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Annihilator
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C H R O N I Q U EOn dit souvent d'Annihilator que c'est un groupe qui a manqué le coche. De peu... mais loupé quand même. Après deux albums cultissimes, Alice In Hell en 1989 et Never Neverland en 1990, le groupe, emmené par son leader Jeff Waters, n'a pas vraiment réussi à rééditer les exploits de ses débuts et ce, malgré quelques disques tout à fait recommandables. Après une période alternant les hauts et les bas, un peu d'expérimentation (le bizarre et limite indus Remains), la tentative de retour aux sources pas vraiment convaincante (Criteria For A Black Widow enregistré avec le line-up du premier album), une modernisation du propos (Waking The Fury, All For You), le guitariste canadien proposa avec Schizo Deluxe (en 2005), son album le plus fort depuis les références citées plus haut, une sorte de synthèse réussie entre le côté old-school des débuts et la modernité des essais précédents. Voilà un disque inspiré, homogène, et qui n'oublie pas de tabasser ! Comme en plus, on y trouve un peu moins de remplissage qu'à l'accoutumée et que la production est réussie, on peut vraiment se réjouir et célébrer Schizo Deluxe pour ce qu'il est : un des tous meilleurs albums d'Annihilator ! Alors qu'on pourrait s'attendre à ce que la galette démarre avec un tempo thrash ultra-rapide, Jeff Waters choisit (comme il l'a déjà fait par le passé avec les albums Never, Neverland, Set The World On Fire ou King Of The Kill, Remains...) de lancer l'album avec un titre heavy mid-tempo, Maximum Satan, peut-être pas très remuant mais sacrément efficace tout de même. Gros riff, mélodies et ambiances immédiatement reconnaissables, petite accélération bien violente sur le break, un solo aux petits oignons... tout va bien. Avec Drive en deuxième position, le tempo s'accélère méchamment. Le début fait un peu peur car on reconnaît le riff de King Of The Kill et on se dit que le guitariste a manqué d'inspiration et va repomper un de ses classiques... heureusement, au bout de quelques secondes, le morceau évolue, Dave Padden, qui remplit le rôle de chanteur pour la deuxième fois consécutive, pousse une bonne gueulante, la batterie s'emballe (c'est vraiment très rapide), le solo est délirant et on se prend une bonne grosse claque. Le tempo ralentit avec Warbird, mais l'agressivité est toujours de mise. Un titre qui rappelle un peu Hell Is A War sur King Of The Kill mais en plus méchant (cf. l'immense gueulante du père Padden à la fin du morceau). Les amateurs de compos bien speedées et techniques n'auront pas bien longtemps à attendre parce que dès Plasma Zombies, on retombe en plein thrash véloce et jouissif. Et on enchaîne avec la fun Invite It, elle aussi particulièrement rapide. Il n'y pas à dire, Jeff Waters est en grande forme et nous propose une succession de riffs super efficaces, impressionnants de dextérité, garnis de soli ahurissants. Mais c'est que Dave Padden n'est pas en reste car comme on le découvre sur cet album, le monsieur joue et de la guitare et compose. La thrashy (encore une fois très rapide) Pride est là pour vous le prouver. C'est une certitude, Schizo Deluxe n'est décidément pas un disque à se caler entre les oreilles le soir pour s'endormir ! Reconnaissons-le, la fin de l'album est moins impressionnante mais ce n'est pas bien grave, le "mal" est fait et les morceaux réussis sont tellement bons qu'on pardonnera aisément quelques pistes un peu moins convaincantes. Et puis, entre une Too Far Gone un brin classique et répétitive et une Something Witchy au couplet metalcore assez horripilant, on trouve tout de même Clare, un titre changeant et pas inintéressant dont l'ambiance et la mélodie vous hantent une fois l'écoute terminée. De plus, les solos sont encore une fois assez remarquables.
Tracklist de Schizo Deluxe : 01. Maximum Satan Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum ! |
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