Artiste/Groupe:

Iron Flesh

EP:

Scourge Of Demonic Incantations

Date de sortie:

Avril 2018

Label:

Indépendant

Style:

Death Metal Old-School

Chroniqueur:

hourkach

Note:

16/20

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Après l'énorme claque reçue au Salem fin février et la découverte de Cryptic Grave dans la foulée, me voici de retour sur les terres bordelaises à la rencontre d'un one man band répondant au doux nom d'Iron Flesh. Crée en 2017 par le seul Julien Helwin, Iron Flesh n'a pas mis longtemps à se tailler une solide réputation dans le milieu underground en s'appuyant sur le talent d'écriture de son fondateur et en enchaînant de nombreuses prestations scéniques plus convaincantes les unes que les autres. Ceci n'a rien de vraiment surprenant quand on sait que le bonhomme a déjà martyrisé ses cordes au sein de références du genre telles que Otargos, Mithras ou encore (et surtout) Agressor. Ajoutez à ce projet des musiciens live motivés et totalement dévoués aux pulsions meurtrières de leur mentor et vous comprendrez aisément pourquoi je m'intéresse de près à cette jeune formation et à son deuxième EP intitulé Scourge Of Demonic Incantations. Maintenant que vous savez à qui vous avez affaire, restez bien sur vos gardes et préparez-vous à subir cette nouvelle déflagration sonore...

Rares sont les albums qui parviennent à attirer mon attention avant même que j’en aie écouté la moindre note. C'est le cas de cet EP qui m'a immédiatement tapé dans l'œil quand j'ai osé poser mon regard sur son artwork maléfique et dérangeant. L'auteur de cette délicieuse cruauté ("Jan") avait déjà réalisé la pochette du précédent méfait sorti en 2017, Worship The Necrogod, et il faut admettre que son travail demeure toujours aussi précis et colle parfaitement à l'univers "necrot" du quatuor bordelais. Iron Flesh ne met pas longtemps à confirmer tout le bien que je pense de lui car les premières notes de The Nameless Fog (Magnum Innominandum) me renvoient immédiatement aux premières heures du Death metal avec ce son aux senteurs putrides (enregistré au Heldscalla Studio) et cette voix rocailleuse à souhait. Pendant que Julien se lamente derrière son micro, ses trois acolytes passent leur temps à jouer avec mes nerfs en alternant les accélérations dantesques et les breaks plus assassins les uns que les autres. Ces nombreuses variations de tempo sont un pur orgasme auditif qui ne pourrait pas atteindre une telle puissance sans le talent et la dextérité hallucinante de ses deux guitaristes, Julien et Sylver (ex Ad Patres). Les deux zikos n'en sont pas à leur coup d'essai car leur expérience respective acquise au sein de différentes formations leur permet, aujourd'hui, d'enchaîner les soli et les prouesses techniques sans les faire sourciller.
Iron Flesh ne me laisse pas le temps de reprendre mon souffle et poursuit sa marche funèbre en proposant deux nouvelles complaintes intitulées The Call Of The Ancient One et Obscure Paranoid Visions. Le rythme d'ensemble se veut plus lent, plus pesant et bien plus mélodique que sur le premier morceau. Même si ces deux nouveaux titres comportent quelques accélérations et blasts à couper le souffle, Julien a davantage insisté sur l'intensité et la vigueur de ses cordes pour nous faire régulièrement basculer dans un Death Old-school mélodique de toute beauté. Il y a du génie chez ce garçon qui parvient toujours à s'inspirer de légendes telles que Grave, Necrophobic ou encore Hypocrisy sans tomber dans la caricature ou l'imitation sans intérêt. L'atmosphère créée par le frontman est unique en son genre et je dois reconnaître que les mélodies entêtantes assénées durant ces quelques minutes m'ont tout simplement scotché.
Je ne suis pas au bout de mes surprises car Iron Flesh durcit soudainement le ton avec sa quatrième pépite appelée Demonized Nation. Contrairement aux deux titres précédents, le quatuor accélère la cadence et balance un titre bien plus bestial et rapide que sur les autres chansons. Cet accès de violence me touche au cœur et provoque direct en moi l'envie d'en découdre au milieu d'un pit pour y casser le maximum de dentiers et headbanguer comme un enragé. L'interlude mélodique placé en milieu de chanson est également une vraie réussite et permet, encore une fois, de souligner l'énorme travail de Julien qui parvient toujours à faire cohabiter plusieurs styles sans renier sa propre identité. Chapeau bas l'artiste car Demonized Nation est tout simplement une tuerie ! Après cette énorme claque, les Bordelais achèvent leur démonstration en venant me pulvériser une dernière fois les cervicales à grands coups de rythmes mid-tempos et de riffs acérés en tout genre. A l'image des quatre boucheries précédentes, Consumed By Fire est un excellent morceau qui vous donnera envie de tout casser sur votre passage...

En simplement vingt minutes, Iron Flesh est venu bousculer mes certitudes en me prouvant que je n'étais pas qu'une brute épaisse assoiffée de blasts et de vociférations haineuses mais que je pouvais également apprécier certaines douceurs savamment orchestrées. Chaque morceau comprend bien son passage sombre et cruel mais ce Death old-school est sans cesse parsemé de mélodies et de prouesses techniques qui ne font que sublimer le travail effectué par le quatuor. Mon cher Julien, si vous avez le culot de sortir un premier album d'une telle intensité, je peux vous assurer que vous aurez droit à un grand coup de cœur de votre chroniqueur préféré ! Blague à part, continuez sur cette lancée et je ne serais pas étonné que d'excellents labels comme XenoKorp ou Great Dane Records pointent le bout de leur nez...Respect l'artiste !

Setlist de Scourge Of Demonic Incantations :

01. The Nameless Fog (Magnum Innominandum)
02. The Call Of The Ancient One
03. Obscure Paranoid Visions
04. Demonized Nation
05. Consumed By Fire