Artiste/Groupe:

DGM

CD:

Endless

Date de sortie:

Octobre 2024

Label:

Frontiers Music

Style:

Power Metal Progressif

Chroniqueur:

Blaster of Muppets

Note:

16/20

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Déjà un nouvel album de DGM ? Alors que le très bon Life nous a été offert il y a onze mois de cela ? En voilà une surprise ! Mais est-elle bonne ? Est-ce bon signe ? Le groupe ne s’est-il pas un peu trop précipité ? Et n’y a-t-il pas trop de points d’interrogation pour un début de chronique ? En fait, il se trouve que les compos de Endless et Life ont été écrites à la même époque... mais les Italiens ont décidé de les répartir en deux albums distincts (à cause d’orientations différentes) par souci de cohérence. Bonne nouvelle donc car cela implique que ce nouvel opus ne va pas sonner comme le frère jumeau du précédent. Ce qui semble se confirmer avec l’artwork (que je trouve très beau), différent de ce que le groupe a l’habitude de proposer. Avant que nous puissions découvrir cette offrande dans son intégralité, un single est arrivé fin août : The Great Unknown. Confirmation de l’a priori : le groupe présente un visage nettement plus rock progressif que power prog metal. Ce virage plus mélodique et progressif avait déjà été amorcé sur Life qui était moins rentre-dedans mais, cette fois-ci, il semblerait bien qu’un cap ait été franchi.

Personnellement, je trouve sympa qu’un groupe détenteur d’une discographie fournie (onze albums avant Endless) tente de nouvelles choses à ce stade de sa carrière. Il est fort probable que tout le monde ne soit pas de cet avis mais, fort heureusement, il s’agit de ma chronique, hé hé… En parlant de nouvelles choses, c’est peut-être le moment de signaler que ce douzième opus est un concept album (une première chez DGM, donc) traitant d’un homme qui s’interroge sur les choix et chemins qui l’ont amené là où il en est, s’imaginant ce que sa vie aurait pu être s’il avait emprunté d’autres voies. Autre nouveauté, un titre bien long (Of Endless Echoes) qui dure quatorze minutes. 

Endless ne démarre pas comme un album traditionnel de DGM. Guitare acoustique, voix posée puis développement instrumental très prog rock et mélodique (avec de la flûte dedans)… ce sont les cinq premières minutes du disque répondant au titre de Promises. Immédiatement, le style et l’ambiance me rappellent du vieux Spock’s Beard (celui de l’album Snow, surtout). Et c’est beau. Puis arrive The Great Unknown déjà cité, plus enjoué mais stylistiquement dans la continuité du morceau précédent. Les arrangements de ce début d’album nous renvoient aux légendes du rock prog que sont Kansas ou Jethro Tull.  Avec The Wake, l’ambiance se fait plus sombre, le groupe me régale, on sent le metal pointer le bout de son nez, l’équilibre entre obscurité et lumière est parfait, le morceau est un peu plus remuant, les mélodies m’entraînent sans mal, les musiciens sont brillants… Avant que ne débarque Solitude, une très belle ballade, au feeling incroyable (le chant de Mark Basile n’y est pas pour rien, mais il serait injuste de lui attribuer tout le mérite d’une telle réussite, tout le monde est au service du morceau, Simone Mularoni, guitariste assez exceptionnel, signe notamment un solo de toute beauté) et dotée d’une petite touche épique sur le refrain dont les mélodies peuvent rappeler Symphony X (le morceau Paradise Lost, pour être plus précis). Classe.

Cette première moitié d’album se distingue donc fortement des disques précédents… mais DGM conserve une certaine prudence et ne veut pas se couper de ses fans. C’est donc pile à ce moment-là qu’il fait ressurgir un esprit plus power avec la rapide From The Ashes qui dépayse moins. Même remarque pour Final Call qui ressemble davantage à du DGM ordinaire (bien teinté de hard rock tout de même, à l’instar d’un Animal sur The Passage, par exemple). Une fois ces deux titres passés et une partie de la fanbase rassurée, les Italiens reprennent leur nouvelle direction avec une autre ballade (Blank Pages, jolie) et la conclusion épique de quatorze minutes …Of Endless Echoes qui ressort les guitares sèches et la flûte en intro, les breaks instrumentaux excellents, du saxophone, des changements en veux-tu en voilà (mais toujours amenés avec fluidité), bref du (beau) progressif (inspiré par les 70s mais qui garde la patte et des éléments actuels constitutifs de l’identité DGM) pur et dur !

La musique de DGM n’a jamais autant respiré... l’effet ultra dense "tout à fond" qu’on a parfois pu leur reprocher n’a plus court ici (grâce à l’écriture mais aussi à une prod moins massive, plus aérée). Et ça fait du bien. Endless est un bel album, son atmosphère est travaillée, ses parties instrumentales superbement amenées et développées, les sonorités habituelles du groupe sont enrichies de parties acoustiques et instruments comme la flûte, le violon ou le saxophone sans que jamais ces derniers ne paraissent déplacés au sein des morceaux qui les abritent. C’est la grande classe... Mais alors, si tout est beau, tout est génial, que c’est super bien écrit, joué, chanté et produit, pourquoi ne pas lui coller un coup de coeur, un 20/20, dire que c’est le meilleur DGM à ce jour et basta, on arrête la chronique ici ? Eh oui, malgré toute l’affection que je porte à Endless et à ses créateurs, il y a un bémol. Le plaisir est bien là et quasi-constant mais la partition manque parfois de personnalité et je pense régulièrement à d’autres œuvres qui semblent avoir largement inspiré cet opus. The Great Unknown a trop de points communs avec At The End Of The Day de Spock’s Beard. La partie de guitare sèche à la fin de ce morceau est quasi-identique à celle qui ouvre Ghost Of A Chance de Shadow Gallery, le démarrage de The Wake évoque fortement celui de All Of The Above de Transatlantic, etc. Si cela n’est pas fait exprès, disons alors que ces "coïncidences" semblent parfois un peu grosses et donnent à ce voyage quelques airs de déjà entendu. Si DGM avait mieux digéré toutes ses influences pour proposer quelque chose de plus surprenant, Endless aurait pu être qualifié de chef-d’œuvre. Carrément. En l’état, c’est un travail de qualité, exécuté avec maestria... ça n’est pas rien, c’est même déjà très bien (mais pas suffisant, en ce qui me concerne, pour crier au génie) !
 

Tracklist de Endless :

01. Promises
02. The Great Unknown
03. The Wake
04. Solitude
05. From Ashes
06. Final Call
07. Blank Pages
08. ... Of Endless Echoes

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