2003. Hatebreed a déjà frappé fort avec Perseverance de longs mois auparavant et, en mode boxeur, enchaîne un second brûlot avec ce The Rise Of Brutality qui va les consacrer géant de la scène hardcore. C'est que le groupe continue sur sa lancée avec ce hardcore matiné de riffs bien metal, d'influences punk et ce chant scandé, caractéristique de Jamey Jasta, chanteur doué et qui va devenir un personnage fort dans nos musiques. Animateur radio, producteur, à l'origine de la construction de différents groupes (Kingdom Of Sorrow, Jamey Jasta), le chanteur va ainsi bénéficier d'une aura remarquable et méritée.
Mais ne nous projetons pas trop vite et revenons à ce The Rise Of Brutality. Douze titres, une demi-heure au compteur, d'une efficacité impressionnante, ce disque passe merveilleusement bien de Tear It Down et ses riffs metal à un Confide In No One rageur. Les moments forts ne manquent pas, un Straight In Your Face qui porte très bien son petit nom, un Live For This, véritable hymne scandé aussi aisé à mémoriser et presque radiophonique avec son refrain impérial, Beholder Of Justice et son break massif. Et ça ne débranche pas et si vous ne me croyez pas, passez-vous d'un bloc ce The Rise Of Brutality, vous verrez l'effet est garanti, voilà qui va vous remonter. Ça mériterait presque d'être remboursé par la Sécu, ce genre de disques.
Les paroles sont un élément fort du hardcore et là, Jamey Jasta nous gâte. On comprend aisément ces paroles, c'est accrocheur, ça sent bon la rédemption, la volonté d'affronter les épreuves, c'est percutant et Jamey Jasta, de par ses vocaux, retranscrit bien ces différentes émotions positives. Que dire de Live For This et son "If you don't live for something, you'll die for nothing", sublime hymne ? This Is Now : "If I control myself, I control my destiny". C'est grand, puissant et bigrement accrocheur, mémorisable et en concert, c'est encore et toujours un immense moment. Ici, on se serre les coudes, on se regonfle le moral et on ne se victimise pas, non. On se relève, on avance. Nelson Mandela qui aimait dire qu'il "ne perdait jamais mais soit gagnait soit apprenait" aurait validé tout ça (même si je peine à imaginer ce grand homme d'état écouter Hatebreed).
Je ne suis pas un immense historien du hardcore, qu'on me le pardonne j'y suis venu un peu plus tard, mais Hatebreed, par ses ponts ouverts avec la scène metal, a participé et contribué à rapprocher deux scènes qui aujourd'hui sont indissociables dans les festivals, le Hellfest et son patron hardcoreux ayant parachevé l'œuvre. Régulièrement invité dans les différents festivals, et sur des créneaux classieux, Hatebreed est aujourd'hui un groupe qui compte et le doit à cette fabuleuse doublette Perseverance - The Rise Of Brutality. La qualité des concerts proposés, la bonne énergie dégagée par le combo ont également joué. A noter que malgré ce succès, Hatebreed joue encore dans des petites salles (quel souvenir que ce show en petit comité au Cabaret Sauvage, quelle patate et un groupe qui ne calcule pas ni ne ménage ses forces et ce, peu importe la taille de l'auditoire en face). En un mot comme en cent, RESPECT à cet incroyable groupe et à son très attachant frontman.
Tracklist de The Rise Of Brutality :
01. Tear It Down 02. Straight To Your Face 03. Facing What Consumes You 04. Live For This 05. Dommsayer 06. Another Day, Another Vendetta 07. A Lesson Lived Is A Lesson Learned 08. Beholder Of Justice 09. This Is Now 10. Voice Of Contention 11. Choose Or Be Chosen 12. Confide In No One
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