Annihilator

Artiste/Groupe

Annihilator

CD

Alice In Hell

Date de sortie

1989

Style

Thrash (très) technique

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

En 1989, cela fait déjà quelques années que le mouvement Thrash Metal s'est développé. De nombreuses formations, majoritairement en provenance des Etats-Unis, ont suivi la voie ouverte par les Metallica, Slayer, Anthrax et autres Megadeth. C'est ainsi que la fin des années 80 vit débarquer d'autres formations comme Testament ou Death Angel, même l'Europe (enfin l'Allemagne surtout) s'y met avec Kreator ou Sodom... Et le Canada dans tout ça ? Vous n'allez quand même pas me faire croire que ce pays n'est bon qu'à mettre du sirop d'érable sur les pancakes, si ? Non, et pour cela il faut remercier Jeff Waters, guitariste absolument époustouflant (le monsieur a quand même été approché par Dave Mustaine qui lui a proposé de rejoindre Megadeth, oui... il aurait pu avoir le job de Marty Friedman !) qui se trouve être l'auteur de cet Alice In Hell hors du commun.

Certains groupes sortent leur chef-d'œuvre en tout début de carrière, Annihilator est de ceux-là. L'album démarre en douceur avec une superbe instrumentale à la guitare sèche, Crystal Ann, sur laquelle on peut déjà se rendre compte de la dextérité du père Waters. Que cela ne vous mette sur une fausse piste, il s'agit bien d'un album de thrash, et la suite va dissiper tout doute dans votre esprit. Alison Hell est un titre ravageur, au riff percutant et à l'ambiance menaçante. On peut être surpris que le tempo ne soit pas plus rapide (pour une chanson d'ouverture d'un album de thrash) mais face à une telle compo, quelle importance cela a-t-il ? Hypnotique et géniale, au break original et aux solos de folie, cette chanson capte votre attention et pose immédiatement le style et la personnalité d'un Jeff Waters qui n'est pas venu pour copier ses ainés.

Une fois cette mise en bouche passé, ça décoiffe ! Fini les jolies mélodies de l'intro acoustique ou le mid-tempo de la chanson titre, place au thrash bien speed ! Prenez bien votre respiration parce que les compos qui suivent vont vous clouer au sol. Agressivité et vitesse d'exécution sont au rendez-vous, les breaks inventifs pullulent, le guitariste parcourt le manche de sa guitare dans tous les sens et balance des soli nets et précis qui vont donner des maux de tête aux apprentis gratteux... On retiendra notamment la véloce W.T.Y.D. (initiales de Welcome To Your Death, charmant non ?), la puissante World Salad, la (forcément, vu le titre) démente Schizos (Are Never Alone) ou la conclusion sauvage et maîtrisée à la fois, j'ai nommé la furieuse Human Insecticide avec son refrain, tout en chœurs bourrins ("Re-ta-li-ate! De-ca-pi-tate! An-ni-hi-late!"), absolument jouissif.

Le chanteur Randy Rampage n'est pas un grand vocaliste mais il s'égosille comme il se doit et son timbre éraillé colle bien au style de ce premier album habité par la fougue de la jeunesse ! La carrière du groupe, ou plutôt de Jeff Waters (car les changements de line-up vont être très fréquents), connaîtra des hauts et des bas, et Annihilator n'intègrera jamais le cercle des leaders du thrash. Cependant, la discographie du Canadien schizo est riche en albums de qualité et, aujourd'hui encore, son groupe continue de mettre le feu sur scène. Une carrière assez exemplaire, en somme. C'est en tout cas avec Alice In Hell que tout a commencé. Coup d'essai, coup de maître ! Génial, tout simplement.

 

Tracklist de Alice In Hell :

01. Crystal Ann
02. Alison Hell
03. W.T.Y.D.
04. Wicked Mystic
05. Burns Like A Buzzsaw Blade
06. World Salad
07. Schizos (Are Never Alone) Parts 1 & 2
08. Ligeia
09. Human Insecticide

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