C H R O N I Q U E Blaster of Muppets

Et ben... moi qui voulais dire du mal, je suis tout embêté avec ce nouveau Gamma Ray. Tout semblait pourtant joué d'avance, le groupe n'avait pas sorti d'album inoubliable depuis maintenant un peu plus de 10 ans, et la dernière tournée m'avait laissé sur ma faim, me donnant vraiment l'impression d'un groupe en pilote automatique, et cherchant à capitaliser sur son glorieux passé sans rien proposer de neuf. De plus, le premier titre à circuler sur le net, à savoir la chanson To The Metal représentait absolument tout ce que je reprochais au groupe depuis longtemps. C'est un morceau un peu lourdingue, complètement calqué sur Metal Gods de Judas Priest, et avec des paroles tellement clichées et ringardes que même Manowar devrait bien se marrer en les entendant... Et bien, malgré ça, il semblerait bien que j'ai eu tort, Gamma Ray n'est pas mort... et la bande à Kai Hansen entend bien le prouver avec cette nouvelle offrande !!

Car oui, si l'on met de côté la chanson titre assez ridicule, ainsi que la ballade No Need To Cry (un peu trop pompeuse ou grandiloquente à mon goût), on se retrouve avec huit compositions plutôt réjouissantes. N'allez pas croire non plus que Gamma Ray fait dans l'expérimentation. Non, le style du groupe est immédiatement reconnaissable et les surprises sont, hélas, assez rares. Cependant, l'inspiration est de la partie, et les nouvelles chansons proposées par le quartet allemand sont très efficaces. Vous voulez du bon speed aux riffs bien carrés et aux refrains mélodiques soulignés par des choeurs majestueux? Parfait, jetez donc une oreille sur Rise, All You Need To Know (avec la participation de Michael Kiske sur le refrain), Shine Forever, Deadlands ou encore Chasing Shadows... vous ne devriez pas être déçus ! Franchement, je n'avais pas entendu de chansons aussi réussies de la part du groupe depuis l'album Powerplant. Ces nouveaux morceaux me semblent plus percutants que la majorité des compos parue ces dernières années, ET SURTOUT, Kai et ses amis ont enfin mis le frein à l'autoparodie ou à la repompe de passages entiers de chez Iron Maiden, Judas Priest ou Helloween qui peuplaient leurs dernières oeuvres. Franchement, ça devenait génant... Heureusement, ils se sont repris. Et même si l'on retrouve ici et là quelques moments qui évoquent des chansons déjà connues (un petit break dans Deadlands qui n'est pas sans rappeler les grandes heures de Rainbow par exemple), c'est beaucoup moins gros que sur les albums précédents (à l'exception de la chanson To The Metal bien sûr).

Soit, le groupe n'apporte pas grand chose de neuf, mais il fait ce qu'il sait faire, et il le fait plutôt bien. On retrouve un peu de l'énergie et de la classe des grandes années. Par moments, on se croirait même revenu au temps béni de Land of the Free tant certains refrains rappellent le côté épique qui caractérisait cet album. On n'évite pas non plus complètement quelques fautes de goût (To The Metal, oui j'insiste... No Need To Cry, l'intro aux claviers un peu gentillette de la néanmoins excellente Chasing Shadows ou quelques refrains un peu trop "happy metal"), mais globalement, on ressort plutôt satisfait de l'écoute de ce nouvel album. Il démarre très bien et se termine également de bien belle façon. Alors, malgré quelques déconvenues en cours de route, on garde une très bonne impression de l'ensemble. Mention spéciale à la déjantée Shine Forever bien speed et à la super ligne de basse rappelant un peu, de par le son et le style, l'époque Somewhere Out In Space. Ce titre devrait faire un tabac en concert !

