Nous retrouvons les Howard avec ce nouvel album Oscillations, qui fait suite au génialissime Event Horizon sorti en 2022. La pochette expliquée dans une petite vidéo sur Facebook a été réalisée par Alexandre Dervieux et elle représente la face avant d’un oscilloscope, alors que le dos de la pochette en représente son arrière. Cet oscilloscope en 3D est une façon de montrer leur côté geek, fous de son, mais aussi une manière d’expliquer comment ils réagissent aux émotions quand des évènements surviennent, à savoir une oscillation amortie qu’on voit sur l’écran. Rassurez-vous les littéraires, on arrête de suite avec la physique pour nous plonger dans la musique de nos trois geeks.
Pas de changement dans le line-up, c’est le même trio que nous retrouvons, à savoir JM Canoville à la guitare et au chant, de Tom Karren à la batterie et de Raphaël Jeandenand à l’orgue et la basse. Tous se qualifient de sound designers puisqu’ils adorent bricoler du son pour l’altérer et proposer des choses différentes souvent étonnantes. C’est d’ailleurs ce qui saute aux oreilles dés la première écoute, car il y a beaucoup plus d’électro et de sons trafiqués dans ce nouvel opus que dans le précédent, plus de passages ambiants aussi (des breaks, des intermèdes).
Ca se confirme dés l’ouverture de cet album Opening: Sample & Hold, pas de chant mais de l’électro musclée, boostée par la batterie de Tom, les riffs de JM et l’orgue de Raph qui va chercher des sons aux confins de notre système solaire (R2D2 sort de cet orgue tu va l’abimer !). Kudos à la cocotte-minute de la dernière mesure.
On retrouve ensuite la voix de JM et le son plus rock déjanté de Howard avec Dead, qui défonce bien. La voix est pas mal filtrée, les arrangements font la part belle à des sonorités électro, notamment sur le long break. Je vous laisse vous faire une idée avec le clip et son petit côté vintage à la Buggles (mais si rappelez-vous: Video kill the radio star) mais surtout beaucoup d’humour et de dérision:
L’album est ponctué d’intermèdes électro-futuro-geek appelés Oscillations, qui servent d’intro aux morceaux qui les suivent. Par exemple Oscillations #1 enchaîne sur Black Tongue, mid-tempo, dans lequel j’aime beaucoup la façon de chanter de JM. Je trouve géniale leur façon de faire monter la tension dans le morceau grâce à l’association de la voix et de l’orgue. Oscillations #2 sert d’intro au lancinant/planant Liars qui clôt l’album et dans lequel je trouve la batterie de Tom remarquable. On retrouve dans le chant et l’orgue, ce petit côté The Doors que j’avais déjà souligné dans Event Horizon. Tout s’affole sur le final dont l’ambiance change de planante à glaçante.
Don’t Make Me Go Back est bâti autour d’un très bon gimmick de guitare et une bonne ligne de chant. Un gros riff de guitare fuzz double le refrain qui devient hyper accrocheur. Les sonorités du clavier sont encore sacrément “bidouillées”.
Keep Running est un excellent morceau, dont le clip m’a fait bien rigoler. Ne pas regarder, si vous culpabilisez déjà de ne pas aller à la salle de sport, pour laquelle pourtant, vous payez une fortune. La bande son de vos prochains work-out (ou prochain apéro, ça marche aussi).
Daydreaming revient aux bases du rock’n’roll à la sauce Howard: un bon chant, du groove et un orgue Hammond très Deep Purple-ien. L’enchainement avec Myself est une tuerie sans nom qui vire à électro, limite trance, c’est assez irrésistible. JM y chante/parle, sur fond de sonorités vintage dignes des premiers jeux vidéo de ma jeunesse (TI-99,. Atari, Commodore 64, …). Quelle débauche d’énergie !
Après cette belle crise d’hystérie, Light House vient calmer les palpitants: juste une guitare en arpèges et une belle ligne de chant de JM qui risque d’en surprendre plus d’un par ses capacités vocales.
Le retour de Howard est clairement payant, ça innove dans toutes les directions, tout en respectant ce son Howard et ce projet musical qui m’avait de suite séduit. On est surpris à la première écoute par ces sonorités étranges sorties de leur oscilloscope et de leur imagination sans limite, mais au final tout prend du sens et séduit l’auditeur qui se retrouve embarqué dans un tourbillon geeko-futuro-fuzz-rock ébouriffant.
Tracklist d’Oscillations :
01. Opening : Sample & Hold 02. Dead 03. Oscillations #1 04. Black Tongue 05. Don’t Make Me Go Back 06. Keep Running 07. Daydreaming 08. Myself 09. Lighthouses 10. Oscillations #2 11. Liars