Groupe:

H.E.A.T. + Reach + Temple Balls

Date:

17 Mai 2022

Lieu:

Paris

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Grosse émotion personnelle en cette soirée du 17 mai 2022... Bien sûr, je suis ravi de voir H.E.A.T. pour la première fois en concert (et encore plus a posteriori) mais ce n'est pas pour cela que je décide de commencer ce live report tel que je viens de le faire. Non, le fait est que, pour la première fois depuis mars 2020, je rédige à nouveau un compte-rendu de concert pour ce site... et il va sans dire que cela m'avait énormément manqué. J'avais bien évidemment prévu de vous parler d'un tas d'autres shows avant celui-ci mais comme ils ont tous été successivement annulés ou reportés pour cause de pandémie, c'est avec cette affiche placée sous le signe du Hard Rock suédois (et finlandais aussi, de par la présence de Temple Balls en ouverture) que je reprends enfin la plume.

Ne perdons pas de temps et entrons directement dans le vif du sujet avec le premier groupe à fouler les planches du Nouveau Casino ce soir : les Finlandais de Temple Balls (dont j'ai loupé un ou deux titres, le temps d'arriver). Quand j'entre dans la salle, l'ambiance est agréable mais on sent chez le public comme une petite retenue. Peut-être que, comme moi, une partie de l'auditoire (qui s'est d'ailleurs déplacé assez nombreux, la salle est très correctement remplie, ça fait plaisir) ne connait pas franchement la musique proposée par le quintet venu du froid. Je me rends compte que le groupe est complètement dans le thème musical de la tête d'affiche de cette tournée. C'est du hard très mélodique, assez énergique et aux mélodies un peu sucrées qui nous est proposé. Au fur et à mesure du set, on sent que le combo marque des points et s'attire de plus en plus les faveurs du public.  

Je ne vais pas mentir, je n'ai pas trouvé les compos transcendantes. Comme dit juste avant, c'est dans le thème, il y a de l'énergie et de la bonne humeur, mais je ne suis pas scotché non plus... Cependant, comme tout le monde autour de moi, j'ai le sourire et me montre de moins en moins réservé, notamment sur Bad Bad Bad qui nous fait bien taper des mains. Le frontman prend son rôle à cœur, nous remercie, nous incite à faire du bruit, demande si on aime les solos de guitares avant que les deux gratteux du groupe se lancent dans un petit duo sympa entre deux titres... il ajoutera qu'il fait "fucking hot tonight" (il n'a pas tort)... Et tout cela fait qu'après une petite demi-heure, le groupe quittera la scène sous les applaudissement très chaleureux de la salle.

 

En deuxième position sur l'affiche, un groupe suédois répondant au nom de Reach. Et cela me dit quelque chose. En effet, j'ai bien vu un groupe de hard suédois du même nom en 2015, en première partie d'Eclipse. Mais là, quand le trio débarque, je suis confus... je ne reconnais pas du tout les musiciens vus il y a sept ans. Est-ce bien le même groupe ? Eh bien, il semblerait que oui... Il me semble d'ailleurs reconnaître le guitariste (dont les cheveux ont nettement raccourci) et qui est devenu le frontman du combo, s'occupant donc aussi du chant. Le batteur m'est également familier. Mais pas le bassiste. Et surtout, le style musical a, lui aussi, clairement changé. On est face à du rock débarrassé de la touche FM observée juste avant (et qui reviendra avec H.E.A.T.) et bien éloigné des années 80.

Le chanteur guitariste arbore un style vocal, sur les premiers titres, qui peut parfois évoquer celui de Jeff Buckley ou de Matthew Bellamy (Muse). Sur la deuxième compo de la soirée intitulée New Frontier, on comprend qu'on a affaire à un groupe assez original (bien plus que Temple Balls, notamment). Ambiance western, samples de cuivres, changements de rythme... le titre est entraînant et intéressant. Avec Young Again, juste après, c'est clair, on n'a pas fini d'être surpris : chaque titre proposé est résolument différent du précédent. Celui-ci fait dans la pop légère et sautillante. C'est décontenançant. D'ailleurs, je suis décontenancé. Comme quoi... mission accomplie pour le trio. Par la suite, de la ballade "creepy", une chanson pour danser (c'est le leader du groupe qui le dit), puis un titre très disco rock. Bref, le set est très original, varié pour ne pas dire barré. Le concert se terminera avec The Law, une compo nettement plus rock et fédératrice. Allez je vous mets un lien ici pour que vous voyez un peu de quoi il s'agit. Verdict : un set moins "dans le thème" que celui de Temple Balls mais que j'ai personnellement trouvé plus intéressant, moderne et abouti. 

