelques bonus sympas. Pour un groupe de la stature de Judas, c’est un peu dommage… et ce sera la seule fausse note de ce DVD.


Tracklist de Epitaph :

01. Battle Hymn
02. Rapid Fire
03. Metal Gods
04. Heading Out To The Highway
05. Judas Rising
06. Starbreaker
07. Victim Of Changes
08. Never Satisfied
09. Diamonds And Rust
10. Prophecy
11. Night Crawler
12. Turbo Lover
13. Beyond The Realms Of Death
14. The Sentinel
15. Blood Red Skies
16. The Green Manalishi (With The Two-Pronged Crown)
17. Breaking The Law
18. Painkiller
19. The Hellion
20. Electric Eye
21. Hell Bent For Leather
22. You've Got Another Thing Coming
23. Living After Midnight