Belle affiche que celle présentée à l'Elysée Montmartre le 15 mars dernier ! Ce soir-là fut celui de mes retrouvailles avec Kamelot, groupe que je n'ai pas vu sur scène depuis 2012 (très bon concert au Bataclan) et dont - je l'avoue - je me suis un peu détourné ces dernières années. Et tant qu'à jouer totalement la carte de la transparence, je vous dis tout de suite que la présence de Myrath (en deuxième position) sur l'affiche a beaucoup joué quant à ma venue. Ce fut également l'occasion de découvrir League Of Distortion et Eleine, prévus pour chauffer la salle. Une salle vraiment loin d'être remplie au moment où démarre la soirée mais est-ce vraiment choquant ? Quatre groupes et, par conséquent, des horaires pas évidents (ouverture des portes à 18 heures, League Of Distortion commencera son set très tôt alors que beaucoup de personnes attendent de pouvoir entrer) pour ceux qui souhaiteraient tout voir. Cependant, votre serviteur a pu arriver tôt et va donc vous détailler tout cela. League Of Distortion Arrivé tôt, certes, mais pas assez pour voir le show complet donné par League Of Distortion, petite sensation allemande qui a sorti son premier album il y a quelques mois. Je loupe donc les premiers morceaux joués mais peux entendre Rebel By Choice, le single Wolf Or Lamb (très entêtant avec son refrain qu'il suffit d'entendre une fois pour l'avoir en tête toute la journée) et le final L.O.D. plus bastonnant. Tout cela s'écoute bien, c'est du metal/rock mélodique rythmé aux sonorités modernes (avec du sample électro en renforts) mené par la chanteuse Anna Brunner qui a fait partie du groupe Exit Eden. La vocaliste a une voix bien puissante et le groupe fait preuve d'une bonne énergie. Ce n'est pas une énorme claque mais le potentiel est perceptible. Le son est plutôt bon - surtout pour une première partie - et les Allemands ont même pris le soin de travailler un peu leur mise en scène sur le début de Wolf Or Lamb. En effet, ils arrivent tous avec des capuches et la chanteuse est vêtue tel un chaperon rouge. Le groupe est sympa et reconnaissant, il communique son plaisir d'être là et remercie chaleureusement le public qui, bien que très clairsemé, s'est montré globalement accueillant. 
Setlist League Of Distortion : 01. My Revenge 02. Solitary Confinement 03. It Hurts So Good 04. Rebel By Choice 05. Wolf Or Lamb 06. L.O.D. Eleine Cela fait un petit moment que je vois passer le nom d'Eleine, sans jamais vraiment avoir pris le temps de m'arrêter et voir (ou plutôt entendre) de quoi il en retournait. Ce soir, c'est donc l'occasion d'en savoir plus. Je suis vite fixé : les Suédois livrent un metal symphonique bien heavy et enlevé. Vu le style, on ne sera pas étonné d'avoir du sample à profusion (pas de claviériste sur scène et, j'imagine, pas les moyens d'emmener un petit orchestre en tournée... sans blague). La section rythmique est bien robuste et la vocaliste a plutôt une jolie voix. Les premiers titres, tous issus du dernier album en date (Dancing In Hell) sont sympathiques mais assez convenus dans leur genre. J'aime bien, c'est solide, mais ne suis pas plus ému que cela. Ava Of Death, en troisième position, va légèrement changer la donne avec un bon refrain qui la fait sortir du lot. Puis All Shall Burn, dans un style heavy bien épique, fera encore mieux.  
Ce soir, les différents groupes ont quasiment tous de la nouveauté ou de l'inédit à offrir. Eleine est le premier à dégainer en présentant en avant-première son prochain single intitulé We Are Legion, un morceau qui se veut un hommage à ses fans. On est très chaleureusement remercié, on a le droit à du "together, we are so very strong"... et le guitariste - fort sympathique - propose une petite battle en divisant le public en deux... pour finalement unir les deux côtés car, comme dit plus haut, ensemble on est bien plus fort ("united by the power of metal and Satan himself" dans le texte... un peu d'humour ne gâte rien). Le set s'achève sur un vieux titre, le seul extrait de leur premier album : Death Incarnate, compo sur laquelle les fans sont invités à chanter au moment du refrain. Un set qui ne m'a pas bouleversé mais néanmoins sympa. 
