Un grand merci à M. Jean-Claude Robidas qui a réussi à sortir, une fois de plus, des photos remarquables, malgré des conditions pas évidentes. Merci également à Thierry, et au groupe Artery pour leur accueil.
C’est la sympathique salle du Showcase à Angoulême qui accueille aujourd’hui une date organisée par les thrasheurs d’Artery. Une affiche à tendance thrash certes, avec des relents Death certes, mais pas que… Le tout dans une ambiance bon enfant malgré un public clairsemé.
Endbroken
C’est Endbroken qui a la lourde tâche d’ouvrir cette soirée. Lourde, parce qu’il y a très peu de public et, mis à part les connaisseurs, ben c’est bien tristoune. Mais le groupe poitevin, qui se compose de Kan et Fab à la guitare, de Nono à la basse, Nico à la batterie et de JC au chant, va vite réchauffer l’atmosphère.
Une première intro avec un petit accent Slayerien et le show démarre sur les chapeaux de roues. Le groupe propose un thrash assez intense, avec des riffs rapides et acérés. La voix de JC est gutturale et assez sèche. C’est globalement bien construit et, dès que le propos s’alourdit, grâce à certains riffs et surtout le jeu de batterie qui insiste beaucoup sur les toms basses, le groupe se rapproche du Hardcore. Le headbang est alors en mode automatique.
JC nous présente le contenu de ses lyrics avec une chanson dédiée à Satan et précise : « comme tous les bons groupes de Metal ». Puis il enchaîne avec une chanson qui invite à venir assister à ses propres funérailles, une bière à la main. On sent de la part de ce groupe un certain second degré et surtout une envie folle de se faire plaisir sur scène. Le public adhère à une prestation convaincante, et remercie chaleureusement le groupe. C’est amplement mérité.
Exhaurio
Second groupe poitevin de la soirée, c’est Exhaurio qui prend place et ç'aura été ma découverte de la soirée. Le groupe se compose de Benjamin Mialon derrière le micro, de Nicolas Gallardo à la guitare et aussi au chant, de Florian Piet à la basse et également au chant, et de Hugo Desceliers à la batterie, mais pas au chant. Le groupe officie dans un thrash résolument moderne avec donc trois chanteurs qui se complètent.
Ce qui définit leur prestation de ce soir, c’est avant tout une belle énergie qui donne vraiment envie sur scène. La complémentarité entre les trois chants y est aussi pour beaucoup. Le bassiste ne tient pas beaucoup en place et harangue le public pour les motiver à bouger.
Mais au-delà de cette prestance scénique, le groupe multiplie les influences. On sent que ce jeune quatuor a avalé des tonnes et des tonnes de musique pour en prendre quelques bribes afin de les incorporer à leur musique. La base est thrash certes, les breaks de basse peuvent s’avérer Primusien, mais il y a également quelques accélérations à la limite du Black qui font écho à Deafheaven version Sunbather. La voix de Benjamin peut d’ailleurs s’apparenter à celle de George Clarke par son timbre et son intensité. Bref, c’est la fête aux tempos et aux mélodies diverses et variées sur scène. Et même si cette diversité n’est pas évidente à appréhender en live, c’est une bien belle surprise.
Malheureusement, cette prestation sera coupée en plein vol, puisque le guitariste voit son ampli rendre l’âme et, malgré deux, trois essais pour tenter de continuer, il doit jeter l’éponge et par conséquent le groupe s’arrête là. Dommage…
Setlist de Exhaurio :
01. Abysses 02. N.N.T.T 03. Eternel Retour 04. Doomed To Die 05. Disease 06. Elegy 07. Six Pieds Sous Mer
Iron Flesh
Après vérification sur le site, c’est notre troisième Live Report de l’année concernant Iron Flesh ; pour vous dire que le groupe a été particulièrement actif cette année dans l’underground, suite à la sortie de Scourge Of Demonic Incantations en avril 2018.
Le groupe installe ses roll-ups toujours aussi glauque de chaque côté de la scène et c’est parti pour une bonne leçon de Death Old School. L’ambiance dégagée par Iron Flesh est toujours aussi froide et sombre. Et même si la recette est la même que lorsque j’avais eu le plaisir de les découvrir au Festival du Vars Attack, le groupe a plus de mal à emmener l’auditoire avec eux. Est-ce le fait que ce soit le seul groupe de Death de la soirée ? Peut-être… Même les efforts de Julien pour haranguer le public pour qu’il se bouge sur quelques accélérations n’y feront pas grand-chose…
Pourtant, Iron Flesh sur scène, c’est du solide sur les appuis, comme on dit dans le sud-ouest. Ils savent distiller avec finesse leurs mélodies, leurs accélérations et leur plaisir à être sur scène. Et puis, nouvelle cerise sur le gâteau, Troops Of Doom en guise de conclusion, qui colle toujours aussi bien à l’ambiance et à l’univers du groupe et ne peut que ravir un fan de Sepultura de la première heure comme moi.
Setlist d'Iron Flesh :
01. Prophetic Mass Murdering 02. Demonized Nation 03. The Call Of The Ancient One 04. In Blood, Flesh And Fire 05. Condemned To Submission 06. Consumed By Fire 07. Psychological Enslavement 08. The Nameless Fog (Magnum Innominandum) 09. Obscure Paranoid Visions 10. Soul Devour 11. Troops Of Doom (Sepultura cover)
Artery
Les organisateurs de la soirée montent sur scène, remontés comme des coucous avec une furieuse envie d’en découdre. Comme je l’avais entraperçu grâce à leur dernier EP Deep Nature, Artery a clairement changé. Les deux roll-ups à l’effigie du groupe de chaque côté de la scène, un sample en guise d’introduction et c’est parti pour une heure de thrash/death tout en énergie.
Benoît, en véritable frontman, emmène tout sur son passage. Il ne tient pas en place une seconde, et n’arrête pas de bouger. Il monte sur la table du sondier, hurle en face to face avec le public, va hurler dans le public, s’enroule son fil de micro autour du coup,.. bref, une véritable pile électrique. Et côté chant, là non plus ça ne plaisante pas, la puissance dégagée est impressionnante.
Le reste du groupe n’est pas en reste. Thierry, principal compositeur du groupe, vient aussi chercher le public tout en balançant ses riffs de cochon. Ses chœurs sont aussi impressionnants de puissance et complètent le jeu de Benoît. Micka, derrière ses fûts, est assez incroyable puisqu’il est tout en puissance, tout en gardant une majorité du temps les yeux fermés ! Dusios est très à l’aise même si on sent bien qu’il est obligé de faire attention au collègue Benoît, « l’intenable » qui se situe juste à côté de lui. Seul Uelcos reste plus discret dans sa prestation physique mais avec sa magnifique huit cordes entre les mains, il est impressionnant de technique.
Artery a proposé une belle prestation, proche de la machine de guerre. Je reste convaincu qu’Artery n’est plus le même, certains apprécieront cette nouvelle direction plus « in your face », d’autres regretteront parce que « c’était mieux avant ». Ce qui est certain, c’est que le groupe aura du mal à faire l’amalgame des deux et devra certainement aller chercher un nouveau public.
Setlist Artery:
01. Dreamland 02. Eternal Sanctuary 03. Fed Up 04. Iced Earth 05. Lost In Darkness 06. The Sixth Time 07. Vikings 08. War letter
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