Artiste/Groupe:

Sepultura

CD:

Schizophrenia

Date de sortie:

1987

Label:

Style:

Thrash Death Metal

Chroniqueur:

JeanMichHell

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Un an après la tempête Reign In blood de Slayer, le petit monde du metal se dit qu’il ne sera plus le même et qu’un cap dans la violence musicale vient d’être passé, et qu’il ne sera peut-être jamais dépassé…

L’année suivante, des concurrents arrivent contre toute attente à titiller le roi Slayer. Napalm Death avec son OVNI Scum, Death avec son Scream Bloody Gore, Mayhem avec son Deathcrush et également Sepultura « from Brazil » avec un Schizophrenia qui ne partage pas grand-chose avec les ambiances chaloupées des batucadas.

Si vous connaissez seulement Sepultura version Roots ou Chaos AD, oubliez tout ! Cet album qui a maintenant presque trente ans est une tuerie death/thrash, qui ne peut laisser indifférent aucun amateur de riffs qui tuent.

Le groupe vient de sortir un premier EP (Bestial Devastation) et un album (Morbid Visions) sur lequel apparaît Troops of Doom, morceau culte que le groupe continue encore à jouer sur scène aujourd’hui. Les membres du groupe se donnent également des noms de warriors pour se la jouer viril : Max Cavalera est «Max Possessed», Jairo Guedez «Tormentor», Igor Cavalera «Igor Skullcrusher» et Paulo Jr. «Destructor». Eh ouais, 'fallait pas les prendre pour des rigolos à l’époque… Heureusement, le groupe a vite abandonné cette idée…

C’est en août 1987 que le groupe décide de rentrer en studio pour enregistrer Schizophrenia. Suite au départ de Jairo Guedez, qui pourtant avait composé une grosse partie de l’album, c’est Andreas Kisser qui prend alors la place de guitariste pour ne plus la lâcher.

Bon, finie la partie people, que cache cet artwork discutable ? Ben oui, je ne peux pas passer à côté de cet artwork, qui est certainement, avec Roorback, la plus laide de la carrière du groupe même si elle illustre d’une manière assez claire ce que peut être la schizophrénie. Je ne dirai pas un mot sur la photo où le groupe se retrouve dans une cage de la SPA autour d’une gamelle pour chien, je vous laisse admirer…

Pour en revenir à mon propos initial, se cachent derrière cet artwork neuf titres dont une intro et deux instrumentaux. L’intro commence sur un sample de Psychose et un cri inhumain de Max hurlant le titre de l’album… Il s’ensuit From The Past Comes The Storms  avec un riff qui d’entrée donne le ton de l’album : « Mesdames et Messieurs, vos oreilles vont être toutes propres tellement on va vous les ramoner ! », un début de morceau dantesque qui ouvre à merveille l’album.

S’enchaînent ensuite deux autres titres To The Wall et Escape To The Void, qui est une reprise avec des paroles différentes du morceau Escape Into The Mirror de l’ancien groupe de Kisser, Pestilence. Max n’a pas encore la puissance qu’on lui connaîtra par la suite mais s’en sort avec les honneurs et garde un aspect rauque qui colle assez bien avec la production de l’époque.

Le premier instrumental se nomme Inquisition Symphony et là il faut reconnaître que c’est du bon, du très très bon. La structure du morceau est absolument incroyable, un ronflement sourd, une introduction à la guitare acoustique qui emmène, et ce premier riff qui ne peut que vous donner envie de rester tout au long de ce voyage de sept minutes de plaisir… Et parfois, sept minutes de plaisir c'est bon à prendre… C’est à la fois heavy, puissant, les riffs s’enchaînent avec une virtuosité incroyable, break, solo, descente de tomes… Tout y passe, tout y est : c’est l’extase auditive absolue…

Bon, je ne vais pas vous faire un track by track, sinon cette chronique serait sans fin… Mais Screams Behind The Shadows et Sceptic Schizo sont aussi d’excellents morceaux ; et The Abyss, deuxième instrumental de l’album, permet de reprendre son souffle tout en emmenant, comme son nom l’indique, l’auditeur dans une noirceur totale.

Dernier focus sur le morceau qui clôt l’album R.I.P. (Rest In Pain) :  les paroles reflètent ce que Max avait envie d’expier dans cet album, c'est-à-dire sa souffrance. C'est le morceau représentatif de l'album, speed, avec pas mal de changements de rythmes, des cassures, des riffs qui scotchent jusqu'au clin d'œil à Dmitri Chostakovitch et sa célèbre valse.

La formation n'avait même pas vingt ans de moyenne d'âge et était déjà pétrie de talent. Ce Schizophrenia est un album que tout bon amateur de Sepultura se doit de posséder... Il pose les bases de la carrière qu'on leur connaît.

Tracklist Schizophrenia :

01. Intro
02. From The Past Comes The Storms
03. To The Wall
04. Escape To The Void
05. Inquisition Symphony
06. Screams Behind The Shadows
07. Septic Schizo
08. The Abyss
09. R.I.P. (Rest In Pain)