AlienWeaponry, j’adorerais me vanter de les avoir « découverts » ; mais soyons réalistes, c’est la sensation de 2018 de la scène Metal et ce bien aidé par un label puissant, une hype bien avantageuse portée par un concept comme on les aime. Une culture maorie mise en valeur avec intelligence et sincérité, des types sacrément doués et quelques titres bien marquants en mode tube, soit la recette idéale pour bien se lancer. Non parce que, sérieux, Tu est pour moi un des meilleurs disques de la décennie 2010. Voilà c’est dit, le lecteur sait que cette chronique est écrite par un fan. En plus, je n’ai même pas cité des performances live phénoménales et pour ma part, on ne m’enlèvera pas que lors du Summer Breeze 2018, ces gars-là ont surclassé leurs homologues par une prestation animée, habitée et un public totalement en phase. Et d’autres Fests se sont réjouis de les avoir fait venir (Metaldays en tête). Comme le groupe a la bonne idée de s’inspirer des grands groupes des années 90 (soit l’adolescence de l’auteur de ces lignes), le résultat ne pouvait que m’enthousiasmer.
Le premier disque faisait irrémédiablement penser au fameux Roots avec son côté tribal, mais je précise qu’à mon sens, Alien Weaponry offre bien plus qu’une copie de Sepultura. L’alternance de chant a pu les raccrocher à la scène Metalcore. Là encore, sans que ce soit un problème à mes yeux, ce point me semble réducteur. Sur ce second disque, c’est un autre géant des 90’s auquel on pense, à savoir Pantera et ce groove Metal qui a tant marqué (dont d’éminents intervenants sur ce webzine). Cette référence est assez marquée sur un Buried Underground, bien in your face. Là encore, les Néo-Zélandais (qui ne sont donc pas qu’un pays de navigateurs / rugbymen / cinéastes) y apportent leur touche et le résultat est d’une superbe efficacité. Si le son est moins « propre » que sur le précédent Tu, on a là un très bon disque, bien fourni en titres de qualité.
Je me rends compte que j’ai omis de préciser que le groupe avait changé de bassiste entre-temps. Ethan Trembath s’en est en effet allé sans qu’aucune réelle explication ne soit donnée, hormis un laconique « il voulait faire autre chose », même s’il semblerait que les relations demeurent bonnes entre les musiciens (potes de lycée, rappelons-le). C’est Türanga Porowini Morgan-Edmonds qui lui succède, autre ancien camarade de lycée des frères De Jong qui sont plus que jamais au cœur du clan Alien Weaponry. Bien dommage en soi tant Ethan Trembath me faisait excellente impression en live par son dynamisme et son implication mais gageons que Türanga n’en fera pas moins. Jolie pression en tout cas pour le garçon.
Avec ce second disque, Alien Weaponry continue son très bon chemin et a tout en sa possession pour devenir une pointure du genre. On attend le groupe de pied très ferme (et cervicales bien échauffées en amont) en ouverture deGojira lors d’une tournée française qu’on pressent comme le grand événement Metal en France en 2022 (avec les bonnes vieilles réserves sanitaires, cela va sans dire, et en n’oubliant pas que le Hellfest a annoncé une affiche purement et simplement délirante). Alien Weaponry est un groupe attachant, réellement intéressant et que je ne peux que recommander activement. Quant à moi qui attendais la suite de Tu de pied ferme, je suis ravi de ce disque, à la hauteur de mes attentes.
Tracklist de Tangaroa :
01. Titokowaru 02. Hatupatu 03. Ahi Ka 04. Tangaroa 05. Unforgiving 06. Blinded 07. Kai Whatu 08. Crooked Monsters 09. Buried Underground 10. Dad 11. Ihenga 12. Down The Rabbit Hole