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Yngwie Malmsteen
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C H R O N I Q U EConnaissez-vous la traduction du mot Relentless ? Cela signifie "Implacable". Pas étonnant comme titre d'album pour le moins modeste des guitar-heroes. A l'écoute, la première expression qui vient en tête est plutôt "foutage de gueule". Relentless fait tout bonnement partie des albums les moins originaux du suédois (c'est pour dire !). Il ne fallait pas s'attendre à grand chose quand Tim Ripper Owens, quelques jours avant la sortie de Relentless, déclarait qu'il ne savait même pas si sa voix était sur l'album. Et oui, Relentless est composé de chutes du précédent album Perpetual Flame pour les morceaux chantés et de nouveaux morceaux instrumentaux (si l'on peut appeler ça "nouveaux"). Sur un morceau, c'est même Yngwie qui pousse la chansonnette. Première constatation dès les premières notes : la production est un peu plate, on aurait pu espérer mieux. Après un Critical Mass assez heavy et ultra-traditionnel chanté par Owens, le premier instrumental est Shot Across The Bow - de l'instrumental façon Malmsteen tel qu'on l'entend depuis vingt-cinq ans, aucune magie. On est loin des Far Beyond The Sun et des Baroque N' Roll. C'est sur Look At You Now qu'Yngwie assure le chant et là, nouvelle blague. La mélodie du refrain est strictement la même que Live To Fight (Another Day) extrait du précédent album ! Et niveau voix, autant Yngwie assure grave quand il s'agit de chanter du Hendrix mais sur ses compos, c'est plutôt moyen. Après un Relentless instrumental dont l'originalité atteint péniblement le niveau de la mer, Enemy Within revient dans le très heavy. Cette fois, Owens hurle carrément, un retour vocal à son expérience au sein de Judas Priest. Heureusement, la seconde moitié de l'album relève le niveau général. Pas grâce aux instrumentaux Knight Of The Vasa Order et Into Valhalla qui, bien qu'ils soient sympathiques, restent entendus mille fois. Mais grâce aux deux morceaux chantés Caged Animal et Tide Of Desire. Caged Animal possède un refrain super accrocheur, les sweepings de Malmsteen sont vraiment excellents lors des solos et plusieurs riffs rappellent même le bon vieux Rising Force. Tide Of Desire est quant à lui plus guilleret et épique, on prend plaisir à taper du pied et à chantonner. Sur cette seconde moitié, à nouveau carton rouge pour deux instrumentaux. Tout d'abord, le père Yngwie a osé enregistrer en version album l'Adagio d'Albinoni. Une version sur laquelle les thèmes de guitare sont noyés sous des nappes de clavier envahissantes. Franchement, cela fait vingt cinq ans que le bonhomme le joue sur scène chaque soir ! Pas un enregistrement live sans qu'il y ait l'Adagio et là, en 2010, le mettre sur un nouvel album studio sent carrément le remplissage. Le second carton rouge étant le long instrumental Cross To Bear de plus de sept minutes. Basé sur des synthés et dans une ambiance un peu mélancolique/ballade ressemblait à Air ou à Like An Angel, le suédois nous assomme et provoque l'ennui par sa masturbation incessante, même si on ne peut pas renier qu'il a un sacré feeling. Les deux autres morceaux chantés, Axe To Grind et Blinded, sont de l'ultra-classique Malmsteenien. Blinded est cliché de chez cliché : Owens tente de monter dans les aigus, sa voix sur le refrain est boostée au delay et Malmsteen descend ses gammes en alternant les canaux gauche/droite du stéréo. Nouveau et dernier remplissage inutile pour conclure l'album : Arpeggios From Hell qui est aussi une reprise d'une instru déjà présente sur l'album War To End All Wars. Relentless est donc un album franchement dispensable. Bien évidemment, Yngwie Malmsteen reste un immense musicien comme il a pu le démontrer lors de sa tournée avec le G3, un des plus grands guitar-heroes mais il n'a peut-être jamais autant tourné au rond. Au cours de ces dernières années, il a fait d'excellents albums comme Facing The Animal ou Alchemy, des moyens comme Attack! ou Perpetual Flame et des très décevants comme Unleash The Fury ou ce nouveau Relentless.
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