Artiste/Groupe:

AC/DC

CD:

Stiff Upper Lip

Date de sortie:

2000

Label:

EastWest / Elektra

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

ced12

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C’est un peu par surprise qu’AC/DC revenait plutôt rapidement avec un nouvel album succédant au très bon Ballbreaker. On ne le savait pas encore mais AC/DC allait ensuite nous faire attendre presque une décennie pour nous pondre un nouvel album. Stiff Upper Lip occupe une place à part à mon sens dans le parcours d’AC/DC. Déjà le groupe a posé ses affaires dans le The Warehouse Studio de Vancouver, lieu auquel le groupe est resté fidèle depuis. Pour le reste, les frères Young ont fait appel à leur grand frère, personnage fondamental les premières années du groupe ayant co-produit avec le mythique Harry Vanda. Les deux frères en rêvaient et ils n’avaient pas caché leur joie à l’époque. Ce n’est donc sans doute pas un hasard si le style proposé revient aux fondamentaux du groupe avec une dimension blues très marquée. AC/DC a certes un style archi-balisé, un son bien à eux, une recette, une marque de fabrique mais il me semble que l’on peut y voir (en affinant) un spectre allant du blues à du pur hard rock assez typique des années 80. Ballbreaker offrait déjà quelques pépites bien bluesy, certes à la sauce Youngienne, tels que Boogie Man, Furor mais Stiff Upper Lip va bien plus loin. Ce disque sera d’ailleurs comparé à Highway To Hell ce qui ravira les puristes du groupe qui, à ma surprise tant, moi, je le trouve bon, avaient émis des réserves sur Ballbreaker.

On a même pu avoir l’impression qu’AC/DC refermait la page Hard Rock, allant grosso modo du référentiel Back In Black au monumental double live de 1992, Ballbreaker servant de lien entre ces deux périodes. La suite donnera tort à cette interprétation, AC/DC rebranchant l’aspect hard rock en mode fan service. C’est que sur Stiff Upper Lip, et plus encore sur la tournée qui s’ensuivit, le disque Powerage fut remis à l’honneur, album assez peu interprété depuis une grosse vingtaine d’années. Malcolm Young revenait donc à ses amours du blues. Des titres comme House Of Jazz, Hold Me Back et Can’t Stand Still en attestent. Comme toujours avec eux, on retrouve LE single archi classique qui fonctionne bien et autres petits missiles bien troussés (Safe In New York City, All Screwed Up) ou morceaux gorgés de feeling  (Satellite Blues). Rien de novateur ici, ce n’est pas le style de la maison Young. Brian Johnson est plutôt à l’aise dans le registre, ce type sied à merveille à la musique d’AC/DC et la section rythmique reste toujours LA référence avec un mix efficacité / groove de très haute volée. Ce disque manque tout de même à mon sens d’un petit côté percutant, notamment sur les singles, Ballbreaker faisant bien mieux sur ce point. Et je n’ose même pas mentionner Thunderstruck ! Stiff Upper Lip (le morceau) n’arrive pas à la cheville d’un Hard As A Rock. Cela se remarqua d’ailleurs en live avec des démarrages de concerts bien moins explosifs, ce qui nuira un peu à la puissance live sur la tournée. Black Ice et son Rock N’ Roll Train remettront les pendules à l’heure. 

Album un peu à part donc, de par une dimension blues accentuée, ce Stiff Upper Lip me semble un pur plaisir de puristes du groupe et non la recette attendue par un plus vaste public. Le succès sera encore au rendez-vous, le groupe s’offrant son premier Stade de France. Ce Stiff Upper Lip verra aussi le groupe rendre hommage à la mythologie du rock, le mot « lèvre » renvoyant tant à la pochette de Highway To Hell qu’à l’iconique Mick Jagger. En statufiant ainsi Angus, AC/DC acte aussi sa place dans l’Histoire du rock. Bien que restant dans sa zone de confort artistique, AC/DC innovait légèrement pour la dernière fois, y compris sur la setlist. AC/DC, sans doute contraint par un Malcolm déclinant, reviendra à la formule « hard-rock » par la suite. Reste que ces types savent faire sonner n’importe quel titre. Le dernier Pwr / Up a encore confirmé ce point. Le plus grand groupe de rock de tous les temps !

Tracklist de Stiff Upper Lip :

01. Stiff Upper Lip
02. Meltdown
03. House of Jazz
04. Hold Me Back
05. Safe In New York City
06. Can’t Stand Still
07. Can’t Stop Rock N’ Roll
08. Satellite Blues
09. Damn
10. Come And Get It
11. All Screwed Up

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