Un petit voyage en Italie, plus précisément à Turin, capitale du Piémont chère à notre Diable Bleu pour prendre des nouvelles d’Aevum, groupe de metal symphonique de son état. Actif depuis 2007 déjà, c’est autour de Lord Of Destruction à la guitare, de Richard au piano, de Paul GreyHunter à la basse, de Lorenzo Aimo derrière les futs, d’Emmanuel Lacroix à la guitare et enfin de Lucille Nightshade au chant que ce line up s’est stabilisé depuis globalement presque une dizaine d’années (seul Lorenzo Aimo est arrivé en 2022). Si Kaleidoscope est leur cinquième album, ce fut une totale découverte pour l’auteur de ces quelques lignes, mais quelle découverte ! (sans vouloir non plus trop en dire à ce stade de ce papier). J’aurais du me rendre compte à la vue des photos du groupe que tout ça allait être complètement barré, mais non, j’y suis allé la fleur au fusil. Au final, j’ai pris une torgnole dans les gencives, bien fait pour moi car je vais en redemander de celles-ci. Déjà un petit laïus sur l’artwork très travaillé avec cette opposition de couleur et noir et blanc sur un paysage urbain, je trouve qu’il est très réussi (même si cela reste totalement subjectif, j’en conviens).
Aevum, s’ils sont catalogués dans le metal symphonique, je préfère prévenir les lecteurs que ça risque de décoiffer sévère, puisque au final Kaleidoscope est assez éloigné de l’image et du son qu’on peut se faire de ce style. Il ne faut pas attendre bien longtemps parce que dès les premières notes de D20, le groupe nous prend à froid dans une sorte de crossover metal symphonique un peu fourre tout. C’est super entrainant, musical à souhait et on passe un excellent moment dans leur univers complètement barré, un peu à la Kontrust, dont je ne peux qu’inciter les lecteurs à jeter un œil sur la chronique de leur dernier opus dans les pages de notre webzine. Beaucoup l’auront compris que je suis un adorateur de ce style un peu farfelu et crossover, et donc je ne serais pas avare d’adjectifs qualificatifs ici.
Aevum enchaine avec Be A Lady, un peu dans le même esprit que le titre précédent avec ici un refrain à tomber tout comme le chant hurlé. Les riffs de guitares sont bien plus présents même si l’ensemble reste bon enfant. Nightshade sort un peu des sentiers battus puisqu’il s’agit d’une ballade remarquée par l’intéressante ligne de basse au premier plan. Même si on pourrait dire que c’est une ballade tout ce qu’il y a de plus classique, ça fonctionne, c’est top, que dire de plus ? Rien si ce n’est la vague qui arrive tel un tsunami avec Fog Of Fear, un metalcore supporté par des sons electro limite techno (juste ce qu’il faut). Ça envoi du gros son, c’est jubilatoire d’avoir ça plein pot dans les cages à miel, et j’incite nos lecteurs à en faire de même.
Il faut attendre l’écoute de The Inquisition pour voir Aevum sortir enfin un morceau de metal symphonique. Je dis enfin, puisqu’ils sont catalogués comme tel, oui je sais c’est étrange quand on écoute le reste de l’album. En tout cas ici ils prouvent que dans ce registre ils sont plutôt très bon.
Après une sorte de frise musicale encore une fois décalée où les guitares sont distordues électroniquement font symbiose avec une musique typiquement electro-pop, chacun ira de son jugement tant c’est spécial, Aevum conclut par deux versions musicales de D20 et Fog Of Fear. Je laisserai le lecteur juger, car je ne suis personnellement pas fan de ces versions instrumentales qui fleurent bon le remplissage. Peut-être la seule fausse note de cet excellent opus.
Encore un ovni qui débarque, et nous ne sommes qu’en février ! Aevum nous offre un album complétement barré mais d’une rare intensité. C’est juste génial, juste un poil court quand on enlève les instrumentaux, il ne reste qu’à peine plus de 21 minutes de musique. Mais c’est tellement bon qu’on ne peut même pas les blâmer.
Tracklist de Kaleidoscope :
01. D20 02. Be A Lady 03. Nightshade 04. Dark Tunes 05. Fog Of Fear 06. The Inquisition 07. Ashes To Ashes 08. D20 (instrumental version) 09. Fog Of Fear (instrumental version)