Alors là, franchement, je ne l’avais pas vu venir ! Regarde un peu la note : un bon 15 ! J’ai même d’ores et déjà pré-commandé l’album ! Si on m’avait dit ça il y a encore quelques semaines, j’avoue que je n’y aurais jamais cru...

Non parce qu’Accept, malgré le fait que ce soit le plus grand groupe de heavy allemand du monde -désolé Kai Hansen, tu arrives deuxième- ces dernières années et moi, ça n’a pas été tout rose. Tout partait bien en 2010 pourtant : reformation du groupe, nouveau chanteur au top en la personne de Mark Tornillo et un album absolument génial, bien qu’un poil long, pour couronner le tout. Qui pouvait en dire autant en 2010 ? Maiden pondait son pire album, Manowar ré-enregistrait ses vieux classiques, Judas avait fait un double-album plus chiant qu’un discours EELV... Un vrai miracle ! Tout le monde était content, les années 2010 allaient finalement être belles...

Sauf que non. Accept a voulu aller trop vite. Stalingrad, sorti à peine deux ans plus tard, était clairement un ton en-dessous. D’excellent, on passait à sympa. Et puis, avec Blind Rage, on passait à correct. Et puis, avec Rise of Chaos, on passait à tout juste passable... Wolf Hoffman commençait à faire du sympho tout seul, avant de mêler le groupe à la fête... Et puis, finalement, on a appris le départ de l’ami Peter Baltes, bassiste et parolier du groupe depuis le début. Pas rassurant, tout ça. Alors on le remplace. Et puis on prend un troisième gratteux tiens, ça a tellement réussi à Maiden -ironique, je suis. Un petit titre -Life’s a Bitch- plus tard et voilà que je perds tout espoir. Nul, zéro. 

Les deux singles que j’ai entendu ensuite ne m’ont pas rassuré des masses. Ca sentait le pilotage auto, on s’ennuyait un peu. Donc j’attendais l’album sans l’attendre, prêt à être déçu et à passer à autre chose. Je fais ça avec Saxon depuis un bout de temps, je le vis très bien et, au final, les bonnes surprises n’en sont que meilleures (m’enfin les bonnes surprises chez Saxon, je peux les attendre longtemps...). Bon sang, qu’est-ce que je peux être couillon, des fois ! En effet, il est vraiment pas mal, ce Trop Méchant Pour Mourir ! Le titre est un peu pathétique, la pochette n’a rien de dingo, mais le contenu est à la hauteur. Pas du niveau de Blood, bien sûr. Mais au moins de Stalingrad, ce qui me paraît déjà miraculeux en soi.

Rien à redire au niveau du son, Andy Sneap est toujours là et offre au groupe le même son massif depuis 2010. Si je ne suis pas sûr de l’apport réel d’une troisième guitare, force est de constater que Wolf sait toujours bien utiliser la sienne. Le chauve sait toujours nous régaler avec des riffs qui tuent (d’ailleurs l’album s’ouvre là-dessus) et niveau solo, y’a rien à redire non plus. Finalement, c’est peut-être avec Tornillo que j’ai un petit souci. Etant donné son âge, on sent qu’il commence à fatiguer un peu. Il gueule toujours autant, ne t’en fais pas, mais on le sent faiblir plus d’une fois. De ce que j’ai cru comprendre, sur scène, c’est pire... On peut par contre se demander si Accept est bien Accept, étant donné le fait qu’à part Wolf, il n’y a plus aucun membre de la grande époque qui joue sur Too Mean To Die...

La petite douceur avec ce nouvel album, c’est un léger retour au hard 80’s. On n’est pas sur du Metal Heart, mais pas bien loin. Ecoute un peu Overnight Sensation, peut-être bien mon titre préféré, on est en plein là-dedans ! Gros refrain, riff très typé, un vrai régal ! Alors évidemment, c’est le heavy Acceptien bien rapide et mélodique qui prime -No Ones Master-, mais les quelques incartades font du bien aux oreilles. Cela dit, je me serais volontiers passé du slow The Best is Yet To Come, un peu chiant. Il aurait fallu retirer ce titre et Not My Problem, un peu trop prévisible, pour avoir un album un peu plus court et plus solide. 52 minutes, c’est un poil trop. Rien de bien grave cela dit, ça n’entache pas trop l’ensemble. L’album se clôt sur une instrumentale vraiment intéressante, Samson And Delilah, une parfaite conclusion !

Comme je l’ai dit en préambule, je ne m’attendais vraiment pas à ce que cet album me plaise autant. Me plaise tout court, d’ailleurs. Mais je suis forcé de constater que Too Mean est une réussite, bien supérieure à son prédécesseur ! Si, comme je l’ai dit, la question de la légitimité du nom Accept peut se poser depuis le départ de Baltes, je vais décider de m’en foutre pour l’instant et de retourner écouter ce sympathique album, qui ouvre l’année 2021 sous de bonnes auspices...

Tracklist de Too Mean To Die :

01. Zombie Apocalypse
02. Too Mean To Die
03. Overnight Sensation
04. No Ones Master
05. The Undertaker
06. Sucks To Be You
07. Symphony Of Pain
08. The Best Is Yet To Come
09. How Do We Sleep
10. Not My Problem
11. Samson And Delilah