Setlist Eleine : 01. Enemies 02. As I Breathe 03. Ava Of Death 04. All Shall Burn 05. We Are Legion 06. Death Incarnate Myrath Comme je vous l'ai dit en intro, ma présence ce soir est en (grande) partie due à celle de Myrath. J'ai hâte de les revoir, le concert longtemps promis en tête d'affiche (au Forum de Vauréal) pour l'album Shehili (2019) n'aura finalement jamais eu lieu à cause de la pandémie mais je garde un très bon souvenir de leur passage (dans la même salle que ce soir) en novembre 2019, en co-tête d'affiche avec Beast In Black. En plus, sur les réseaux, on nous a promis des nouvelles chansons. Ça donne envie. Et le set démarre d'ailleurs par un titre inédit, heavy et conquérant... c'est To The Stars et le premier avant-goût donné de l'album à venir est positif. Petit changement depuis la dernière fois, Kevin Codfert (producteur du groupe) occupe maintenant le poste de claviériste à plein temps, puisque les Tunisiens se sont séparés d'Elyes Bouchoucha. Autre différence qui saute aux yeux, statut d'invité (et non de tête d'affiche) oblige, la configuration n'est pas du tout la même. Pas de danseuse, pas de décors exubérants, tout est bien plus sobre... on se concentre sur l'essentiel. L'ambiance monte d'un cran quand le combo enchaine avec des compos plus connues comme l'imparable Born To Survive ou Dance. Zaher Zorgatti est content de nous retrouver et nous balance un petit "ça va la famille ?" qui fait son effet. Il nous informe qu'après avoir joué un nouveau morceau, ils vont nous en proposer un autre mais qu'il ne faut pas le diffuser, c'est juste pour nous... "faites pas les cons !", ajoutera t-il avec un petit sourire. Il en profite pour nous annoncer que le nouvel album sortira en septembre. C'est noté !  
A part cela, le set se déroule vite et bien. Mais il manque quelque chose. Difficile de mettre le doigt dessus... Car les chansons proposées sont bonnes (on ne crachera pas sur Monster In My Closet ou Beyond The Stars, on est content de découvrir le nouveau titre Child Of Prophecy, très mélodique, avec une intro au piano calme puis un développement plus heavy et mid-tempo), Zaher chante très bien et donne de sa personne (il se propose avec humour de remplacer la danseuse que le groupe a l'habitude d'avoir avec lui sur scène), pour une fois, on entend particulièrement bien la guitare de Malek (le petit point faible des prestations passées de Myrath en ce qui me concerne venait du fait que la gratte était toujours un peu en retrait... là, elle est bien présente, épaisse, solide... ça donne un petit côté robuste bien sympa). Alors, pourquoi est-ce que les Tunisiens ne mettent pas totalement le feu ? Difficile à dire. L'ambiance est bonne mais on a connu le public plus festif ou fou... Le groupe lui-même ne semble pas totalement habité, il déroule son set avec professionnalisme mais ça n'est clairement pas l'euphorie. Un petit coup de fatigue ? Bon, pas de quoi se plaindre non plus, on passe un très bon moment, et le dernier quart du set, consacré à l'album Legacy avec Endure The Silence puis Believer (précédée de l'intro Jasmin, sur laquelle Morgan Berthet nous ressort une partie de batterie phénoménale) est excellent. La salle, toujours peu remplie (à moitié vide ?) se manifeste et chante sur ce dernier titre... ce qui fait une belle conclusion. Car oui, c'est déjà la fin... et ça aussi, c'est frustrant. On savait bien que le groupe ne jouerait pas une heure mais là, une petite quarantaine de minutes, c'est vraiment peu. En plus, histoire de râler un peu (parce que j'aime bien ça), on nous avait promis trois nouveaux titres et, au final, on en aura eu que deux. J'imagine bien que Myrath n'y est pour rien / n'a pas eu son mot à dire... Il me tarde donc de revoir le groupe le plus vite possible, avec un set complet, plus de monde, une ambiance plus folle et, je l'espère, un enthousiasme et une énergie (sur scène et dans la salle) montés d'un cran pour un concert excellent et pas juste sympa.  
Setlist Myrath : 01. To The Stars 02. Born To Survive 03. Dance 04. Monster In My Closet 05. Beyond The Stars 06. Child Of Prophecy 07. Endure The Silence 08. Believer Kamelot J'étais plus venu pour Myrath que pour Kamelot, c'est ainsi. Et pourtant, c'est bien le concert de Kamelot qui m'aura le plus convaincu ce soir. Parfait ? Non, pas forcément... mais ça n'est pas grave. De toute façon, je ne suis plus assez fan du groupe pour ressortir d'une telle expérience avec des étoiles plein les yeux... mais force est de constater que le quintet nous a offert un très bon show. 
