Groupe:

Warm-Up Hellfest (Pogo Car Crash Control + Betraying The Martyrs)

Date:

04 Mai 2023

Lieu:

Toulouse

Chroniqueur:

ced12

L’auteur de ces lignes frise l’exception culturelle dans la sphère Metal n’ayant jamais mis les pieds au Hellfest. A ma décharge, un super pote m’a fait découvrir le Summer Breeze en Bavière et c’est devenu notre rituel. Et je ne cache pas que la quarantaine passée, l’incroyable affluence du Hellfest ne m’attire pas outre mesure et mauvaise foi oblige, j’ajoute le temps de trajet, Clisson n’étant pas si proche. Bon, le lecteur doit savoir que des membres éminents de notre équipe font la route depuis Nice alors ce dernier argument est bien faiblard j'en conviens. Néanmoins, magnanime et toujours précurseur, le Hellfest a eu l’excellent idée de venir à nous avec cette tournée Warm-up désormais bien établie. Idée franchement sympa que cette tournée sponsorisée au rapport qualité-prix imparable et à l’affiche très attirante. 

Je débarque tardivement dans un Bikini à l’atmosphère estivale. C’est qu’il fait bien chaud sur Toulouse qui a passé la semaine à célébrer ses héros du foot qui ont conquis la Capitale, presque lourd même. On retrouve de ce fait une ambiance festival avec autant de gens à l’extérieur discutant (où on aperçoit entre autre Simon le guitariste des Pogo discutant avec des fans) qu’à l’intérieur où un premier round du fameux concours d‘Air-Guitar a lieu au milieu de la fosse alors que les roadies préparent la scène pour Betraying The Martyrs. Concept malin car fédérateur et aussi l’occasion de passer des classiques où un public bienveillant encourage autant les jeunes participants qu’il ne profite de ces chouettes titres. Et l’animateur est impeccable dans son rôle, chambreur ce qu’il faut, positif mais n’hésitant pas à recadrer sèchement deux fans à l’état d’ébriété avancée. Une rapide vidéo permet d’éteindre la salle et ainsi de préparer l’arrivée sur scène de Betraying The Martyrs. On retrouvera la même mécanique avant le show des Pogo Car Crash Control garantissant une fluidité dans le déroulé de ce warm-up. Vraiment bien ficelée cette soirée je vous dis. Décidément, il y a un immense savoir-faire dans l'évènementiel mais ça, c'est tout sauf un scoop. (Mais cela ne me semble pas inutile de le rappeler).

Betraying The Martyrs

Se présentant toujours de Paris mais avec un vraie dimension internationale, Betraying The Martyrs investit la scène du Bikini. C’est l’occasion pour beaucoup de présenter le nouveau vocaliste Rui Martins qui a remplacé le fameux Aaron Matts parti monter Ten56. Pas d’accrocs à l’horizon car un des guitariste porte un t-shirt de ces derniers. C’est propre, sain, respectable. C’est Victor Guillet qui cornaque l’ensemble assurant une grande partie de la communication. En même temps, en français dans le texte, c’est mieux et plus convivial. Il ne cache pas sa joie d’être là (c’est perceptible dans son attitude générale) et rappelle le plaisir de relancer les live après la crise sanitaire. Toujours ce metalcore à la sauce symphonique qui ma foi passe bien. On sent au passage  que le groupe est de plus en plus metalcore symphonique et s'éloigne toujours plus du deathcore des débuts. Sur ce dernier registre, Ten56. fait bien plus costaud. On a droit à un nouveau titre en première mondiale apparemment, sympathique attention pour un titre assez catchy sur les couplets et bien nerveux sur les refrains. Bien en place, impliqués, les BTM font le job, se paient quelques wall of death bien participatifs. Un show plaisant.

Pogo Car Crash Control

La vidéo rappelle la belle histoire entre le Hellfest et les Pogo, ce fameux live au Hellfest From Home qui n’est pas passé inaperçu, les performances live réussies sur site, décidément, P3C a le vent en poupe. Les franciliens de Seine et Marne ont bien brassé la région occitane avec un week-end (gastronomique) où le groupe a joué à Auch puis à Albi après avoir déjà évolué à Montauban. Si le groupe  dû ronger son frein pendant la crise sanitaire, un rattrapage intensif a eu lieu et ça se ressent car c’est un Olivier qui apparaît fatigué sur le plan vocal, lui qui précisera avoir la voix cassée. Pour autant, il assure le job impeccablement mais confiera que "vous n'avez pas de chance que vous nous voyez sur la fin de la tournée ». Gageons que cette dernière est un franc succès car même si les étudiants ne sont plus en ville, vacances scolaires oblige, l’affluence est convenable ce soir malgré un balcon fermé. Cela permet au groupe de bien brasser le pays ce qui devrait rapidement payer sur le plan d'une popularité et d'une reconnaissance déjà bien réelles. 

De nouveau, un pit en pleine forme qui s’amuse bien, un groupe bien rôdé qui déroule toujours sa formule à haute valeur énergétique. J’aime vraiment l’approche live retenue, un rouleau compresseur de cinquante minutes, quasiment aucune transition entre les titres, ça ne débranche pas, on est happé et jamais le rythme ne faiblit. Malin, le groupe place quelques interludes mais ces derniers sont souvent courts, efficaces et ne nuisent pas à la dynamique générale. Un petit solo très sympa basse / batterie de trente secondes, pas plus (quelle section rythmique !!!), quelques anecdotes du chanteur nous félicitant pour la victoire en foot valant au passage un commentaire amusant derrière moi (« on s’en bat les c… du foot ») annonçant que dans deux jours, il ne manquera pas de chambrer les nantais, racontant sa vaine tentative de se mettre au ballon ovale (« J’ai essayé le rugby. C’est violent ce sport. Voilà fin de l’histoire ») devant ses comparses hilares. 

On saluera la très belle initiative (et l’excellent sens de l’équilibre) de Simon grimpant sur une planche de surf, se faisant porter par le public et assurant parfaitement rythmiques et solos. Ce dernier sera félicitée par une Lola toujours aussi impliquée sur scène et portant un t-shirt à l’effigie du groupe Madam, formation locale recommandable. Seize titres au compteur, un rythme incessant, de belles variations entre gros riffs coriaces et passages plus chantées (où on sent bien Olivier un peu dans le dur sans que ce ne soit problématique). Il se fera aider par Victor Guillet des BTM venu accompagner les Pogo sur Qu’est qui Va Pas ? où comme cela semble la tradition, les deux groupes du Warm-Up s’associent sur scène.

Très gros show (encore !) des Pogo, toujours aussi attachants, en place. Le groupe a dû beaucoup apprendre de cette tournée assez intensive. Déjà hâte de les revoir et l’attente ne sera pas bien longue car le groupe jouera le premier jour du Xtreme Fest de Carmaux pour une journée qui ressemble sur le papier au « show de l’année » avec, outre les P3C, Madball, Terror, Ten56. et autre Landmvrks. Ça tapera dur n’en doutons point. Je délaisse le final du Air-Guitar, on me le pardonnera j’espère. Soirée bien sympathique, remarquablement organisée et deux très bons shows. Un jeudi soir réussi en somme. 

 

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