Les musiciens font, comme toujours, un travail impeccable, et la production est, elle aussi, irréprochable. Les aficionados de Gamma Ray risquent de se régaler avec ce To The Metal bien mené, et vous pouvez faire confiance à votre serviteur, fan lucide et déçu pendant de nombreuses années, prêt à jeter l'éponge une bonne fois pour toute avant d'écouter ce disque. En ce qui me concerne, les classiques du groupe restent tout de même hors d'atteinte, mais cet album s'en rapproche assez bien, et il est incontestablement ce que les teutons speedés nous ont proposé de mieux depuis une bonne décennie.

C H R O N I Q U E Florentc

J'avoue avoir une énorme sympathie pour certains groupes, et Gamma Ray en fait partie. Pourquoi? Car c'est l'un des groupes que j'ai découvert lorsque j'ai commencé à écouter du metal. Alors forcément ça marque, surtout quand on se prend dans les esgourdes un Powerplant (que je considère comme leur meilleur album, album culte à part entière).

Depuis il y a eu des hauts et des bas, une carrière en dent de scie avec des albums bons mais pas non plus indispensables, notamment avec Land Of The Free part 2 qui, tout en étant assez agréable à l'écoute, souffre d'un flagrant manque de cohésion et d'inspiration...

Après un énième changement de label (mauvais signe? la guigne?) les quatre allemands facétieux reviennent avec ce To The Metal qui se doit de tout casser sur son passage! Un beau jour que vois - je ? La chanson titre est en écoute sur leur myspace et ils en ont même fait un clip! Youpi mon sang ne fait qu'un tour, je cours je vole pour écouter ce titre et là c'est le drame... La chute est dur à digérer. Je me retrouve face à un titre plat, vaste repompe d'un Metal Gods de qui vous savez sans réel saveur. Si tout l'album est de cette trempe ça restera une déception cuisante... (après de multiples écoutes ce titre passe mieux malgré tout, peut être venant du fait qu'il se trouve incorporé au sein de l'album).

Une fois l'album entre les mains je me demande ce que le reste va donner, allez hop c'est parti croisons les doigts! Bon ben c'est clair, l'album est tout simplement MAGISTRAL ! Quelle claque et quelle surprise!
L'album débute par l'intro calme de Empathy, qui ne tarde pas à envoyer la sauce! Kai nous balade avec une petite voix faussement calme, monte en puissance jusqu'au refrain et là c'est la banane! Un refrain hymnique, digne d'un Gamma Ray des grands jours!

On continue avec un All You Need To Know très frais, plus classique mais néanmoins excellent titre, avec une belle surprise, la présence de LA voix d'Helloween, Monsieur Michael Kiske, sur le refrain. Le duo Hansen - Kiske reformé le temps d'un titre, nostalgie...

Autre titre marquant, Rise, qui débute gentiment avec un arpège "made in Maiden" puis qui s'enflamme à coup de riffs acérés ultra speedés et double grosse caisse pour arriver sur un autre refrain carrément magique, chantés en choeur " And then we'll rise in victory we'll return stronger than ever".

Comment parler de cet opus sans parler de Shine Forever, qui pour moi est le meilleur de l'album et un des meilleurs du groupe tout simplement! Grosse basse solo pour ouvrir le titre (écrit d'ailleurs par le bassiste), puis Kai arrive et chante dans les suraigus un peu à la manière d'un Udo Dirkschneider (étonnant voir surprenant) et nous emmène tout droit vers le refrain... absolument dantesque! Rarement j'ai ressenti autant de frissons, le mot hymne prend tout son sens ici, ENORME!!!

L'album se finit par No Need To Cry, la ballade de l'album, que je trouve très réussie, certe cliché au niveau des paroles ( No need to cry et there's no need to die), mais qui colle la chair de poule sur le refrain, et est dotée d'un break original assez inspiré de Queen, pour finir sur un solo de gratte superbe.

Ca y es l'album est déjà fini et après plusieurs écoutes il est clair que l'on a retrouvé le Gamma Ray des grands jours, capable de composer des hymnes de power metal en puissance, avec une inspiration retrouvée (hormis sur la chanson titre donc). Le meilleur album du groupe (et de loin) depuis le mythique Powerplant.