Artiste/Groupe:

Wings Of Steel

CD:

Gates Of Twilight

Date de sortie:

Mai 2023

Label:

Indépendant

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

15.5/20

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La séance de rattrapage du jour est consacrée à Wings Of Steel, jeune combo de heavy metal en provenance de Los Angeles dont le Gates Of Tomorrow qui nous intéresse aujourd’hui est sorti en mai dernier (de façon totalement indépendante). On me souffle à l’oreillette qu’un premier EP cinq titres avait vu le jour courant 2022. Une connaissance faisant autorité dans le domaine du metal a attiré mon attention dans le courant de l’été sur ce groupe en utilisant quelques arguments convaincants (sur le point de vous être dévoilés, soyez patients), je ne me suis donc pas fait prier. A première vue, l’objet de cette chronique ne partait pas gagnant. Le nom Wings Of Steel ne me rendait pas impatient. La pochette kitsch mettant en scène deux pégases a fait grandir ma méfiance. Si ces éléments vous parlent, parfait. S’ils vous font un peu peur, rassurez-vous, le contenu n’est clairement pas inintéressant... A condition d’être friand de heavy/hard rock des 80s, bien entendu.

Un peu de contexte vite fait avant d’entrer dans le vif du sujet : Wings Of Steel, c’est le bébé californien issu de l’union du chanteur Leo Unnermark (suédois) et du guitariste Parker Halub. Fans du hard rock/heavy metal des années 70 et 80, ils décident de laisser parler leur amour pour cette musique et comme les deux amis ne manquent pas de talent, ils font ça très bien. Un batteur, répondant au doux nom de Max Mayhem, va les rejoindre. Pour les concerts à venir, il y aura aussi un bassiste (c’est Halub qui a enregistré la basse en studio) et un second guitariste. Mais on n’en est pas encore là. Penchons-nous donc sur les dix compos de ce Gates Of Twilight.

Dès les premières mesures du Liar In Love d’ouverture, un sourire se dessine sur mon visage. Ce son, cette guitare, cette voix... On se croirait revenu au beau milieu des années 80 ! Et en bonne compagnie s’il vous plait. Ce mid-tempo procure immédiatement le genre de sensations ressenties à la découverte de formations (américaines elles aussi) telles que Queensrÿche ou Crimson Glory (voire Fates Warning... mais moins que les deux autres quand même) et ce qu’elles produisaient à l’époque sus-citée (vous l’avez compris, voilà les arguments/noms qui m’avaient été donnés pour m’appâter). Le heavy dispensé ici est classieux et possède des mélodies ciselées mises en valeur par les capacités vocales d’Unnermark (belle amplitude, théâtralité assumée, grande aisance dans les aigus... si vous êtes allergiques à des chanteurs comme Geoff Tate ou Midnight, la pilule risque d’avoir du mal à passer), les riffs et solos impeccables de Halub et une production aux petits oignons (avec un mix que l’on doit au Français Damien Rainaud) qui allie une certaine modernité tout en nous renvoyant vers les années 86-88. Beau démarrage ! L’essai est transformé avec la piste suivante, Fall In Line. Plus percutante et enlevée avec une section rythmique tenant davantage de la cavalcade Maidenienne... l’hommage à l’âge d’or du Heavy se poursuit avec panache. Avec Garden Of Eden, une cassure s’opère au niveau du tempo, quelque chose de nettement plus pesant et bluesy s’amorce. Son ambiance me fait penser à du Dio (période Lock Up The Wolves, au morceau Evil On Queen Street pour être plus précis) croisé avec du Whitesnake. Un peu evil et sexy à la fois... Et Unnermark monte moins systématiquement, ce qui nous permet d’apprécier une autre facette de son chant. Même remarque pour Lady Of The Lost que l’on retrouve plus tard (l’intro me rappelle carrément celle de la chanson Lock Up The Wolves cette fois). 

Et ce n’est pas tout. Wings Of Steel a d’autres cordes (ou influences) à son arc. Le couplet de She Cries, power ballade à la partie centrale speedée, a quelque chose du Beyond The Realms Of Death de Judas Priest. D’ailleurs, sur le couplet de Slave Of Sorrows, le chant évoque celui d’un jeune Rob Halford (celui officiant sur certaines plages plus calmes des 70s). Bien sûr, il reste un peu de heavy/power à se mettre sous la dent avec des compos comme Cry Of The Damned ou la chanson titre (qui possède un final épique valant le détour) mais il est vrai que le milieu d’album est marqué par des tempos plus posés, des influences plus bluesy et des titres qui relèvent de la vraie (ou de la fausse) ballade. Personnellement, j’aurais aimé plus de morceaux dans la lignée de Liar In Love ou Fall In Line qui ouvraient si bien ce disque... mais c’est une question de goût ou d’envie et ne veut pas dire que ce qui est proposé n’est pas de qualité (même s’il m’arrive parfois de trouver le propos légèrement poussif... comme sur la ballade Slave Of Sorrows, par exemple). 

N’étant pas non plus hyper réceptif au hard blues de Leather And Lace (qui se trouve juste avant Slave Of Sorrows), j’ai eu peur que l’enthousiasme provoqué par la première moitié de l’album ne revienne plus... Mais c’était sans compter sur la chanson titre déjà mentionnée et une dernière surprise nommée Into The Sun. Que dire de ce morceau de clôture ? L’ambiance de départ rappelle, avec ses cloches et sa guitare en son clair, celle d’un Hallowed Be Thy Name en plus "western", puis Halub décoche des leads de guitare somptueux, avec un beau souffle épique... mais quand le couplet arrive, le groupe nous sert une rythmique reggae (!). Il fallait oser. Le plus étonnant, c’est que, bien que ça ne devrait pas marcher, ça le fait. Tout cela évolue jusqu’à un final dantesque incluant un solo passionné, une accélération de tempo, des chœurs... La conclusion est magistrale. 

Wings Of Steel, c’est la découverte d’un guitariste impressionnant et d’un chanteur aux capacités indéniables. C’est aussi une belle lettre d’amour à une musique qui ne cesse de me passionner depuis que j’en ai fait la connaissance. Je vois bien deux trois bémols qui me font légèrement relativiser et m’empêche de crier au chef-d’œuvre mais en toute objectivité, il y a là un potentiel (parfois excellemment exploité) et un talent qui laissent présager un avenir radieux pour ces Américains. Ce Gates Of Twilight est une jolie carte de visite qui devrait leur ouvrir bien des portes (gates, portes... vous l’avez ?). A suivre... de très près !

Tracklist de Gates Of Twilight :

01. Liar In Love
02. Fall In Line
03. Garden Of Eden
04. Cry Of The Damned
05. She Cries
06. Lady Of The Lost
07. Leather And Lace
08. Slave Of Sorrows
09. Gates Of Twilight
10. Into The Sun

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