Avant d’écouter ce disque pour le présent papier, je préfère l’avouer tout de suite, je n’avais jamais écouté Grand Magus. Pourtant, tous les signaux semblaient indiquer que c’était très clairement un groupe fait pour me plaire, ce que je savais très bien. Mais allez savoir, allez comprendre, des fois on est un peu longs à la comprenette. Rendons donc à Blaster ce qui est à Blaster : c’est effectivement lui qui m’a envoyé le lien du premier single du présent album à sa sortie et il a très bien fait, le fait que vous me lisiez là, tout de suite, en est la preuve.
Moi, vous savez, je suis un type simple. Vous me mettez du riff, un bon refrain, un bon chanteur avec une dégaine de barbare golgoth et un titre idéal à se mettre en fond sonore pour reprendre Jérusalem - pendant les croisades, je précise, clairement pas en ce moment - et je suis content. Seule petite réserve : le son de la batterie, tout simplement dégueulasse, je ne vois pas d’autre terme adapté. J’ai donc patiemment attendu la sortie de l’album pour me plonger dedans, sans me ruer sur le reste de la discographie du groupe, histoire de ne pas tout mélanger. J’ai juste écouté quelques titres généreusement partagés par Blaster, encore lui, qui aime bien le groupe.
Vous aurez vu la note avant même de me lire, filous de lecteurs, j’ai pris un sacré panard à l’écoute de ce disque. Même que je cherche activement une armure, un cheval et une chouette hache de guerre pour aller avec, histoire d’aller castagner convenablement en beuglant les refrains du disque. Je m’y vois bien, tiens, à pourfendre des ennemis en hurlant "Winter Stoooorms, keep me waaarm". Vous ne le savez pas encore mais une fois que vous aurez écouté ce Sunraven, vous serez à mes côtés pour la baston !
En plus, franchement, l’album s’écoute tout seul. Neuf titres, trente-cinq minutes. Efficacité maximale, pas de fioritures, Grand Magus a l’intelligence de ne pas étirer ses morceaux à l’infini. Riff, couplets, refrains, solo qui va bien, très courte coda et roule ma poule. Ici, on fait du heavy épique, oui, mais pas épique à la Hammerfallet consorts. On lorgne plutôt du côté de Manowar - le Manowar bien, hein, cela va sans dire -, avec un soupçon de doom et deux/trois petites influences pas vilaines du tout. Tiens, prenez Hour Of The Wolf, vous sentez pas comme une petite odeur de Maiden sur les côtés ? Et le très chouette Grendel, ferait-il tâche sur Mob Rules ? Évidemment, sinon j’aurais dirigé mon coup de hache en plein dans la caboche des p’tits gars de Grand Magus, on ne parle que d’influences. Rien qui ne fasse tâche, aucun passage où on se dit "oh non, là, c’est trop". Juste de beaux passages de heavy pur jus, bien troussé.
Forcément, avec un format aussi court, aussi bien en terme de durée que de nombre de morceaux, Sunraven n’a pas le droit de se gourer. Un seul titre en deçà du reste et c’est foutu, tout se pète la tronche. Mais non, les neuf titres sont parfaitement réussis, chacun ayant sa petite accroche, son petit refrain qui fait mouche, son petit riff qui fait headbanguer, voire les deux, souvent les deux d’ailleurs, écoutez donc Wheel of Pain, mamma mia quel plaisir ! Ou l’intro de To Heorot ! Ou la très martiale The Black Lake, plus long morceau de la galette, qui dure cinq minutes et demi. Oh, Maiden, vous lisez ça ? Même pas besoin de dépasser les six minutes pour avoir un super morceau ambitieux !
Finalement, il n’y a que ce son de batterie tout simplement incompréhensible qui me dérange pas mal. Pour tout le reste, on a un superbe album de heavy bien foutu, super efficace et, format oblige, diablement addictif. Rajoutez à ça un chanteur avec un super timbre - et un souffle qui sent la clope, ça s’entend, je vous jure - et une pochette qui a une sacrée gueule et vous tenez probablement l’album heavy de cette fin d’année. Pfioooou, va falloir que je remonte la disco, moi !
Tracklist de Sunraven :
01. Skybound 02. Wheel Of Pain 03. Sunraven 04. Winter Storms 05. The Black Lake 06. Hour Of The Wolf 07. Grendel 08. To Heorot 09. The End Belongs To You