Dans deux jours sort The Awakening, nouvel album du combo. Et c'est donc avec de la nouveauté que le set démarre : on est immédiatement emporté par le véloce Opus Of The Night (que les fans ont pu découvrir depuis quelques semaines déjà). Super refrain, grosse énergie, light-show somptueux, belle scène avec le backdrop de l'album sur le point de sortir, la batterie surélevée... Bref, visuellement, ça en jette. Et, en plus, les musiciens font tout ce qu'ils peuvent pour galvaniser la foule. A ce propos, la salle n'est définitivement pas remplie. Je pensais que, sur la fin de la soirée, sur le temps des deux derniers groupes, ce serait le cas mais non. Popularité en petite perte de vitesse ou dommages collatéraux causés par les mouvements sociaux secouant notre capitale ?  
Comme à leur habitude (ou comme dans mes souvenirs), les musiciens bougent beaucoup... enfin, surtout le bassiste qui ne tient pas en place, à tel point qu'il me donne l'impression de s'être envoyé deux litres de café à l'apéro (et ça, c'est la version "légale" de ce que j'imagine). Dès les premiers titres, Thomas Youngblood vient se pencher au-dessus du premier rang... Tommy Karevic n'hésite pas à venir également, ce qui accentue visiblement (ainsi que d'un point de vue sonore) la ferveur des fans déjà bien en forme. En plus, les titres en début de show sont loin d'être des morceaux au rabais : juste après Opus Of The Night, ce sont Rule The World (la seule rescapée de l'album Ghost Opera), Insomnia et When The Lights Are Down qui déboulent. 
Comme dit plus haut, c'est la soirée des avant-premières : Kamelot nous offre donc New Babylon, un titre bien "bombastic" avec des gros chœurs à la Epica. Catchy. Ça peut donner envie aux fans d'aller s'acheter l'album en vente au stand (deux jours avant sa sortie) ! Karevic brille... mais il n'est pas le seul. Le bougre est notamment bien accompagné par la chanteuse Melissa Bonny (Ad Infinitum) qui intervient régulièrement pendant le concert (sur les nouveaux titres mais également sur Sacrimony, March Of Mephisto, Phantom Divine ou Liar Liar) pour lui donner la réplique. Chant clair, chant growlé, elle assure et apporte un vrai plus au show. 
Kamelot fait la part belle aux albums récents, ceux qui ont été enregistrés avec leur vocaliste actuel, mais ne délaisse pas totalement la période Roy Khan en lui consacrant un tiers des chansons jouées ce soir. En plus des titres déjà cités plus haut, il y aura Karma et l'hymne Forever (juste avant le rappel) bien rallongé puisque ce sera le moment choisi pour faire chanter les fans et présenter le groupe. Les compos speed du groupe ont une fâcheuse tendance à se ressembler (c'est l'une des raisons pour lesquelles je me suis moins intéressé à Kamelot ces derniers temps) et je suis étonné de le voir enchaîner Veil Of Elysium et Sacrimony dans le set mais, à part cela, on a le droit à une alternance de compos anciennes/récentes ou rapides/mid-tempo plutôt équilibrée. Je me régale sur Vespertine (quel refrain !) et me fait la réflexion que le show n'est pas entaché de longueurs excessives... Même le solo de batterie (moment que tous les groupes n'arrivent pas à rendre intéressant / divertissant) est chouette. La soirée se conclut sur un rappel constitué de Phantom Divine, le nouveau morceau One More Flag In The Ground (bien taillé pour le live) sur lequel Tommy déambule avec un drapeau français et Liar Liar, tous parfaitement exécutés. Bien que je reproche au groupe un manque de riffs dans ses compos et un côté pas très "rock'n'roll" sur scène (avec un recours trop importants aux bandes/samples), je suis impressionné par la qualité générale de la prestation. C'est en place, les musiciens sont impeccables et mouillent la chemise, les vocalistes nous régalent, le visuel est chiadé... Un très bon moment. 
Setlist Kamelot : 01. Opus Of The Night (Ghost Requiem) 02. Rule The World 03. Insomnia 04. When The Lights Are Down 05. New Babylon 06. Veil Of Elysium 07. Sacrimony (Angel Of Afterlife) 08. Vespertine (My Crimson Bride) 09. March Of Mephisto 10. Karma 11. Jolee 12. Drums solo 13. Forever ---------------------------------------------- 14. Phantom Divine (Shadow Empire) 15. One More Flag In The Ground 16. Liar Liar (Wasteland Monarchy)
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