Artiste/Groupe:

Aeviterne

CD:

The Ailing Facade

Date de sortie:

Février 2022

Label:

Profound Lore

Style:

Black/Death expérimental

Chroniqueur:

Mythos

Note:

15.5/20

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Seputus avait marqué son coup l’an passé, avec son Black/Death technique de grande envergure. On se souvient également de la magnifique pochette « hyper » colorée, qui devait bien claquer dans sa version vinyle. Un album de qualité, qui avait terminé dans mon top 10 de l’année.

On est en 2022 à présent, et c’est encore depuis les États-Unis (New-York, pour être plus précis) que l’on reçoit la nouvelle offrande, du même genre, avec le premier opus d’Aeviterne, The Ailing Facade.

Même genre, oui, mais même façon de le traiter ? Rien n’est moins sûr. Aeviterne se la joue plus sombre, plus perfide, maléfique. Si la pochette tranche d’emblée, avec ses ombres entre miroir et capes mortuaires, le style aussi est plus macabre. Nihilisme affiché, quête existentialiste, les références coulent pour nous dresser un portrait décadent du monde contemporain, entre faux-semblants et simulacres, façon Jean Baudrillard dans Le crime parfait : « le réel existe-t-il ? ». L’existence, toujours, en questionnement.


Dès lors, ne jouant pas dans la même cour que Seputus, peut-on encore se permettre de comparer The Ailing Facade à Phantom Indigo ? Non, car au-delà de l’approche et des thématiques, Aeviterne s’éloigne bien du côté « technique » du Death pour nous plonger dans des extraits plus expérimentaux, voire atmosphériques parfois, comme sur Penitent. Chez Aeviterne l’ambiance prime, et elle est construite avec minutie, en montée crescendo sur les cris de la piste The Reeking Suns, climax de l’album, suivie de près par The Gaunt Sky, qui lance une batterie martiale et perturbante, soutenue par un chant qui a du chien dans l’âme.

On déconstruit pour mieux installer l’auditeur dans une perspective immersive et toujours violente, extrême, militaire, comme sur la piste éponyme qui entame une marche guerrière arrosée de guitares lancinantes. Le tout est travaillé méticuleusement, dans le détail des sonorités, d’un coup de cymbale qui sonne le glas, ou d’une guitare qui entame une mélodie entêtante, plus loin.

Rêve, réalité, mensonge, où est la vérité ? Nulle part ? Ailleurs ? Telle est la quête portée par Aeviterne, dans le miroir des faux-semblants. De ce point de vue, les Américains ont réussi leur coup. On ne décroche pas, on s’interroge et on se laisse portée par cette voix sombre et susurrante…


Tracklist de The Ailing Facade :

01. Denature
02. Stilled the Hollows’ Sway
03. Penitent
04. The Reeking Suns
05. The Gaunt Sky
06. Obeyance
07. The Ailing Facade
08. Dream In Lies

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