Artiste/Groupe:

Grey Daze

CD:

Amends

Date de sortie:

Juin 2020

Label:

Island Def Jam

Style:

Rock / Post - Grunge

Chroniqueur:

ced12

Note:

15.5/20

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1993. Phoenix Arizona. Deux potes joignent leur force et montent un groupe de grunge. La vague venue de Seattle déferle sur l'Amérique et le Monde Occidental porté par le succès délirant de Nirvana (et autres Soundgarden, Pearl Jam, etc.) et de ce si charismatique Kurt Cobain avec un Nevermind de légende. De cette union verront le jour deux albums ; mais, de guerre lasse, le groupe se séparera, accompagnant symboliquement le déclin d'une scène qui aura profondément marqué le début des années 90.

L'un de nos deux héros, à la voix d'or, s'en ira rejoindre un autre combo dénommé alors Hybrid Theory et connaîtra un succès démentiel. Les connaisseurs auront reconnu le premier nom d'une formation qui se renommera Linkin Park. Et bien sûr, le chanteur en question se nomme Chester Bennington. Bien sûr, ce groupe bénéficie d'une image quelque peu négative dans la scène Metal, symbolisant par là une scène néo-metal qui se révéla très clivante. La voix de Chester Bennington, cristalline, éraillée, immédiatement reconnaissable, fit beaucoup selon moi pour le succès de Linkin Park. Certes torturé, Chester n'en est pas moins un sacré artiste et chercha à se sortir du tourbillon Linkin Park. Après avoir infligé (à l'image d'un Kurt Cobain allant chercher Steve Albini pour un In Utero violemment anti-commercial) à Linkin Park un revirement pop exaspérant ses fans, une participation au projet Stone Temple Pilots (dans le sillage d'un autre chanteur au parcours compliqué, Scott Weiland) et au final l'annonce de la réactivation de son premier groupe de cœur, Grey Daze, avec son pote de toujours, Chester Bennington semblait chercher à reprendre pied (analyse a posteriori bien commode j'en conviens) sur sa carrière. La suite, dramatique, on la connaît, Chester Bennington décida de s'en aller rejoindre son autre grand pote Chris Cornell s'inscrivant malgré lui dans le destin tragique de nombreux chanteurs de la scène grunge.


Sean Dowdell, le second héros de notre histoire, mit au point un projet possiblement contestable (vendre de la musique d'un musicien décédé est une démarche qui peut se révéler cynique) mais cette réserve évacuée, force est d'admettre que la démarche semble honnête. Basés sur des enregistrements des années 90 de Chester, ces morceaux ont ici été repensés, enregistrés dans une vraie volonté de rendre hommage au talent du vocaliste. Bien sûr, tout cela reste post-grunge, pas très énervé (les death métalleux purs peuvent passer leur chemin) et si certains morceaux sont très réussis (Sometimes qui sonne merveilleusement grunge, Soul Song où la voix de Chester vous met un sacré coup de frisson, What's In The Eye), le but de cette chronique est plus de rendre hommage à une amitié qui aura perduré au-delà d'un succès (sincèrement, ça a quelque chose de rassurant, surtout en ces temps troublés) et de saluer un artiste incroyable, plus intéressant que le succès trop propre d'un Linkin Park devenu un monstre de foire à la solde des majors, curieux, courageux, et certainement une des plus belles voix rock. Tout simplement.


Tracklist de Amends :

01. Sickness
02. Sometimes
03. What's In The Eye
04. The Syndrome
05. In Time
06. Just Like Heroin
07. B12
08. Soul Song
09. Morei Sky
10. She Shines
11. Shouting Out

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