Accept + Hell

Date

06 Avril 2012

Lieu

Paris

Chroniqueur

Blaster of Muppets

L I V E R E P O R T

Est-ce parce qu'Accept a été inactif pendant les quelques années qui ont précédé son grand retour que nous les retrouvons déjà, en ce vendredi 6 avril, prêt à enflammer le Bataclan alors qu'ils nous régalaient sur la scène de feu l'Elysée Montmartre (hum...) il y a à peine quinze mois de cela ? Possible. En tout cas, ces messieurs n'ont pas chômé puisque les voilà, prêts à en découdre, avec une tournée européenne qui démarre le même jour que la sortie de leur nouvel album.

Dans leurs bagages, ils ont embarqué un groupe de première partie pas comme les autres : les Anglais de Hell ! Cette formation a la particularité de compter dans ses rangs le producteur d'Accept, Andy Sneap en personne, qui occupe le poste de guitariste pour l'occasion, et à qui on doit la résurrection de ce combo issu de la New Wave Of British Heavy Metal au tout début des années 80 mais qui n'avait pas percé à l'époque. C'est donc avec une certaine curiosité que je m'approche de la scène alors que le show des British commence.

Très vite, il apparaît que le mot "show" n'est pas usurpé quand il s'agit de décrire la prestation de Hell. Maquillages, backdrops représentant les murs et les vitraux d'une église... "satanique" bien sûr, et surtout un chanteur très porté sur la théâtralité avec changements de costumes et gestuelle très étudiée à la clé. Tout ça aurait pu être très sympa mais fut partiellement gâché par différentes choses.

Tout d'abord, le son qui se révèle aussi fort que brouillon. Ce ne fut pas vraiment un régal pour nos oreilles, loin de là. Si on peut toujours positiver en disant que l'ensemble était fort et pêchu, on déplorera tout de même le niveau sonore assourdissant et la difficulté à percevoir les mélodies à cause des guitares et du chant souvent en retrait.

Ce "détail" gênant mis à part, le set de Hell démarra avec quelques morceaux courts et rapides, un choix intelligent du groupe pour rallier le public à sa cause. Ainsi Let Battle CommenceOn Earth As It Is In Hell et Plague and Fyre lancèrent le concert sur de bons rails. Les riffs à l'ancienne, les montées dans les aigus et la prestation habitée du vocaliste David Bower font qu'on est forcément obligé de penser à Mercyful Fate ou à King Diamond, ce qui n'est pas un mal. En revanche, la prestation un poil grand-guignolesque du monsieur, si elle s'avère assez fun à regarder de prime abord, peut également se révéler un peu agaçante à la longue. C'est toute la difficulté de ce genre d'exercice.

Reconnaissons à Hell le goût du spectacle mené avec énergie et conviction. Et même si le show ne fut pas forcément du goût de tout le monde (il était facile de surprendre des regards où se mélangeaient ennui et consternation, notamment sur quelques morceaux plus longs et torturés pendant la deuxième moitié du set), le public leur réserva globalement un assez bon accueil. Pour ma part, je demeure partagé. J'ai bien aimé certains moments mais la médiocrité du son, le côté un peu "too much" de la prestation du frontman et la présence de quelques compos un peu moins faciles à digérer en milieu de parcours m'ont laissé une impression pour le moins mitigée. 

 

Setlist Hell :

01. Intro - Overture (Themes From Deathsquad)
02. Let Battle Commence
03. As Earth As It Is In Hell
04. Plague And Fyre
05. The Quest
06. The Oppressors
07. Macbeth
08. Save Us From Those Who Would Save Us


 

Si la prestation de la première partie de cette soirée ne fit pas forcément l'unanimité, toutes les voix du Bataclan s'unirent pour acclamer Accept comme il se doit dès leur entrée sur scène. Quelle ambiance ! Le groupe choisit de commencer son show avec un nouveau titre issu de Stalingrad, nommé Hellfire, que peu de spectateurs connaissaient étant donné que l'album n'était sorti que depuis quelques heures et pourtant, à en juger par la réaction des fans, on aurait pu croire que le groupe venait de balancer un de ses plus grands classiques ! Surprenant... et de bonne augure pour la suite. 

Deuxième titre, deuxième nouveauté. C'est au tour de la chanson Stalingrad de passer l'épreuve du la scène. Sauf que cette compo, beaucoup de fans la connaissent déjà étant donné qu'elle circule sur le net depuis plusieurs semaines... le thème est donc repris par une foule enjouée et l'entrain de celle-ci n'aurait pas été meilleur si le groupe avait joué Metal Heart (par exemple). Comme trop de nouveauté tue la nouveauté, c'est avec un Restless And Wild toujours aussi efficace (et apprécié) que les Allemands décident de poursuivre les hostilités. L'effet rouleau compresseur est toujours de mise étant donné que le groupe enchaîne les titres sans laisser le temps au public de souffler. La machine de guerre est lancée à une cadence infernale et rien ne semble pouvoir l'arrêter. 

