Artiste/Groupe:

Wiegedood

CD:

There’s Always Blood At The End Of The Road

Date de sortie:

Janvier 2022

Label:

Century Media

Style:

Black Metal

Chroniqueur:

Mythos

Note:

18/20

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La trilogie De Doden Hebben Het Goed est terminée. Une claque. Un choc. Une page se tourne définitivement pour le groupe belge Wiegedood. Mais c’était nécessaire, à la fois pour le groupe, comme pour les auditeurs en quête de nouvelles expériences auditives. Si les trois premiers opus étaient dédiés à la mémoire de leur ami décédé Florent Pevee, le nouvel album There’s Always Blood At The End Of The Road invite à une nouvelle réflexion, un nouveau chapitre pour le trio. Fini les albums à concept, place à du frais, du neuf, du sanglant, « blood at the end of the road » disent-ils dans le titre du bébé - déjà « mort-né » (ndlr : pour rappel traduction de Wiegedood en français).

I, II puis III avaient posé les bases du style, There’s Always Blood At The End Of The Road va plus loin que ça. Un peu plus ? Beaucoup plus. En commençant par FN SCAR 16 Wiegedood n’a pas fait dans la demi-mesure. La piste reprend les bases mais à l’extrême, dans tous les sens possibles du terme : vous trouviez ça rapide ? Ça l’est deux fois plus. Vous trouviez ça violent ? Rentrez chez vous. Vous trouviez ça perturbant ? Fermez les yeux et partez loin, très loin. La catharsis par l’hypnose est amplifiée à son climax.


Sans compromis. C’est ce que j’aime dans le Black Metal, c’est même ce que je recherche sans doute le plus. Un opus percutant, sans concession, sans fioritures, du slapping de bon aloi en somme. T’as peur d’un pogo à un concert de Tsjuder ? Encore une fois, laisse tomber tout de suite le nouvel opus de Wiegedood... Les bougres en remettent même une couche en annonçant leur volonté de remonter sur scène pour présenter ce pavé dans ta gueule. Alors s’ils commencent également par FN SCAR 16, ça risque d’en bousculer plus d’un… Violence et Black Metal à leur extrême, à leur plus haut degré de concordance émotionnelle, et mélodique.

Car la mélodie n’a pas disparu chez Wiegedood, c’est juste qu’elle est au service d’un mouvement itératif et incessant, inquiétant. La ritournelle insatiable, de celle qui a pour objectif de faire vriller (griller ?) ton cerveau à la fin de la route, avec un peu sang coulant doucement de tes oreilles encore suintantes… Until It Is Not est le chef d’œuvre de There’s Always Blood At The End Of The Road, la pépite qui m’a fait dire : « d’accord, on se situe à un autre niveau à présent ». Il n’y a pas que le titre qui est beau dans cette piste, c’est aussi le style, à son apogée la plus limpide. La plus belle création de Wiegedood à ce jour : mélange de stridence, de puissance, de nostalgie aussi (assez rare pour le faire remarquer), couplés à un riffing incroyable, des mélodies entêtantes, un perfect à tous niveaux. Et puis viens Now Will Always Be, avec son chant ritualiste. Dans la droite lignée de la précédente, mais avec un souffle plus spirituel, mystique, et toujours virulent dans la chaire, le corps, la pensée. Une expérience sensitive à part entière.

Dois-je ensuite vous raconter comment Nuages explose le système, remet de la cadence (s’il y en avait encore besoin), de la nouveauté également (avec une mélodie descendante hyper intéressante dans le style) ? Bref. Comme pour le dernier DWEF, je vais m’obliger à arrêter le piste-par-piste descriptif. Trop de spoil pour vous, même si beaucoup de plaisir de mon côté, de vous raconter tout cela en l’écoutant, les cris perçant, de Nuages dans le fond…

En gros, pour vous décrire sans spoiler, je vous mets juste cette image en guise de teasing visuel, ceux qui connaissent comprendront ce qu’il en coûte de persévérer jusqu’au bout de l’écoute...


There’s Always Blood At The End Of The Road ne fait pas qu’achever la saga précédente, il la transcende totalement. Si je cherchais une bonne excuse pour me procurer un de leur opus en vinyle, ça y est, je l’ai. Ce nouvel opus est le chef d’œuvre du groupe, la pépite tant désirée, le summum de leur travail - et on sait à quel point il est minutieux, méthodique et rigoureux, à corps perdu… Le condensé, le nectar, la fine fleur de Belgique.

Tracklist de There’s Always Blood At The End Of The Road :

01. FN SCAR 16
02. And In Old Salamano’s Room, The Dog Whimpered Softly
03. Noblesse Oblige Richesse Oblige
04. Until It Is Not
05. Now Will Always Be
06. Wade
07. Nuages
08. Theft And Begging
09. Carousel

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