Groupe:

Wings Of Steel + Furies

Date:

16 Mai 2024

Lieu:

Paris, Les Étoiles

Chroniqueur:

Bane + Blaster

"Hé, Bane, j'ai une place en plus pour le concert de Wings of Steel, tu veux venir ? Je suis sûr que ça pourrait te plaire." C'est par cette apostrophe (retransmise de mémoire hein, pas sûr de la fidélité du truc) que mon estimé compère Blaster a tenté de me convaincre de l'accompagner. Bon, j'avoue, j'ai hésité : je n'avais écouté qu'un ou deux titres du groupe, sans avoir été particulièrement mis sur le cul. Mais bon, à force de persévérance de sa part, j'ai cédé et je me retrouvai, ce jeudi soir, devant Les Étoiles, petite salle planquée dans le fin-fond d'une rue parisienne que je ne connaissais pas.

En première partie, avant les Californiens, c'est nos compatriotes de Furies qui étaient chargés d'ouvrir le bal. Je me souviens avoir vite fait écouté leur premier album à sa sortie, sympa sans plus, je trouvais qu'il leur manquait un petit quelque chose pour me convaincre. Dernièrement, ils ont engagé Cheyenne, une nouvelle chanteuse et voilà, le fameux petit quelque chose a été trouvé. Leur dernier single en date est vraiment bon, cette chanteuse étant absolument hallucinante. J'attendais donc de voir ce qu'elle allait donner sur scène, attente ponctuée de la petite bière qui va bien, de la playlist de fond très typée heavy 80's de bon aloi et de moultes circonvolutions diverses et variées avec mon camarade.

Les musiciens et musiciennes sont montés sur scène et leur set a commencé pleine balle avec Poisoned, un titre bien bourrin qui met tout le monde dans le bain très vite. Les deux messieurs, les guitaristes, très sérieux et concentrés se placent d'entrée de jeu sur le côté et resteront assez statiques. Pas franchement de spectacle de leur part. La batteuse avait l'air un peu plus fun, mais difficile de la distinguer sur cette petite scène. Il y avait déjà plus à voir du côté de Lucie, la bassiste. Cette dernière, qui assurait aussi pas mal de chœurs, était bien plus énergique et expressive, toujours prompte à faire quelques grimaces bien marrantes. À noter que c'est elle qui a dépanné les p'tits gars de Steel Panther lors du Hellfest 2022, ça vous donne une bonne idée du personnage. À noter aussi qu'elle a ensuite passé l'intégralité du set de Wings Of Steel dans la fosse, à brailler et à déconner avec le public.

Mais la vraie star de ce premier set, c'est sans conteste Cheyenne. Fallait voir l'enthousiasme de la salle quand elle est arrivée, je pense que certains spectateurs n'étaient là que pour elle. Et je peux vous dire que la charismatique rouquine n'a déçu personne. Quelle voix ! Elle a été tout simplement parfaite, à l'aise dans tous les registres, aussi bien graves qu'aigus. Formidable. Pour ne rien gâcher, elle avait une patate d'enfer et était particulièrement contente d'être là. Entre chaque morceau, elle n'arrêtait pas de remercier tout le monde en se marrant.

Si j'avais eu quelques réserves en écoutant le premier album du groupe, je dois avouer que là, j'ai bien adhéré. La voix de Cheyenne rajoute vraiment quelque chose et certains morceaux me sont bien rentrés dans la tête ("Voodoo Chains, Vooooodooooo Chaaaains"). Le set est passé vachement vite, les morceaux s'enchaînaient bien, c'était presque top... sauf que. Eh oui, il y eu un vrai problème : le son. Bon sang, quel enfer ! À part Cheyenne et la batterie, impossible de distinguer le moindre instrument ! J'ai donc eu ce commentaire : "pas mal, mais ce serait bien de mettre des guitares sur le prochain album". C'est franchement dommage, ça a un peu flingué le concert. Dès lors, difficile d'applaudir l'ingé son comme Cheyenne nous l'a demandé à la fin du set... À part ce pas-si-léger détail, ce fut une entrée en matière vraiment réjouissante, notamment grâce à cette frontwoman au taquet. Et vu la qualité de Stars Of Burning Lands, le dernier single, vous pouvez être sûrs que j'écouterai leurs prochaines sorties avec attention !

Setlist Furies :

Poisoned
Antidote
Rise And Shine
Voodoo Chains
You And I
The Fortune's Gate
Unleash The Furies
Stars Of Burning Lands

 

Une fois passée cette petite mise-en-bouche, nous voilà à attendre patiemment les gars de Wings of Steel. C'est pendant cette petite pause que j'ai zieuté le merch des deux groupes et que j'ai vu que WoS vendait son album et son EP à un tarif franchement pas déconnant. J'ai donc dis à mon camarade "si le groupe me convainc, je repars avec les disques". Et, vu les retours très positifs de sa part, autant dire que j'en attendais beaucoup. Et voilà qu'ils sont arrivés sur scène avec une seule envie : tout péter ! Pour leur première date en France, les prometteurs Californiens avaient clairement décidé de montrer de quel bois ils se chauffent. Est vite arrivé Leo, chanteur franchement charismatique, avec un jeu de scène à la Dickinson (donc de grands mouvements de bras un peu tout le temps) et un look très Sebastian Bach époque Skid Row. Le gratteux, avec sa dégaine qui rappelle Marty Friedman, est plus discret mais ponctue chacun de ses - excellents - soli par des duckfaces et des poses qui nous ont bien fait marrer.