Niveau interprétation, pas de surprise. On avait eu tout le loisir de se rendre compte à quel point le groupe maîtrisait l'art de la scène lors de son dernier passage par chez nous, et toutes les qualités observées à l'époque furent présentes une fois encore en cette soirée de début avril. Mark Tornillo est vraiment un chanteur convaincant, il assure aussi bien sur les vieux titres chantés à l'origine par Udo Dirskschneider que sur les siens. Hermann Frank est le plus discret de la bande et se contente de faire son boulot dans son coin, mais Wolf Hoffmann décoche assez de sourires pour deux et son charisme est désarmant. L'énergie du bassiste Peter Baltes fait plaisir à voir et la frappe de Stefan Schwarzmann est toujours aussi fougueuse. Comme on pouvait s'y attendre, le jeu du groupe est plus précis, efficace... carré.

Accept nous livra encore une nouvelle (et dernière) compo à mi-parcours et le choix se porta sur l'excellente Shadow Soldiers dont on imagine qu'elle ne quittera pas la setlist de sitôt.
Je vais quand même parler de deux petits bémols qui n'entachèrent pas cette soirée plus que cela mais qui méritent tout de même d'être mentionnés. En effet, si on put noter de petits efforts concernant les titres joués et leur enchaînement afin que ce concert ne ressemble pas en tout point à celui de l'année dernière, je regrette qu'ils ne furent pas plus nombreux. Certes, ce fut sympa d'avoir Living For Tonite et Monsterman, tous deux absents du concert de 2011, mais le fait que tous les titres joués à partir de Neon Nights jusqu'à Fast As A Shark (soit de la dixième à la dix-huitième chanson) furent exactement les mêmes qu'à l'Elysée Montmartre (avec le même solo en intro de Neon Nights, le même duo basse/guitare sur Bulletproof) me procura une sensation de déjà-vu... Pas grave, j'en conviens, mais j'aime les surprises. 

Deuxième bémol : le son, très bon en début de show, perdit en clarté et puissance lorsque s'approcha l'heure de quitter la scène avant le rappel. Ce fut particulièrement probant sur No Shelter avec des guitares très en retrait, et un ensemble qui sonna plus faiblard et confus que sur les titres précédents. Sur Pandemic, le phénomène prit une telle ampleur que la foule se mit à siffler et huer si bien que le groupe s'arrêta de jouer en plein milieu du morceau. Ils présentèrent leurs excuses (il n'y étaient pour rien) et quittèrent la scène le temps que ce problème technique fut réparé. Un peu moins de dix minutes plus tard, Accept revint et démarra à nouveau Pandemic... Ouf, le son était redevenu fort, puissant et clair. Cet incident n'a pas vraiment d'importance et, surtout, il n'est absolument imputable au groupe, mais il cassa tout de même un peu l'ambiance. Enfin, pas pour longtemps... car quand retentit le riff dévastateur de Fast As A Shark, la fête redémarra avec une énergie incontestable. Après ce grand moment de speed rageur et fédérateur, nos amis teutons quittèrent la scène du Bataclan pour mieux revenir quelques minutes plus tard.

C'est sur Metal Heart que le rappel démarra. Que dire ? Encore un hymne incontournable repris par un Bataclan surchauffé ! Pour l'occasion, une grosse tête de lion (logo présent sur les premiers albums du groupe) était visible au dessus de la batterie. Une excellente Teutonic Terror plus tard, ce fut évidemment le classique Balls To The Wall qui fit office de conclusion. Et voilà, on s'est encore pris une bonne claque ! Vingt-et-un titres, deux bonnes heures de concert, pas se blabla, un groupe carré et en grande forme, des fans enthousiastes... Accept est bel et bien de retour et Blood Of The Nations n'était pas qu'un feu de paille. Pour ceux qui aimeraient revoir le groupe sur scène et découvrir davantage de nouvelles chansons, patience... cela devrait se faire assez rapidement (on parle du début d'année prochaine). Voilà une perspective qui fait plaisir ! 

Setlist Accept :

01. Hellfire
02. Stalingrad
03. Restless And Wild
04. Living For Tonite
05. Breaker
06. Son Of A Bitch
07. Bucket Full Of Hate
08. Monsterman
09. Shadow Soldiers
10. Neon Nights
11. Bulletproof
12. Losers And Winners
13. Aiming High
14. Princess Of The Dawn
15. Up To The Limit
16. No Shelter
17. Pandemic
18. Fast As A Shark
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19. Metal Heart
20. Teutonic Terror
21. Balls To The Wall

 

 

 

 

 

 

 

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