Artiste/Groupe:

Dool

CD:

The Shape Of Fluidity

Date de sortie:

Avril 2024

Label:

Prophecy Productions

Style:

Dark Post-Rock

Chroniqueur:

ced12

Note:

18.5/20

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Sujets d’époque, les problématiques liées à l’identité sexuelle. Non ce sujet n’est pas amené de manière anodine mais est au cœur des thématiques propres à ce nouvel effort des géniaux néerlandais de Dool. Raven Van Dorst, chanteur de la formation, aborde ce sujet très personnel lui / elle qui est né hermaphrodite. S’en est suivi une longue quête identitaire pour Raven et c’est cette inlassable recherche qui est ici décrite et racontée. Groupe passionnant, auteur de deux premiers disques absolument excellents et parmi les meilleurs parus ces dernières années, les sorties de ce groupe sont attendues par l’auteur de ces lignes qui s’est régalé à l’écoute du récent live paru, quand bien même ce dernier ne se justifiait pas nécessairement à ce stade d’une carrière qu’on espère à la hauteur du talent du combo batave. 

Point abordé par le groupe dans le cadre de la promotion de ce disque, le recours au producteur Magnus Lindberg, référence s’il en est, connu pour son excellent job avec Cult Of Luna, Russian Circles et autres Tribulation. Ce dernier est ici associé à Ted Jensen (AC/DC, Ghost entre autres) et cette équipe de choc propose un super son, clair, délicieusement sombre le ton restant bien gothisant. Dool continue donc sa progression optimisant et améliorant tout ce qui est à sa main. Et le résultat est à la hauteur avec d’emblée le premier single Hermagorgon qui, outre avoir posé d’emblée ce sujet cher à Raven, offre de belles lignes de guitares aux sublimes sonorités. Rarement Dool n’a sonné aussi « lourd » que sur le riff d’entrée avant un très beau contraste avec la voix très douce et presque enjôleuse de Raven. Moi qui fus totalement enthousiasmé par Summerland, je retrouve encore cette incroyable capacité des bataves à nous embarquer dans leur univers si spécial, plutôt sombre avec un côté doomy mais point trop encombrant pour que la lumière puisse percer et que les sublimes mélodies dark du combo puissent s’exprimer. Si j’ai toujours autant goût à la voix de Raven, très attachante et parfaite dans le contexte Dool, les guitares s’en donnent à cœur joie entre bons riffs lourds ce qu’il faut et des plages instrumentales stupéfiantes de beauté (Self-Dissect, Venus In Flames). La spectaculaire introduction de Currents en est la preuve avec une belle montée en puissance avant un très bon riff, assez typique de Dool. La musique du groupe respire, le combo prend le temps de poser ses ambiances, c’est vraiment très plaisant. Ainsi, en « éclaircissant » quelque peu le son de sa musique (cf l’artwork d’une belle clarté), en la polissant en ayant recours à des pointures mais tout en conservant ses qualités intrinsèques, Dool évolue mais conserve son charme indéfinissable, délicieusement sombre mais paradoxalement très léger. 

 

Très attendu, ce nouveau Dool répond aux attentes, le groupe maintenant un niveau de standard de qualité très élevé. Aussi, le niveau général ne faiblit pas pendant les neuf pistes et ce disque s’écoute d’une traite et on y revient avec grand plaisir. Oui encore un excellent disque des néerlandais qui décidément n’en finissent plus de ravir l’auteur de ces lignes. C’est aussi l’occasion pour Raven d’aborder des sujets très personnels ce qui on s’en doute compte à ses yeux et transforme cet excellent disque en exutoire émotionnel. Toujours aussi profonde et émotionnelle, la musique de Dool est un absolu régal, profondément touchant. Un groupe en or (noir), à découvrir impérativement. 

Tracklist de The Shape Of Fluidity :

01. Venus In Flames
02. Self-Dissect
03. The Shape Of Fluidity
04. Currents
05. Evil In You
06. House Of a Thousand Dreams
07. Hermagorgon
08. Hymn For A Memory Lost
09. The Hand Of Creation

 

 

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