Fort d’un Ep intitulé In the land of the dead Turtles, sorti en 2018 reconnu par les webzines spécialisés (Desert-rock.com, Doomed and Stoned, Doom Charts…), le trio de Stoner prog lyonnais Wizard Must Die récidive cet automne en nous proposant son premier album intitulé L’Or des fous. Comme le Ep, cet opus est enregistré et mixé par Christophe Hogommat (Mad Foxes, 20s Falling Man…) et masterisé par Thibault Chaumont (Carpenter Brut, Igorrr…), il bénéficie aussi d’un magnifique artwork signé Discorde Art.
Stabilisé autour de Florent Michaud au chant et à la guitare, d’Enguérand Dumas à la basse et de Robin Aillaud à la batterie, les lyonnais nous proposent un rock complexe mais direct aux influences assumées de groupes tels que Helmet, Mars Red Sky,Shiner ou Motorpsycho. Le point commun avec ces formations est le gout pour les longues compos à tiroir nous plongeant dans de multiples ambiances à la fois envoutantes et atmosphériques. La rythmique menée par Enguérand et Robin est la base, Florent vient poser ses strates et riffs de guitare apportant aux ambiances des diverses compos mélancolie ou agressivité. L’album commence avec The Breach un titre au relent doom qui devient vite nerveux avec certains passages vocaux qui me font penser à Fu Manchu.
Suit The Disappearance Of Camille Saint Saëns une pièce qui à une seconde près fait douze minutes, elle commence avec une rythmique de feu où le trio basse, batterie, guitare est déterminant après ce début puissant et rageur, un temps calme guitare voix s’installe, le chant de Florent se veut larmoyant, l’ambiance se réchauffe, l’intensité s’accroit après le retour de chaque instrument pour en arriver à l’explosion tel un volcan, puis ce piano arrivé de nulle part, la voix toujours larmoyante de Florent qui apaise et… Je vous laisse découvrir le final de cette compo qui pour moi est le chef d’œuvre du quatuor, qui n’en serait pas un sans le concours du duo Hogomat/Chaumont qui a fait un travail admirable. Cet excellent job on ne le retrouve pas que sur cet hommage au compositeur de La Danse Macabre, on le retrouve aussi sur les quatre compositions restantes. Flight 19 structuré musicalement un peu comme The Breach à la fois organique et doomesque, Close To The Edge le titre le plus court de l’album avec sa première moitié pleine de mélancolie et sa seconde plus tumultueuse.
Et que dire de l’éponyme L’Or Des Fous pas grand chose en fait à part qu’il est très bon et que le texte est chanté en français pour le reste je vous laisse la surprise. Je vais faire de même avec le tourmenté Clouds Are Not Sphères qui pour moi est après The Disappearance Of Camille Saint Saëns, le deuxième chef d’œuvre de cet opus.
Avec L’Or Des Fous,Wizard Must Die signe là un album référence de l’année 2024, faisant preuve que la scène metal française est pleine de talents et surtout que la musique composée par ces quatre très bons musiciens n’a rien à envier à celle des groupes cités dans leur plaquettes promos. Je ne peux que vous conseiller si ce n’est pas fait, de tendre une oreille à cette pépite !