Dernière date 2024 pour votre serviteur. Quelle idée a eu Noiser de faire venir des suisses ? C’est qu’il fait certes très beau mais bigrement froid sur la Ville Rose pour la venue de Monkey3, quatuor qui nous vient de Lausanne. Pour compléter la date, ce sont les match-coreux de Ni qui ont été conviés, encore une excellente initiative. Joli programme donc avec deux groupes instrumentaux proposés, l’offre est de fait plus audacieuse. Ni Première surprise, malgré le froid, la salle n’est guère remplie alors que les doux dingues de Ni débarquent sur scène. Fort heureusement, cela va vite se remplir convenablement et la date aura bien trouvé son public. C’est vraiment hyper rassurant, car en dépit de leurs immenses qualités, les deux groupes proposés ne sont pas les plus « bankable ». 2024 aura été en ce sens une belle réussite car les affiches auront trouvé leur public. De là à dire que tout va bien, il y a un pas que je ne franchirai pas, les problématiques ne manquant pas. En ce soir de censure gouvernementale, les quatre allumés de Ni bénéficient d’un joli créneau d’une heure, idéal pour développer leur math-core franchement barré. Le groupe avait été repéré par l’excellent Jean-Mich’Hell grand friand et connaisseur de cette scène math-core qui pour ma part continue de me laisser perplexe. Envoyant des plans dans tous les sens et faisant preuve d’une créativité débridée, les musiciens de Ni impressionnent déjà par leurs qualités techniques (clairement ça joue !) mais aussi par leur capacité à maintenir l’auditoire en éveil tant leur musique n’est pas toujours simple d’accès. L’absence de chant déjà, qui mine de rien offre souvent un repère au public, nécessite une réelle implication du public qui doit jouer le jeu et rentrer dans l’univers hyper conceptuel et tortueux. Les deux guitaristes Anthony Béard et François Mignot impressionnent mais j’avoue que c’est la section rythmique Nicolas Bernollin (batteur de son état) et Benoît Lecomte (bassiste qui gère aussi la communication avec le public) qui épate. Bien qu’utilisant des structures alambiquées générant un certain inconfort chez le fan, la musique de Ni reste aisément compréhensible mais il faut rester concentré en face. Et le public, réceptif, est dedans et l’heure de show accumule les applaudissements d’un public entre les morceaux, preuve irréfutable du bon accueil reçu par Ni. Au final un concert original avec une musique barrée mais efficace en live permise par un excellent niveau technique et une bonne expérience de musiciens chevronnés. Une découverte plaisante qui certes ne me réconciliera pas avec le match-core (manquant selon moi d’une dimension émotionnelle), réellement intéressante et un show de qualité. Post-concert, les musiciens rejoignant la salle seront d’ailleurs salués et félicités par des fans, ce qui me permit de voir la grande simplicité des garçons qui au demeurant dégagent de la sympathie. |