Xandria

Artiste/Groupe

Xandria

CD

Neverworld's End

Date de sortie

Février 2012

Label

Napalm Records

Style

Metal Symphonique

Chroniqueur

Ostianne

Note Ostianne

18/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Souvenez-vous, avril 2008, on apprenait que Lisa Middlehauve quittait Xandria. Nouvelle qui avait ému les fans, mais qui n'avait pas non plus chamboulé la scène metal symphonique, Xandria n'étant que très peu considéré par le public. Après quatre albums qui n'avaient pas convaincu grand monde, bien qu'avec le dernier, Salomé, The Seventh Veil, la critique avait apprécié les efforts en matière de diversité des Allemands, aussi bien pour la voix que pour la musique, le départ de Lisa ne semblait pas entraver plus que ça l'avenir du groupe. Cependant, dix mois plus tard, une nouvelle chanteuse était annoncée : Kerstin Bischof (qui avait participé à quelques albums du groupe Axxis), ils étaient alors partis en tournée avec la demoiselle, puis rebelote, celle-ci quitte le groupe un an après son introduction. Il faut avouer que ça commençait à sentir le roussi pour Xandria. Mais loin de s'avouer vaincu, le groupe cherche une nouvelle chanteuse et la trouve en la personne de Manuela Kraller, qui fut l'une des chanteuses d'Haggard. Le line-up fait quelques concerts et se concentre surtout sur l'enregistrement de l'album qui avait été écrit à l'époque où Kerstin était encore dans les rangs. Et c'est avec soulagement que les fans apprennent que ce cinquième album sort fin février, soit presque cinq ans après son prédécesseur. En cinq ans, que s'est-il passé, si ce n'est les changements successifs de chanteuses ? Nous allons le découvrir à l'écoute de ce Neverworld's End, à la pochette très recherchée, travaillée et qui marque déjà une évolution comparée aux pochettes simplistes que le groupe avait jusqu'alors.

Ce nouvel opus débute avec A Prophecy Of Worlds To Fall avec une intro de cinquante secondes aux choeurs grandiloquents, avant que les guitares n'arrivent. Puis on retient son souffle, que donnera la nouvelle venue ? Un chant clair, posé, juste, qui rappellera à beaucoup le timbre de Tarja Turunen, une montée en puissance sur un refrain très accrocheur qui reste dans la tête dès la première écoute. Le soulagement est là, Xandria a su trouver une chanteuse qui dépasse toutes les espérances. Mais le changement n'est pas que vocal. Il est aussi musical. Les fans étaient habitués à entendre toujours les mêmes sonorités, les mêmes accords d'un album à l'autre (souvenez-vous comme Ravenheart sonnait comme beaucoup de chansons d'India ou encore à Save My Life de Salomé). Ici les guitares ont pris de l'importance, les orchestrations aussi en les rendant un peu plus pompeuses. Ce titre dépassant les sept minutes démontre aussi que Xandria est capable de faire de longs morceaux qui captent l'attention sans la relâcher.

Comme tout bon groupe de metal symphonique avec chanteuse, Xandria n'a pu s'empêcher de nous livrer deux ballades : The Dream Is Still Alive et A Thousand Letters. La première ne présente pas de très grandes qualités musicales malgré la présence d'instruments à cordes, mais permet une fois de plus de se rendre compte de la qualité vocale. Les balladophobes passeront leur chemin sans perdre le meilleur de l'album. La seconde, très celtique comme la fin de l'album finalement, suit le même chemin, pas transcendante, mais tout à fait acceptable, d'autant que le groupe ne s'est concentré que sur deux ballades alors qu'on les trouvait en plus grand nombre par le passé.

Si Valentine (single choisi par le groupe et son nouveau label, Napalm Records), peut rappeler ce que Xandria a fait par le passé et reste très simpliste dans sa structure (avec le changement de ton à la fin du morceau par exemple, effet très prisé chez les Allemands), l'effet Manuela fait oublier ces quelques "relâchements" dans la composition. Plusieurs morceaux sont ainsi agréables à l'écoute, bien menés mais sans marquer, sans frapper l'esprit, sans nous bluffer. Forevermore rappellera à beaucoup l'ancienne version Nightwish. Cela risque d'être le plus gros reproche qui sera fait à l'album, mais ne cherche-t-on pas depuis des années ceux qui pourront reprendre le flambeau ? Le groupe semble tout trouvé en la personne de Xandria qui nous surprend et que l'on n'attendait vraiment pas. La nouvelle surprise viendra de Blood On My Hands, un morceau plus heavy sur le pont qu'à l'accoutumée qui commence par un petit clavier discret et avec la puissance de la voix de Manuela. Un structure finalement simple, avec comme souvent un couplet plus calme musicalement que sur le refrain, mais un jeu entre les choeurs et la voix lead de la demoiselle, puis un refrain qui pourrait bien devenir un hymne pour le live et qui finit sur une prouesse vocale qui ne laissera personne indifférent. Call Of The Wind est aussi un morceau taillé pour la scène et qui fera danser tout le monde avec son côté celtique et son refrain plein d'énergie et accrocheur, mais qui ressemble à s'y méprendre à un passage de La Horde Sauvage d'Ennio Morricone.

Et puis les claques viendront avec Soulcrusher, un morceau bien plus sombre, plus heavy avec une variation dans le chant de Manuela qui se veut plus agressive et plus sombre elle aussi, épousant à merveilles les riffs du morceau. Un titre incontournable, qui nous montre que Xandria a bien grandi et mûri pendant ces longues années. Un solo de guitare, une batterie appuyée, des orchestrations qui ne prennent pas le pas sur l'ensemble, une place à la musique sur la fin qui laisse rêveur. Le tout nous laissant pantois. L'un des temps forts de l'album. Et des moments forts, il y en a d'autres, comme The Lost Elysion. Là aussi, puissance, agressivité, guitares et rythmiques rapides, un refrain moins conventionel que ceux qu'on a eu l'habitude d'entendre avant. Un autre moment fort ? The Nomad's Crown, le dernier morceau de l'album, mais aussi le plus long. Très oriental, très inspiré, sans longueurs comme on pouvait le craindre, un titre maîtrisé du début à la fin qui rassemble une dernière fois les bons ingrédients de l'album : la voix et ses modulations, la partie metal appuyée et la partie symphonique qui prend toute sa dimension, le tout sublimé par une production sans faille.

En conclusion, Xandria a trouvé sa voix/e. Une chanteuse qui permet à Marco Heubaum de composer ce qu'il veut vraiment, une dynamique que l'on ne pouvait avoir avec Lisa Middelhauve. A l'heure ou Nightwish divise encore et toujours pour ses choix et où Epica perd doucement ses lettres de noblesse, Xandria hisse la voile et semble prêt à distancer beaucoup de ses camarades en devenant le groupe de référence de metal symphonique à voix lyrique qu'il n'avait pu être jusqu'à maintenant. Neverworld's End, l'album de la révélation, l'album de la maturité et sans aucun doute, l'album du succès pour Xandria ! Un incontournable pour les fans du genre et du groupe. En leur souhaitant qu'ils continuent ainsi encore longtemps !

 

Tracklist de Neverworld's End :

01. A Prophecy Of Worlds To Fall
02. Valentine
03. Forevermore
04. Euphoria
05. Blood On My Hands
06. Soulcrusher
07. The Dream Is Still Alive
08. The Lost Elysion
09. Call Of The Wind
10. A Thousand Letters 
11. Cursed
12. The Nomad's Crown

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