Vingt-cinq ans après son premier album (première sortie officielle du label Prophecy qui a lui aussi fait son chemin) et sept années après son précédent disque, Empyrium revient avec un nouveau disque et c’est un petit événement pour la scène dark folk. Même si ce serait mentir de dire que je suis un spécialiste, affirmer qu’il s’agit là d’une formation culte ne me semble pas être un excès de langage. Hautement respecté pour ses deux premiers disques notamment, Empyrium a ensuite connu un long hiatus avant un retour début 2010. Comme pour beaucoup de formations ayant un passé aussi référentiel et étant revenues ensuite, l’attente est élevée et le « c’était mieux avant » pointe souvent le bout de son nez (et ce de manière pas forcément injustifiée). Difficile après « avoir été » d’être surtout quand les fans se sont « emparés » des œuvres.

N’étant pas moi-même un fan historique du combo, j’ai accueilli ce Über Den Sternen avec un regard neuf puisqu’il est le premier vrai album du groupe que j’écoute avec application (oui je sais, j’ai quelques lacunes, je précise à ma décharge que l’accès à la musique était moins évident à la fin des années 90). Le lecteur sait donc d’où je pars et forcément, les remarques à venir sont en lien avec cet aspect. Quelques informations glanées de-ci de-là avant : c’est toujours la tête pensante et le fondateur du groupe, Markus « Schwadorf » Stock, qui est aux affaires et il se charge également de la production. Sur le plan vocal, on retrouve toujours ce chant lyrique (fait amusant, Therion sort son nouveau disque dans le même timing, coïncidence sympathique pour les fans de ce type de vocalises) et Empyrium a fait appel à Thomas Helm, chanteur au Bayerische Staatsoper (Opéra du Land de Bavière). Artistiquement, on retrouve cette atmosphère bien dark, lugubre et on ressent les influences « romantiques » revendiquées par le combo. Ayant diminué les aspects « black métal mélodique » de ses débuts, Empyrium semble vouloir y revenir et le chant se fait parfois plus hurlé (même si ça reste mesuré). Il y a d’ailleurs une belle maîtrise des contrastes qui fonctionne incroyablement bien par instants (A Lucid Tower Beckons On The Hills Afar). Huit titres sont au programme pour une ambiance spleenesque d’une grosse cinquantaine de minutes. Le format des chansons me rappelle le modèle post-rock très en vogue vers les années 2005 avec des schémas où des mélodies qui se posent au début des titres allant vers un crescendo final où les guitares s’invitent. Il m’est arrivé de penser à Mogwai pour l’aspect structures des titres car l’atmosphère générale reste « noire ».

De retour aux affaires, Empyrium ne laisse pas indifférent avec un disque à l’ambiance bien dark. Les fans historiques jugeront mieux que moi en termes d’évolution artistique mais pour ma part, j’ai bien aimé cet album avec de belles plages mélodiques plaisantes où, derrière des atmosphères sombres, pointe une lumière « noire » assez envoûtante. Pas joyeux mais d’une belle noirceur et très complémentaire de l’excellent album de The Chant Of Trees paru dans le même temps. 

Tracklist de Über Den Sternen :

01. The Three Flames Sapphire
02. A Lucid Tower Beckons On The Hills Afar
03. The Oaken Throne
04. Moonrise
05. The Archer
06. The Wild Swans
07. In The Morning Mist
08. Über Den Sternen