Artiste/Groupe:

Winterage

CD:

Nekyia

Date de sortie:

Juillet 2023

Label:

Scarlet Records

Style:

Metal Symphonique

Chroniqueur:

florentc

Note:

18/20

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Winterage, un de mes énormes coups de cœur de 2021, est de retour, et ça, c’est fait pour me plaire ! Toujours emmené par Gabriele Boschi, le violoniste du groupe, également en charge des arrangements (chœur et orchestrations), la formation Transalpine compte bien enfoncer le clou après un The Inheritance Of Beauty réellement incroyable et abouti. La difficulté lorsqu’on arrive à pondre un tel album, c’est de réitérer cette prouesse sur le suivant. Et ainsi de suite. Mais vu la progression du groupe, j’avoue ne pas être très inquiet avant l’écoute de l’album. Scarlet Records indique que le groupe pratique un Triumphant Cinematic Power Metal. Derrière cette longue appellation qui peut paraître pompeuse (et rappelant fortement au passage le fameux Hollywood Metal aux débuts de Rhapsody Of Fire), se cache finalement un style qui correspond exactement à ce terme. N’ayons pas peur des mots, ce groupe sait y faire en la matière, leur musique sonnant totalement EPIQUE. Niveau thématique, il sera question dans cet opus de mythologie, avec des noms laissant peu de doutes sur le sujet : Simurgh, Hecate, Numen, Nekyia, Leviathan...

Commençons par le commencement, et le commencement dans un album de metal symphonique digne de ce nom, c’est une introduction. Apertio ad Profundum se veut inquiétante et sombre, avec la chorale flamboyante qui ouvre le bal avant que l’orchestre arrive. Frissons garantis ! Une intro des plus classique certes, mais diablement bien composée. J’imagine déjà le groupe entrer sur scène sur cette musique... Et Simurgh the Firebird qui déboule dans nos oreilles à grand coup de cuivre et la double pédale, quelle entame, digne des plus belles heures de leur groupe fétiche, Rhapsody évidemment. Comme indiqué dans ma précédente chronique, le violon prend ici une place prépondérante, intégré en tant qu’instrument à part entière au même titre que les autres instruments. Et c’est là l’originalité du groupe. Le solo de guitare proposé tend à prouver que le groupe avait raison d’indiquer que cet album serait plus heavy. On sent plus de puissance dans la composition. A voir sur la longueur, en attendant c’est une entrée en matière absolument rêvée pour tout amateur de Metal Symphonique qui se respecte.

Simurgh the Firebird, premier single à avoir été dévoilé, est encore plus parlant. C’est un tsunami de notes qui s’abat sur vous. Le refrain est énorme, épique, à chanter le poing levé, le rythme ne faiblit jamais. Le solo de violon grandiose, et le solo de guitare "Turillien" en impose. Le second single, Numen, nous propose pour la première fois de l’album la deuxième facette du groupe, la touche folklorique. Le refrain très dansant et le pont instrumental celtique vous emmènent directement en Irlande. D’autres moments de bravoure du genre évidemment seront présents dans l’album, comme sur Nekyia. On pourra citer également White Leviathan, dont la mélodie du violon au début et à la fin rappelle le Battle Metal de Turisas. S’ensuit une fête celtique grandiose une nouvelle fois. On calme un peu le jeu passé la moitié de l’album avec La Fonte d’Essenza qui prend des allures d’un Lamento Eroico de Rhapsody. Il y a pire comme comparaison. Composition toute en subtilité, touchante, dans laquelle Daniele Barbarossa peut montrer l’étendue de son talent.

Le groupe revient rapidement à du costaud, avec un Dark Enchantment complexe avec les plus grosses parties orchestrales de l’album. Une déferlante orgasmique pour vos oreilles, qui ne procure absolument aucune lassitude. Comme souvent, l’album se termine par le titre fleuve, ici Metamorphosis, a Macabre Ritual. A écouter plusieurs fois (évidemment) pour se rendre compte de la qualité de la composition. Mention spéciale pour la seconde partie du titre, purement et simplement de la musique classique, une fin en apothéose. Resurrectio ad Mundum se charge de clôturer cet album tel un générique de fin, avec une soprano et l’orchestre. Et... c’est déjà fini, avec une envie irrémédiable de réappuyer sur play ! Allez, Si je devais pinailler, la seule chose que je regrette c’est de ne pas avoir un titre aussi long et dingue que ne l’était The Amazing Toymaker (mon titre préféré du groupe, et un de mes préférés dans le style, tout simplement) sur le précédent opus. Mais au-delà de ça, c’est une nouvelle prouesse que nous offre Winterage. Toujours aussi riche et encore plus heavy, ce Nekyia est exempt de tout reproche.

 

C’est bien simple, je ne vois absolument aucun groupe de metal symphonique récent qui arriverait ne serait-ce qu’à la cheville de Winterage. C’est également le seul groupe qui a su récupérer l’héritage laissé par Rhapsody. Je vois vraiment ce groupe comme leur seul descendant légitime. Aujourd’hui, énormément de groupes sont catalogués en tant que groupe de Metal Symphonique à partir du moment où l’on retrouve un brin de clavier ou une chanteuse, ce qui fait que ce terme se trouve souvent galvaudé. Mais très peu possèdent cette essence unique issue de la musique classique, une chorale, des orchestrations incroyables, des vrais instruments comme ici le violon et la flûte à bec baroque chez Rhapsody. J’avais terminé ma chronique du précédent album par "Et pourtant, en étant fan de Rhapsody Of FireNightwishEpica ou encore Therion, des albums de qualités ce n’est pas ce qui manque. C’est simple, Winterage peut se poser à leur table et les regarder droit dans les yeux !". Et bien c’est toujours le cas aujourd’hui. Et encore, je dirais qu’à l’heure actuelle, seul Epica peut encore se targuer d’être au-dessus de la mêlée. 

 

Tracklist de Nekyia :

01. Apertio ad Profundum
02. Simurgh the Firebird
03. The Cult of Hecate
04. Numen
05. Nekyia
06. La Fonte d’Essenza
07. Dark Enchantment
08. White Leviathan
09. Metamorphosis, a Macabre Ritual
10. Resurrectio ad Mundum

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