Artiste/Groupe:

Cannibal Corpse

CD:

Violence Unimagined

Date de sortie:

Avril 2021

Label:

Metal Blade

Style:

Death Metal

Chroniqueur:

Deicide5000

Note:

15/20

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Le cannibale tout frais est servi… OK, ça sonne nul cette phrase mais bon, il n’en reste pas moins que le dernier Cannibal Corpse vient de sortir en cette mi-avril 2021 et on s’en réjouit. La grande nouveauté est bien entendu l’arrivée d’Erik Rutan (ex Morbid Angel, Hate Eternal) qui remplace Pat O’Brien (service de 1997 à 2018). Ce dernier est derrière les barreaux depuis plusieurs mois et pour longtemps .... et c’est bien dommage, j’ai rencontré le personnage à l’extrême market du Hellfest en 2015, il est plutôt sympa.

Erik Rutan est en clair l’addition attendue à la sauce cannibale. Eh oui, le gars est une référence dans le metal extrême. C’est en tant que moussaillon chez les Morbid Angel à l’époque Domination (1995) en appui de Trey Azagthoth que je découvre ce monstre. Même si je n’accroche pas pour autant à son style personnel et que je n’apprécie pas son travail dans Hate Eternal, je respecte le gars. Il n’est pas vraiment nouveau dans le clan cannibalesque car il est le producteur de leurs albums Kill (2006), Evisceration Plague (2009), Torture (2012), Red Before Black (2017) et de ce tout nouveau Violence Unimagined (2021). Il est cependant absent sur A Skeletal Domain (2014) que j’avais chroniqué et dont le son est plus proche de ce que j’aime chez le groupe… A part ça, le line-up ne change pas, les infatigables Alex Webster (basse), Paul Mazurkiewicz (batterie), Rob Barrett (guitare) et l’inénarrable George "Corpsegrinder" Fisher (beuglements) sont bien là.

Pour me situer en objectivité, j’adore Cannibal Corpse mais j’essaye de rester objectif. Tout est loin d’être excellent, voire bon, même si ces gars là sont des légendes fondatrices du death metal. Mes albums préférés sont Bloodthirst (1999) et Gore Obsessed (2002), pour moi les seuls albums vraiment bien remplis de “killer songs”, sans renier les hits du groupe. Ça me fait penser qu’il faudra bien que je les chronique en Back To The Past un de ces jours...



Murderous Rampage annonce la couleur en ouvrant l’album. L’agression est là et c’est ici sous un angle un peu différent. En effet, à l’ouverture, il y a une possibilité de confondre avec le dernier Napalm Death pendant les dix premières secondes. Mais l’ADN canniboulesque reprend le dessus.  Bon, ce n’est malheureusement pas une chanson très inspirée. C’est dommage pour une chanson d’entrée.

Necrogenic Resurrection est intéressante avec son break massivement puissant et oppressant tout en ralentissements puis en sursauts. Inhumane Harvest a un solo intéressant, c’est rare et c’est à souligner.

Surround, Kill, Devour est toute en subtilité…. nan vous m’avez cru ? Sérieusement, on est dans un rythme entraînant façon thrash bay area style, si si si… mais pas que. Un travail intéressant sur Follow the Blood qui fait penser à Frantic Disembowelment issu de The Wretched Spawn (2004) avec des lignes de basses fluides et très audibles. Slowly Sawn est un exemple de morceau qui m’éclate. Une bonne intro, une guitare presque plus grave que la basse, un titre sympa, une structure un peu déroutante. On note pas mal de soli, sans doute l’ajout d’Erik Rutan. Gardée pour la fin, Cerements Of The Flayed redonne dans le ”je suis bien lourd et bien grave”, c’est jouissif si vous aimez ça car ils ne se contentent pas de lanciner, ils accélèrent, virent de bord et vous engloutissent au passage.

En synthèse, le fan va s’y retrouver assez rapidement sur cet album. Ce n’est pas l’album du virage musical mais un album de facture correcte. On y trouve quelques pièces intéressantes qui attestent que les cannibales savent encore pousser leur art… avec des changements de rythme pas à la portée du premier venu et des constructions de chanson surprenantes ….mais ce n’est pas non plus une révolution.

Donc, faut-il l’acheter ? Il n’est pas indispensable à la discographie du profane, c’est clair, mais si vous voulez que les groupes que vous aimez survivent, il n’y a pas trente six façons de faire… aidez-les ! Les groupes, c’est comme les restaurants… Post COVID, beaucoup vont sombrer ou sont déjà des maccabées et si les super destroyers réussiront à ne pas trop prendre l’eau, ça ne se fera pas sans nous.


Tracklist de Violence Unimagined :

01. Murderous Rampage
02. Necrogenic Resurrection
03. Inhumane Harvest
04. Condemnation Contagion
05. Surround, Kill, Devour
06. Ritual Annihilation
07. Follow The Blood
08. Bound And Burned
09. Slowly Sawn
10. Overtorture
11. Cerements Of The Flayed

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