 

La salle me paraissait déjà bien remplie à mon arrivée mais au moment où H.E.A.T. prend les commandes, la fosse s'est carrément densifiée ! Grosse ambiance, accueil chaleureux de la part des fans (dont certains avaient acheté leur place en 2020, ce show ayant lui aussi subi les reports auxquels nous nous sommes plus ou moins bien habitués depuis deux ans) et le groupe qui attaque son set avec un air conquérant. Surtout le chanteur Kenny Leckremo visiblement très content d'être de retour (pour rappel, ce vocaliste était présent sur les deux premiers albums de H.E.A.T., avant de se faire remplacer par Erik Grönwall maintenant parti chez Skid Row). Et quand je dis "content", je ne suis clairement pas assez précis. Le terme exact serait plutôt "surexcité" voire "sous cocaïne"... tellement il bouge, saute, danse, virevolte... et cela, de la première minute du show à la dernière. Quelle énergie. Je me suis épuisé rien qu'en le regardant... tout en me demandant combien d'hectolitres de sueur il avait dû réussir à perdre le temps de la soirée. 

Les trois premiers titres joués appartiennent tous au dernier album en date, H.E.A.T. II. One By One met le feu d'entrée, le son claque bien, Comme dit plus haut, Leckremo semble monté sur ressorts (et il est en voix)... la fosse bouge et chante, tout commence très bien. Les refrains de Rock Your Body et Dangerous Ground sont extrêmement fédérateurs donc l'ambiance reste des plus chaleureuses. J'avais entendu des doutes quant aux capacités vocales du frontman... Non pas parce qu'il est considéré comme incapable, il semble même généralement plutôt apprécié, mais plus parce que les lignes hautes de Grönwall pourraient ne pas tout à fait lui correspondre. Eh bien force est de constater que le bougre s'en tire très bien. Cela dit, puisque Kenny est de retour, le groupe en profite pour ressortir pas mal de titres extraits de ses deux premiers albums (du premier, surtout). C'est ainsi qu'après un Redefined très pop qui calme un peu le jeu, H.E.A.T. va balancer pas mal de vieilleries comme Straight For Your Heart, Late Night Lady ou Come Clean... et c'est très sympa. Très sympa à défaut de plus en ce qui me concerne car je trouve tout de même que les albums enregistrés avec Grönwall sont globalement plus efficaces et entraînants que les premiers... Ce n'est que mon avis, bien sûr, mais du coup, j'aurais bien aimé plus de compos extraites du très bon Tearing Down The Walls par exemple (il n'y en a qu'une, A Shot At Redemption, à la toute fin). Emergency était sur la setlist à la base mais a malheureusement été barrée ce soir... Point Of No Return aurait également fait des merveilles, m'est avis, mais bon, c'est comme ça... 

Et je ne vais pas me plaindre non plus car le set des Suédois est globalement très bien mené (même si la présence d'un solo de batterie - pas bouleversant - en milieu de parcours, pour un petit show d'une heure dix, ne parait pas franchement indispensable). La bonne humeur du groupe, l'énergie déployée par son chanteur et la réaction de la salle font que l'on passe un très bon moment. Pour ne rien gâcher, H.E.A.T. proposera deux nouveaux titres, extraits de l'album prévu pour août, déjà bien connus des fans puisqu'il s'agit des singles Back To The Rhythm et Nationwide. Ils passent l'épreuve du live avec mention, taillés pour la scène qu'il sont !

Sur Beg Beg Beg, deux choses à signaler. La première : le chanteur et le guitariste dans un petit duo guitare voix bien sympathique, très rock'n'roll, chacun tentant, l'un après l'autre, de reprendre ce que fait son comparse. La seconde : Leckremo repère au premier rang une petite fille munie de son casque anti bruit et ne résiste pas à l'envie de la faire monter sur scène. Il essaie de la faire chanter avec lui mais la petite a du mal à comprendre les consignes en anglais... n'empêche, elle ne risque pas de l'oublier ce concert. Elle se fait acclamée comme il se doit, fait un petit devil's horns avec Kenny et redescend rejoindre ses parents. Fun ! Le chanteur ne cache pas sa joie, il hallucine de voir une fan aussi jeune... et nous déclare "That's what the future of rock'n'roll looks like" (= "voilà à quoi ressemble le futur du rock'n'roll", pour ceux qui ont séché les cours d'anglais au collège). 

On approche de la fin du concert et cela se sent car, après une poignée de titres sympathiques à défaut d'être transcendants (je me suis déjà exprimé sur le sujet, je n'en rajoute pas), les hits reviennent en force. Living On The Run (excellente), Nationwide (bien rapide et percutante) et la très fédératrice A Shot At Redemption qui se charge de clôturer le bal nous font passer un excellent moment. C'était ma première fois... mais je me suis juré en sortant que ce ne serait pas la dernière. H.E.A.T., sur scène, ça fait beaucoup de bien. Vivement la prochaine tournée. 

Setlist de H.E.A.T. :

01. One By One
02. Rock Your Body
03. Dangerous Ground
04. Redefined
05. Straight For Your Heart
06. Late Night Lady
07. Come Clean
08. Drum Solo
09. Back To The Rhythm
10. Beg Beg Beg
11. 1000 Miles
12. Living On The Run
13. Nationwide
14. A Shot At Redemption

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