Artiste/Groupe:

Witchcraft

CD:

Nucleus

Date de sortie:

Janvier 2016

Label:

Nuclear Blast

Style:

Doom seventies

Chroniqueur:

Orion

Note:

15/20

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Ca faisait un petit moment que le groupe suédois ne nous avait pas donné de nouvelles. Bon, pas aussi longtemps qu’entre le troisième et le quatrième album mais quand même. Un peu plus de trois ans exactement, depuis la sortie de Legend, fin 2012.
Trois ans qui ont vu quelques changements au sein du combo. Déjà, Witchcraft est passé de cinq musiciens à trois. De l’album précédent, il ne reste plus que le leader Magnus Pelander (chant, guitare), tous les autres sont partis (ou ont été virés, je ne connais pas tous les détails). Il est aujourd'hui accompagné par Tobias Anger à la basse et Rage Widerberg à la batterie.
Et ce ne sont pas les seuls changements.

Déjà, au niveau du son de l’album. Le groupe a (re)trouvé un son plus cradingue (on leur avait parfois reproché le côté trop propre du son de l’album précédent, pourtant bien meilleur qualitativement à mon avis que sur les œuvres précédentes). Ici, c’est saturé, ça sonne encore plus vintage qu’avant. La basse me semble aussi plus à la fête que d’habitude.

La pochette de l'album vous rappellera peut-être le style des pochettes d’albums de Pink Floyd ou d’autres groupes de Rock prog des années 70. Autant dire que l'on n'est pas bouleversé en écoutant l'intro du premier morceau de l'album, on rentre complètement dans ce moule. Guitare acoustique, petite flûte en support… Mais Maelstrom, du haut de ses huit minutes trente, cache bien son jeu. Car, après cette mise en bouche d’une minute assez rock prog effectivement (avec la flûte, on pense forcément à Jethro Tull), le titre tombe dans un rythme doom que l'on n'avait pas forcément vu venir. Confirmation avec le court Theory Of Consequence (deux minutes vingt), cet album sera placé sous le signe du Doom Metal à la sauce seventies. Oui, le rythme s'est considérablement alourdi sur ce nouvel opus, le groupe n’a jamais sonné aussi lourd. An Exorcism Of Doubts ou Helpless, malgré des passages assez cool, possèdent une rythmique bien pesante. Idem pour To Transcend Bitterness, entre passages plus posés et rythmique écrasante. Ca ne respire pas la gaieté. Malgré cela, on retrouve bien la patte du groupe, grâce à la voix de Pelander et aux influences seventies toujours aussi présentes. Il reste en outre des titres un peu plus sautillants, plus dans l'esprit de l'album précédent, comme The Outcast (le titre choisi comme single, ce n'est pas un hasard) ou The Obsessed.


Passons aux deux pièces maîtresses de l'édifice : Nucleus : quatorze minutes. Moins doom que les morceaux évoqués au dessus mais pas hyper dansant non plus. La montée en puissance est très lente, le début du morceau fait un peut penser aux Doors. Retour de la flûte sur la partie centrale. Et à partir de là (c’est à dire les sept minutes restantes), le titre n’est plus qu'une très longue partie musicalement répétitive avec des chœurs et un solo de gratte mais qui passe finalement assez bien. C’est assez planant.
Breakdown : presque seize minutes. Comme Nucleus, le départ est assez calme puis le morceau se transforme à peu près à mi-piste en une longue marche pachydermique. Celui-ci est, je trouve, un peu moins digeste que le premier, très long à se mettre en route et le titre me semble un peu monotone. C’est un peu dommage d’ailleurs de terminer cet album sur cette compo.

Nucleus est un album un peu déstabilisant au départ, peut-être moins immédiat que son prédécesseur mais toujours aussi bien construit et plein d'idées. Le groupe a beau avoir été presque entièrement remanié, il n’a rien perdu de sa créativité. Tant mieux, c’est un retour en forme.

Tracklist de Nucleus :

01. Malstroem
02. Theory Of Consequence
03. The Outcast
04. Nucleus
05. An Exorcism Of Doubts
06. The Obsessed
07. To Trancend Bitterness
08. Helpless
09. Breakdown