L'ami JC, à la photo, et moi-même sommes de retour au Showcase pour un plateau qui peut en faire saliver plus d'un, car ce soir vont s'enchainer devant nos yeux Héboïdophrénie, Artery, The Soundroots et Vayron. Et je profite de cette introduction pour évacuer le seul point noir de cette belle soirée, tu étais où Angoulême ? Sérieusement ? Un plateau de cette qualité et nous sommes si peu nombreux ce soir… En vrai regret pour l’orga, bien entendu, mais heureusement les groupes vont tout donner pour faire de cette soirée, une soirée à garder dans les mémoires. Vayron : Ce sont dons les natifs de Bergerac Vayron qui ouvrent le bal ce soir devant un public plus que clairsemé. Le quatuor va nous assener une bonne dose de Death Metal plutôt old school finalement plus dans le son et l’état d’esprit que dans les compositions. Le groupe se compose de Steph à la basse et aux vocaux, Seb et Martin aux guitares et M-KHA à la batterie. Alors pourquoi « plutôt old school » et pas vraiment, car il existe la base, assez évidente des inspirations de Morbid Angel ou encore le Sepultura fin des 80’s, le t-shirt Schizophrénia n’est manifestement pas innocent, le rythme est élevé, la voix alterne le guttural et le scream à tendance Black, et nous offre un habile mélange de riffs dissonants, grosses accélérations, et des passages plus aérés. Il flotte comme un air de Godzilla au showcase ce soir... Mais ce que je trouve plus moderne dans la manière de composer de Vayron, ce sont les multiples changements de rythmes et la solidité techniques des bonhommes. Le duo basse-batterie est impressionnant, et joue sur une somme de petites variables qui rajoutent clairement aux compositions. Quant aux deux guitaristes, ce ne sont pas des manchots non plus (et heureusement car sinon ce ne serait pas simple…) il y a quelques riffs bien tendus, et des solos de haute volée. Globalement les morceaux sont courts et directs, sont parfois aussi dégueulasses qu'inquiétants, et en creusant un peu plus, il est assez évident que cette sensation de surface ne reflète en rien la technicité globale des compos. Premier groupe et ma foi, une belle mise en jambe, doublé d’une belle découverte. Et pompon sur le marin, j’ai eu l’occasion de discuter un peu avec eux, ce sont des mecs sympas ! Au plaisir de vous recroiser Vayron ! The Soundroots : The Soundroots, quel plaisir de les croiser à nouveau. Dans la série valeur sûre, ils en imposent et nous allons encore prendre une bonne leçon de Rock’n Roll pour notre plus grand plaisir, bien entendu ! Alors certes, les tordeurs de nez pourront dire qu’ils n’ont rien inventé, que cette recette est usitée, mais bordel qu’est ce que c’est bien fait ! Une efficacité à toute épreuve, et digne représentant de l’esprit de Lemmy. Alors pour ceux qui n’auraient pas encore eu le plaisir de les voir sur scène, leur jardin, The Soundroots, c’est une savoureuse recette qui mélange un batteur à la frappe direct et/ou groovy Yohann, Olivier qui distille des rythmiques et des solos qui font bouger la tête, le bassiste Matthieu qui fait autant valoir sa chevelure que son sens du groove, et Christophe, un chanteur qui donne toujours tout ce qu'il peut. Et puis les gars savent tenir la scène indéniablement… Que ce soit le batteur qui joue l’intro de Bastard debout avec une ferme intention de fendre en deux son kit, Christophe qui prend un malin plaisir à aller chanter The Fighter dans le public, et les deux encordés qui jouent autant avec le public, qu’avec les photographes, et malgré quelques petits soucis techniques, c’est un véritable show à chaque apparition, et ce soir ben idem. THEY ARE THE SOUNDROOTS. Artery : Cette soirée nous la devons à Thierry, guitariste en chef d’Artery, qui investit la scène avec l’ensemble du groupe. Le line-up a évolué et je reconnais quelques têtes issues des Gorsed Noctis, groupe Grind charentais, puisque je retrouve Arios à la batterie et Belenos à la basse. On retrouve l’historique Uelcos à la guitare, et Greg (qui fait également partie des excellents Corrüpt) au chant. C’est leur premier concert ensemble, et c’est également un retour sur scène après plus de trois ans. Dès le lancement de l’intro samplée, Thierry rameute son monde et lance les hostilités. La base musicale d’Artery reste le Thrash, mais ce serait réducteur de les cantonner à ce style. Le groupe a l’aisance technique pour s’aventurer aussi bien du côté du Death, mais également quelques pointes de Hardcore par-ci, par-là. Greg au chant enfonce ce clou là avec son chant vraiment connoté en -core. Du coup, nous avons droit à quelques belles cochonneries qui oscille entre rupture et continuité. Ce que je veux dire, c’est que le groupe est capable de jouer la carte de la bonne banderille, linéaire avec des salves de doubles pédales, mais il s’amuse autant à casser les rythmes pour surprendre l’auditeur. Ce qui aura pour effet de lancer quelques circles pits dans le public. Ce concert n’aura pas été parfait, surtout au niveau du son avec une batterie bien trop présente qui aura couvert le reste. Et même si Artery doit encore retrouver ses marques, pour un retour après quelques années de pause, c'est plus que prometteur. Héboïdophrénie : Et en guise de conclusion de cette belle soirée, vous prendrez bien une dernière fessée ? Mais avec plaisir, surtout lorsqu’elle est donnée par les Bordelais d’Héboïdophrénie. Le quintet s’installe sur scène avec un large sourire aux lèvres, comme s’il savait que nous allions nous faire atomiser. Le line-up est stable, et se compose toujours de Eric "Abyss" et de Mickael aux guitares, de Rémy à la basse et aux chœurs, de Loïc "Worms" au chant et de Matthieu "Crush" à la batterie. Et le terme de se « faire atomiser » n’est pas qu’une simple métaphore, le sentiment de puissance est immédiat, et l’ensemble des compositions proposées par le groupe est on ne peut plus écrasant. De toute façon, vu comment le groupe se donne, il n’est pas étonnant de se prendre cette marée en pleine face, entre un bassiste spécialité voix de cochon, un chanteur au physique impressionnant qui s’arrache les cordes vocales tout au long du set, et le reste du groupe qui ne tient pas en place, comment ne pas être convaincu par leur prestation ? D’autant plus qu’ils transpirent une véritable sympathie de la part du groupe qui prend autant son pied à jouer avec le public, qu’à jouer entre eux. Encore une belle prestation de la part du groupe au nom imprononçable, le concert se conclut sur un Braveheart avec le chanteur en plein milieu qui prend un malin plaisir à se prendre au jeu. J’ai hâte d’entendre la suite de Cannibalism For Dummies, car à chaque prestation je trouve que le groupe est de plus en plus sur de sa force, et j’espère pouvoir le ressentir sur la prochaine galette, affaire à suivre…
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