Je vous l'ai dit en préambule : j'avais écouté quelques titres avant le concert, sans être non plus totalement convaincu. Honnêtement, je pensais que le groupe se "contentait" de jouer un heavy/speed à voix suraiguë, un peu à la Riot période Thundersteel, donc avec Moore derrière le micro. Si le timbre de Leo s'apparente pas mal à celui de Tony, il est en fait un poil plus nuancé que ça : s'il peut largement péter des verres quand il chante du heavy/speed - écoutez le titre éponyme pour comprendre de quoi je parle -, il est tout à fait capable de moduler un brin et d'adopter une voix bien plus suave et calme, comme sur la bluesy Garden of Eden. Vraiment un chanteur complet, à l'aise dans pas mal de registres, parfaitement capable de chanter aussi bien sur scène que sur disque... avec un énorme potentiel. D'autant plus que la sympathie du bonhomme, toujours prompt à se marrer et à serrer les pognes des premiers rangs du public, me le rend encore plus attachant. C'est clairement lui qui porte le groupe sur scène car le duo de guitaristes, franchement excellent et qui fait une bonne partie du charme des compos du groupe, est un peu moins expansif.

Et si j'avais un peu peur que les morceaux se répètent un peu, il n'en est rien : WoS touche à mal de styles, le bon vieux heavy à l'ancienne n'est qu'une des nombreuses facettes de sa personnalité. Bon, cela dit, ils font ça super bien : écoutez-moi donc Cry Of The Damned, son refrain qui défonce et sa partie solo ! C'est du caviar pour les oreilles ! Tiens, pour la petite anecdote, c'est au moment de ce titre que j'ai décidé que je ne quitterai pas la salle sans avoir les deux disques du groupe dans mon sac. Mais pourquoi se contenter de ça quand les gars sont aussi éclectiques ? En plus de Garden que j'ai cité plus tôt, la très bonne Rhythm Of Desire et l'épique Leather And Lace font également parfaitement le taf dans la catégorie blues. On a aussi des trucs qui frôlent le doom, comme Lady Of The Lost ou encore la superbe She Cries, qui fleure bon le Judas des 70's. Franchement, je ne me souviens pas d'avoir entendu un titre qui ne m'ait pas plu. Évidemment, mon compère attendait avec impatience Into The Sun, un titre assez long, aux ambiances assez diverses (y a même un passage un peu reggae) qui m'a rappelé ce que pouvait faire Rainbow à l'époque. Et p*tain, quelles parties de guitares ! Ils auraient pu finir avec ce titre que ça ne m'aurait pas dérangé... Mais c'eût été dommage de ne pas faire de rappel sur la tubesque Wings of Steel, j'avoue.

Et comme si c'est grosse douzaine de bons titres n'avait pas suffit (ouais, ils ont joué leur premier album en entier), v'là t'y pas qu'au deux tiers du set, Leo nous annonce qu'ils vont jouer un titre qui les a particulièrement influencés, titre qui a une résonance toute particulière ce soir-là. En effet, à la mémoire du patron Dio dont nous commémorions les quatorze ans de la mort, c'est le riff de Heaven And Hell qui résonne dans la salle. Et nous ne nous sommes pas fait prier pour beugler le riff et hurler les paroles. Un super moment assez émouvant, forcément. Mais le meilleur restait à venir parce qu'après la doucereuse Slave Of Sorrows, c'est l'intro de Creeping Death de qui-vous-savez qui m'a pété dans les oreilles. Ne me demandez pas si le groupe l'a bien jouée, je n'en ai pas la moindre idée : j'étais bien trop occupé à sauter partout et à beugler. Ouais, cette chanson a des effets dangereux sur moi. Jouissif, forcément.

Bref, vous l'aurez compris : j'ai été totalement conquis par Wings of Steel ! Un concert formidable, pleins de super titres, un chanteur génial, des gratteux qui tuent et une sacrée ambiance ! Vue la queue au stand de merch après le concert, je pense pouvoir dire que je n'ai pas été le seul à adorer. Et il a fallu se magner pour faire nos emplettes, car le groupe a en plus eu la gentillesse de signer les disques de tous ceux qui le voulaient. Mission accomplie donc : je suis reparti avec les deux galettes, dédicacées de surcroît. Je conclurai donc cette bien trop longue palabre en remerciant, une fois n'est pas coutume, mon estimé poto Blaster de m'avoir incité à le rejoindre. C'était une superbe soirée, en fort bonne compagnie, et ça me fait deux groupes dont il me faudra surveiller de très près les sorties. Et les concerts, aussi, hein : dès que la joyeuse bande de Californiens repassera nous voir, je serai évidemment dans la salle !

Setlist Wings Of Steel :

Fall In Line
Lady Of The Lost
Leather And Lace
Cry Of The Damned
She Cries
Gates Of Twilight
Guitar Solo
Rhythm Of Desire
Drums Solo
Stormchild
Garden Of Eden
Bass Solo
Heaven And Hell (Black Sabbath cover)
Slave Of Sorrows
Creeping Of Death (Metallica cover)
Liar In Love
Into the Sun
Wings of Steel

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